Voilà j’ai enfin vu le dernier long-métrage du génial Gaspar Noé. 2h40 de folie (c’est le cas de le dire) de jouissance visuelle et de plaisir auditif. Car si le scénario d’Enter The Void ne casse pas trois pattes à un canard, la forme est tout bonnement divine, ce n’est pas un film comme les autres, c’est une expérience.
D’ailleurs on vit plus ce film qu’on le regarde. L’idée de la caméra subjective est excellente, et en plus c’est bien fait. Lors de la première partie du film on se trouve dans la tête d’Oscar, puis ensuite on se trouve à la place de son âme, virevoltant dans cette fluorescente ville qu’est Tokyo. On s’y croirait vraiment, car c’est hyper bien fait. Une des scènes qui m’a le plus marqué est l’une d’elle où l’on voit le visage d’Oscar, chose très rare dans le film. Il se regarde en fait dans un miroir, donc on se voit nous-mêmes. Et il se paye le luxe de s’envoyer de l’eau sur le visage, et de cligner des yeux, c’est juste énorme. Si ce film avait été en 3D, il aurait sans doute été le premier à faire rentrer le spectateur dans la tête d’un homme.
Le reste du film consiste en un survol de la ville de Tokyo où l’on le retrouve dans un désordre chronologique (remontant jusqu’à sa naissance) des personnages qu’Oscar a côtoyé (principalement sa sœur, Linda, et ses amis) lorsqu’il était encore en vie. Parce que oui, Noé s’interroge sur ce qu’il peut y avoir après la mort, où ce que l’homme peut ressentir, à savoir de vagues hallucinations où il revoit défiler certains moments forts de sa vie.
Malgré la perte de rythme du film dans la dernière heure, on ne s’ennuie pas. Et j’ai rarement été captivé de la sorte, à savoir qu’il m’était quasiment impossible de penser à autre chose et de divaguer, tellement j’étais en immersion avec le film. Juste stone et les yeux béants devant cet ovni cinématographique. Au final je ne sais même pas trop quelle note lui attribuée, c’est plus facile d’exprimer son ressenti que de mettre une note à ce travail, car dans le genre il n’y a rien à dire, c’est l’ultime perfection pour cet exercice de style. La toute petite chose qui me froisse c’est que la fin tourne un peu beaucoup dans le voyeurisme. C’est pas que je déteste ça, mais à force de voir des scènes de sexe, on s’en sentirait presque gêné, c’est un peu too much sur la fin. Mais bon c’est pour chipoter.
Ce n’est pas un film que je reverrai 20 fois, mais après j’ai passé un excellent moment de cinéma quand même et ça restera à jamais dans ma mémoire car ce n’est pas tous les jours qu’on a le plaisir de voir un tel truc. Culte.