"Cruel. Insoutenable. Culte."... Rien de tout ça. Wolf Creek se pose comme un film très inoffensif, qui passe comme une brise d'air si vous avez déjà un pied dans le cinéma-choc, tant on ne voit rien des scènes violentes (allez, un coup de feu qui éclabousse, admettons...), et que celles-ci arrivent tard dans le film... On regarde sa montre, s'étonnant d'avoir atteint les cinquante minutes (sur une durée déjà pas bien longue) sans que rien ne se passe, avec un criant manque de moyens et d'audace (concrètement, on a vu des jeunes qui roulent en plein désert et s'arrêtent sur le bas-côté pour s'enguirlander), avec une monotonie affligeante (on s'ennuie). Et lorsque cela s'échauffe un peu, bien trop tard pour nous impliquer à fond, on reste sur du bon vieux coup de pétoire en plein visage, sur quelques squelettes mal filmés, et rideau, texte postface nous expliquant la fin du fait divers, mille fois plus intéressant que ce qu'on a vu. On se demande si
la seule "victime" qui a survécu dit bien la vérité (car, dans ce cas, où sont passées les innombrables preuves du charnier ? On ne fait pas disparaître une ferme de l'horreur comme ça...), si on a affaire à un génie du Mal qui s'est évaporé en nettoyant tout de façon extraordinaire...
On ne sait pas bien, et ça nous intrigue vraiment plus que ce petit film qui met trop de temps à sortir la tête du cambouis, qui ne montre pas grand chose, et finit en nous jetant un os à ronger (le mystère) qui nous tient intéressé deux minutes, le temps de passer à un film plus audacieux et abouti.