Ne vous fiez pas aux apparences, "Wolf Creek" est un bon film. Alors que l’on pourrait penser qu’il n’est qu’un slasher ultra-banal, aux personnages simplets et aux jumpscares simplistes, avec pour seule particularité d’avoir été réalisé en Australie, "Wolf Creek" s’avère être un film d’horreur à la beauté fascinante. Au lieu de tomber dans la facilité de la boucherie dès le petit déjeuner, le réalisateur Greg McLean prend son temps pour présenter ses sympathiques personnages (trois jeunes randonneurs partis en vacances au cœur du désert Australien) avant de lâcher la bête au bout d’une heure de film, au moment même où l’on commençait à éprouver de l’affection pour eux. Cette bête, c’est Mick Taylor, le péquenaud du coin qui travail comme égorgeur de porcs, et qui traque les touristes dans le désert pour le plaisir. C’est le loup déguisé en agneau, qui, avec son allure sympathique d'australien cliché et son rire communicatif, va attirer ses victimes dans son repère. Petit à petit le spectateur découvre le vrai visage de Mick au fur et à mesure que ses atrocités sont montrées à l’écran. Plus le temps passe et plus la peur s’installe. McLean, en mêlant scènes de film d'horreur classiques et panoramas magnifiques, arrive à construire une véritable ambiance d’oppression et de stress dans un paysage d’horizon sans fin, où Mick Taylor est le seul individu à des kilomètres. Plus le temps passe et plus le thème principal du film se dévoile; l'inhumanité, car bien qu'étant un homme, Taylor n'a rien d'humain, cet aspect étant dès l'arrivée du personnage évoqué par les randonneurs,
le prenant pour un extra-terrestre
, et étant de plus en plus montré au spectateur par ses actes. Le film ne tombe jamais dans le lourd ni dans la vulgarité, que ce soit dans les propos ou dans les images montrées à l'écran, et cela fait du bien de voir des jeunes dans un film d’horreur qui ne soient pas idiots et qui réagissent de manière réaliste. La fin par contre, bien que correcte, arrive trop vite, et s’oppose donc au reste du film qui se posait et prenait son temps. Mais le dernier plan le conclut parfaitement,
montrant le chasseur disparaître dans son désert, arme à la main, alors que la nuit tombe. Il ne sera jamais arrêté et le mal sera toujours présent, tout comme le cratère de Wolfe Creek
. Au final, "Wolf Creek" est une vraie bonne surprise, que les amateurs du genre apprécieront surement.