Bien avant de s'attaquer aux jeux-vidéo avec "eXistenZ", qui est d'ailleurs excellent, du moins dans mes souvenirs, le réalisateur canadien s'intéresse à la télévision en 1983 avec ce film donc. Cronenberg est donc toujours dans l'actualité puisque si la télévision s'est énormément démocratisée et imposée dans les foyers américains dans les années 50, elle connait une explosion dans les années 80 avec des foyers possédant plusieurs postes et surtout, l'explosion des télévisions indépendantes grâce au câble. Ce qui nous intéresse tout particulièrement ici puisqu'il y ait question d'un patron de chaine de télé, Max, diffusant du contenu plus que discutable cherchant des émissions de plus en plus trash dans la violence et la pornographie. C'est ainsi qu'il va tomber sur Vidéodrome, une "émission" dont la ligne est très floue entre la fiction et la réalité, se rapprochant même de snuff movies. Mais Max va ensuite très rapidement tomber dans une spirale infernale en voulant chercher l'origine de ces émissions et va se rendre compte que leur véritable but est peut-être tout autre que du simple divertissement, si on peut appeler du snuff tel quel. Alors, je reconnais que c'est assez bordélique, plus le scénario avance, plus le réalisateur nous plonge dans un monde surréaliste que l'on a quelques-fois du mal à comprendre. Mais d'un autre côté, le spectateur est à l'image de Max, il est ce spectateur curieux qui se laisse emporter en envouter par ces imageries violentes (parce-qu'on reste chez Cronenberg quand même). Car oui, de par son côté dérangeant, le film a cet aspect envoutant qui a en tout cas très bien fonctionné sur moi ! Je me suis en effet laissé happer par le film pour ne plus en sortir jusqu'à la fin, un peu comme "eXistenZ" d'ailleurs qui fonctionnait sur le même modèle. Même si les effets spéciaux ont forcément vieillis, certains fonctionnent encore très bien aujourd'hui et participent à ce côté hypnotisant ; on ne peut en effet s'empêcher de détourner le regarde devant tous les trucs dégueulasses qui nous passent sous les yeux. Car ce qui intéresse le réalisateur comme d'habitude, c'est la déformation des corps et leur destruction, sous toutes les formes possibles et imaginables. Concernant les acteurs, nous retrouvons principalement James Wood, Sonja Smits et la leadeuse de Blondie, Debbie Harry, qui jouent très bien. "Vidéodrome" n'a donc pas voler sa réputation de film dérangeant dont en découle paradoxalement la fascination que l'on en éprouve.