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Cinéphiles 44
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4,0
Publiée le 27 octobre 2018
Au travers de ses films d’horreur ou psychologiques, David Cronenberg a le don de choquer pour mieux dénoncer. « Videodrome » en est l’exemple parfait. Le patron d’une chaîne de télévision érotique cherche à programmer des vidéos qui vont toujours plus loin pour rameuter un audimat fidèle. Il capte par hasard un programme-pirate dénommé Videodrome qui met en scène des tortues. Plus de trente ans plus tard, nous avons ce recul de comprendre d’avance que ces scènes s’assimilent à des tortures politiques pour faire parler des ennemis du djihâd ou des Etats-Unis. Pourtant ici, le programme est assimilé à des sévices sexuels et des jeux sadomasos-pervers. Malgré sa volonté de diffuser ce genre d’images sur sa chaîne, le directeur va être pris d’hallucinations et générer vraisemblablement un déséquilibre malsain chez lui. Avec du recul encore, le film fait déjà écho aux nombreuses téléréalités qui manipulent le cerveau de ceux qui les regarde. Le film d’horreur est donc visionnaire sur l’étendue du pouvoir du petit écran sur les consommateurs. Le cinéaste va aller très loin pour décrire cette supercherie, qu’est l’emprise du média qui nous force au fantasme virtuel et nous déglingue notre vraie vie. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
"Videodrome" se situe en plein dans la période organique de Cronenberg, au beau milieu d'une filmographie qui explore le lien entre l'esprit et le corps, à la manière dont ce dernier est aliéné, contrôlé, soumis à une mutation aussi inexplicable qu'effrayante. On comprend la mise en route du film, l'idée qu'un patron d'une chaîne érotique soit pris d'hallucinations violentes après la vision d'un dangereux programme (les cassettes vidéo s'animent, l'abdomen s'ouvre tel un lecteur et les fantasmes sexuels douteux semblent s’exécuter) mais le film ne va se résoudre à aucune explication rationnelle; au contraire, "Videodrome" devient progressivement un objet mental et abolit du même coup la distinction entre réel et fantastique. Alors que l'on pourrait être frustré face à l'absence de résolution et devant un personnage particulièrement antipathique, la fascination opère car le caractère viscéral de l'ensemble l'emporte sur l'opacité du propos, car on défend beaucoup mieux le film en essayant de dire ce que l'on ressent, soit un mélange singulier de dégoût et de stupéfaction, plutôt que ce qu'il raconte. Cronenberg semble aller plus loin que la représentation d'un rapport vampirique entre l'écran et le corps – une dimension politique pointe, mais elle reste difficilement restituable dans ses détails –, il réalise l'enregistrement glaçant d'une société hostile, d'une humanité glauque qui arrive à son stade terminal à travers l'acceptation d'une dépossession de soi pour revêtir une "new flesh", mais sans savoir que celle-ci n'est en fait que l'expression d'un suicide sans ambiguïté, à l'instar d'une scène finale où l'image de l'écran et celle devant lui est exactement la même. Objet radical et dérangeant, "Videodrome" est l'un des sommets de l'oeuvre de Cronenberg.
Après avoir été écœuré par La Mouche, je retrouve Cronenberg et son cinéma gore tendance "toutes tripes dehors". Conclusion: toujours pas. D’abord les dystopies qui se prennent trop au sérieux ont tendance à m’agacer. Le scénario est alambiqué et pénible à suivre et le prétendu côté visionnaire ne m’est pas du tout apparu : l’inquiétude face aux écrans est un thème récurrent des années 80 et la forme qu’il prend ici est au contraire très datée (ce qui n’est pas un problème en soi). Et puis toujours ce gore kitsch qui me dégoûte plus qu’autre chose. Je reconnais quand même un statut mérité de cinéaste iconoclaste (le vagin-magnétoscope, il fallait le faire!) et du talent dans la mise en scène. Je retiens par exemple la scène d’amour, qui m’a fait penser à celle de la mouche, très belle et inquiétante aussi, si je me souviens bien.
Ah, les bons effets-spéciaux bien visqueux de David Cronenberg ! À la façon de "Ring" (ou encore son remake américain "The ring"), "Videodrome" relate l'histoire d'une VHS mystérieuse et maléfique. Ici, la vision de cette cassette provoquera hallucinations à long terme pour son spectateur. "Videodrome", film parfaitement ancré dans le style du cinéaste, se dotera d'un délire fascinant dont on ne décrochera pas, en plus de dénoncer subtilement l'évolution de notre société, et sa nouvelle drogue télévisuelle.
Un chef d’œuvre!! Je me souviens l'avoir vu à sa sortie dans un cinéma diffusant séries Z et navets pseudo érotiques qui feraient aujourd'hui sourire un enfant de 12 ans. La notoriété de Cronenberg ne dépassait pas encore en France le cercle des passionnés de films fantastiques. Et pourtant Vidéodrome fut un choc. Rien ne serait plus pareil. C'est le meilleur film de Cronenberg où se cristallisent certains de ses grands thèmes comme la porosité entre l'image et le réel, la mutation des corps, le fantasme, et le cloisonnement des êtres dans leur existence intérieure. Pour apprécier ce chef d’œuvre bien en avance sur son temps il ne faut pas oublier qu'il a été réalisé en 1983. Ce n'est pas un film forcément limpide. Le génial James Woods, accompagné par la non moins fabuleuse Deborah Harry, incarne le responsable d'une chaine de TV un peu trash qui met la main sur une cassette VHS (et oui!) présentant des images de tortures réelles (snuff movie). Cet événement l'entraine dans une histoire pleine de faux semblants où le spectateur, même dérouté, ne peut s'empêcher d'être fasciné. A voir absolument.
Une tentative cinématographique intéressante via un scénario audacieux mais malheureusement entachée par des choix de réalisation plus que discutables. Ainsi, le fil narratif se perd rapidement et on tente tant bien que mal de recoller les morceaux, tandis que le film bascule dans des scènes de plus en plus grotesques. Un peu décevant donc.
Un film d’horreur aux tons réalistes, mais aux allures spirituelles. Cronenberg réalise en 1983, le film qui avait prédit 15 ans en avance, la création d’internet, et qui avait même prédit l’impact majeur, que cette invention aurait dans notre monde contemporain. Effrayant et traumatisant, nauséeux et stimulant, Videodrome est un long métrages ultra explicite, mais qui reste ouvert à un grand public. James Woods joue bien, dans l’ensemble les interprétations sont très bonnes. Une histoire qui tient en quelques lignes : Le directeur d’une chaîne de télévision erotique, commence à adopter un comportement de plus en plus étrange, lorsque sa chaîne capte par hasard, un programme pirate où perversion et violence dominent. Un genre qui se rapproche plus de la science fiction, que du fantastique, des décors futuristes, et de spendides maquillages, pour ce magnifique film. Des répliques inoubliables : « Long live to the new flesh ». Un dénouement extraordinaire, mais qui pourra laisser certains dubitatifs. Je le déconseille aux moins de 13 ans. 4/5
Film ultra-prophétique s'il en est, ce chef d'oeuvre de D. Cronenberg peut se déguster en tant que simple film de SF, d'abord satire sociale qui glisse peu à peu vers le genre, flirtant avec le polar. Bénéficiant d'effets spéciaux incroyables (même si certaines textures ne sont pas parfaites) signés par R. Baker, le film est aussi porté par des acteurs au top, un scénario bien construit et il nous pousse à la réflexion. Bref, un film impeccable, qui délivre son message subversif avec subtilité tout en proposant un spectacle agréable et prenant. La recette parfaite du bon film de genre. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Ha ! Un Cronenberg ! Quelle plaisir de rentrer dans un univers qui paraît si fictif qu il en devient réel, et oui! Et la est tout le thème de ce "videodrome" un film en avance pour son époque car il parle d un sujet bien plus acteur : La télé réalité. En utilisant le même schéma qu un de ces autres films ( existenz) Cronenberg nous fait voyager entre le conscient et l incontient, la réalité et l alucination Dans une suite d image malsaine toute bourré de sang mais qui font froid dans le dos tant le propo abordé est poussé à son experme et on en reviens à ce demander si cela arrivera un jour. La mise en scène et les acteurs sont au taquet mais le malsain pousse à l extrême n est pas forcément mon gros kiff. Il faux tout de même avouer que videodrome est une grande œuvre précurseur , intelligente et métrisée.
Un film d'horreur et de science fiction terriblement précurseur du monde du divertissement que l'on vit aujourd'hui, ajouter à cela d'excellent effets spéciaux pour l'époque fait par un des génie du maquillage rick baker et vous obtenez un des meilleurs films fantastique des 80's.
Le film a clairement vieilli, et fait sourire maintenant, le support cassette vidéo n'y est sûrement pas pour rien. Néanmoins, il reste dérangeant aujourd'hui, avec sa succession de scènes horrifiques. Et l'idée générale reste, elle actuelle. Néanmoins, à cause d'un rythme haché et d'une complaisance dans le gore, je trouve qu'on a du mal à rentrer dans vidéodrome et à vraiment accrocher.
Décidément le cinéma de Cronenberg c'est pas pour moi. J'ai eu du mal a le finir. C'était ennuyeux et incompréhensible, je vois pas ce que les gens lui trouvent.
Plus brouillon que d'ordinaire chez David Cronenberg, Videodrome est de ces films qui se servent un peu paresseusement de leur jeu entre fantasme et réalité pour bricoler un scénario pas forcément limpide (pas au sens où il est difficile à comprendre, mais au sens où je n'ai pas l'impression marquée que chaque scène est à sa place pour servir une vision claire). Ces choix et ces visions un brin aléatoires, Cronenberg a du mal à toutes me les faire passer comme des éléments de la mise en abyme qu'il opère entre le matériau (télé)visuel et l'esprit qu'il accapare à force de s'en constituer le substrat unique - mise en abyme qui finit quand même par trouver son souffle dans une conclusion bien sentie. La force qui émane (un peu trop occasionnellement) de Videodrome vient au final, comme toujours, par la prégnance des visions gores et organiques de Cronenberg, qui filme une réaction absurde de la chair, comme si le corps faisait sécession face à l'asservissement de l'esprit par le pouvoir de l'image. Véritable cancer, le mal qui ronge le personnage de James Wood questionne par sa symbolique visuelle et le sentiment qu'elle véhicule, celui que nous cultivons peut-être les monstres que nous serons demain. Même si ce genre de discours est depuis devenu complètement éculé, saluons quand même la précocité de ce pamphlet de David Cronenberg, un peu confus dans son écriture mais loin d'être mauvais pour autant, bien sûr.
Une oeuvre majeure, fascinante, troublante, viscérale ! Et surtout , 30 ans plus tard, jamais ce film ne saurait être autant d'actualité. L'omniprésence des médias sous toutes ses formes, de la technologie, conditionnant, métamorphosant l'homme, remplaçant une réalité par une autre. Qu'est-ce qui est vivant, qu'est-ce qui ne l'est pas ? Qu'est-ce qui est réel, qu'est-ce qui ne l'est pas ? De bout en bout, nous sommes dans la peau du personnage de Max, tout est vécu et ressentit à travers ce qu'il vit. Ce qui déroute d'autant plus, impossible d'entrevoir la frontière entre réel et hallu. Impossible aussi d'avoir une vision concrète de la part de Cronenberg, laissant tout du long de cette expérience labyrinthique une délicieuse ambiguïté. On ne sait même pas dire à la fin si c'est du fatalisme, de l'optimisme. En tout cas ça fait froid dans le dos, et c'est incroyablement visionnaire ! Un chef d'oeuvre !