Alors là... Alors là... Je n'aime pas dire qu'un film est mauvais, mais alors là... Alors je sais bien qu'une suite n'est presque jamais aussi bonne que le film dont elle est tirée. Beaucoup d'exemples le prouvent, comme "Robocop 2" ou encore "La colline à des yeux 2", la suite du remake, le second remake quoi, pas l'original. Sauf que voyez-vous, ces deux suites n'était ni bonne ni mauvaise, surtout pour ce qui était du second Robocop. Sauf que "Basic Instinct", film culte de Paul Verhoeven, a connu un second volet navrant, bête et mal exploité. Pourquoi ai-je dit mal exploité? Parce que, comme le scénario partait sur une bonne idée, de faire du héros un psychiatre qui s'aide des policiers, tout le contraire du premier, il s'est finalement lamentablement planté, tant sur un point de vue logique que sur un point de vue d'originalité. Car oui, j'ai dit qu'il partait bien, pas qu'il le restait. Devenant par la suite navrant, on ne peut qu'être réjouit de ne pas l'avoir acheté en DVD ou en Blu-ray, et de l'avoir vu à la télé. J'ai même envie de dire que, dès la première séquence, celle d'introduction, on peut de suite imaginer le niveau de ce qui va venir. C'est cette séquence qui résume le tout : plutôt bien filmée, mais dotée d'une gratuité et d'un non sens complètement débiles. Donc oui, si vous voulez voir un film avec des scènes d'un inintérêt total, jetez-vous d'emblée sur ce nouveau Basic Instinct. Pour combler le vide scénaristique du tout, ou bien la lenteur de certaines scènes, à vous de choisir, le réalisateur et les scénaristes vous donneront droit à des séquences sexuelles aussi lourdes qu'inutiles et gratuites, comme pour celles illustrant la serveuse du bar, qui apparait deux fois, le temps de la présenter, et le temps que le héros s'y présente plus intimement. Par la suite, on n'entendra plus parler d'elle! Et moi qui pensait qu'elle aurait une quelconque importance... Mais pourquoi les scènes de sex marchaient-elle plutôt bien dans le film d'origine alors qu'elles se plantent horriblement dans le cas présent? C'est ce qui m'en fait venir au syndrome j'ai appelé le syndrome "Verhoeven". Je m'explique. Pour tous ses films, et ce sans aucune exception, chacune des suites du réalisateur atypique sera mauvaise ou moins bonne, et n'aura surtout pas compris le message qu'il essayait d'envoyer dans l'oeuvre d'origine. Car oui, c'est un sacré coup dur que Verhoeven décide de ne pas faire de second volet à ses long-métrages, car seul lui semble savoir ce qu'il a réellement dans la tête lorsqu'il réalise quelque chose. Et c'est ce "Basic Instinct" qui nous prouvera, une fois de plus, que l'imitation ne vaut jamais la création. S'il y a bien autre chose qui ne va vraiment pas dans ce nouvel opus, c'est le jeu des acteurs. Souvenez-vous, dans le film d'origine, tout le monde jouait bien, même le plus petit des seconds rôles, et il existait une réelle alchimie entre Michael Douglas et Sharon Stone, faisant de leur couple un duo parfait et fascinant. Ici, quatorze ans plus tard, Sharon Stone est toujours là dans le premier rôle, et c'est le très moyen Dave Morrissey qui prend la place du détective Nick Curran. Plus aucune complicité, seulement deux acteurs qui ne sont présents que pour le chèque final. Même le personnage de Catherine Tramell ne possède plus le côté mystérieux et intriguant qu'elle avait dans le premier opus. Cela lui donnait une personnalité unique, que nul n'avait pour l'instant aperçu dans le cinéma moderne, ou contemporain, si je puis l'appeler ainsi. Et si les scénaristes n'ont pas compris ce qui faisait l'entrain de "Basic Instinct" premier du nom, cela ne servait à rien de mettre cette suite en oeuvre. D'ailleurs, Tramell ne tue plus au pic à glace, cultissime arme du premier volet. Non, elle préfère étrangler avec une ceinture durant l'acte, ou encore se propulser dans l'eau dans une voiture en marche, et cela seulement pour tuer son passager. Vous l'aurez compris, "Basic Instinct 2" est un ratage complet, bien loin de l'oeuvre d'origine, et qui n'a aucun intérêt dans la chronologie de la vie de Catherine Tramell. Si seulement personne n'avait eu l'idée de créer ce nouvel opus...