Ça, réalisé par Tommy Lee Wallace, monteur d'Halloween, et adapté du roman de Stephen King, l'un des meilleurs auteurs du siècle et je pèse mes mots, a maintes fois été boudé car bien sûr, ce film n'est qu'une série B et il n'a pas l'allure du remake d'Andrès Muschietti ou des autres films adapté de Stephen King comme Shining ou Misery. Et pourtant, ce film qui n'est juste qu'un téléfilm, qui n'est rien d'autre au fond qu'une commande d'abc est pourtant l'un des meilleurs films que j'ai jamais vu. Peut-être (sûrement d'ailleurs) que j'ai cet vision car je venais de finir le livre dont est tiré le film qui faisais plus de mille pages et qu'au bout de ces mille pages, j'avais fini par tellement m'attacher au personnage que de les voir dans ce film m'avait provoqué tellement d'euphorie que je l'avais cataloguer à l'étagère des meilleurs films de tous les temps. Mais non. J'en suis sûr. Si ce film n'était pas un de ces films si incroyables qu'ils en deviennent cultes, je suis sur que j'aurais été bien frustré comme je l'avais été durant le remake d'Andrès Muschietti, que j'ai vu quelque temps après. Déjà, pour parler du film, n'est pas à nier que quelques fois les effets spéciaux sont vraiment très médiocres. Pendant
la bataille finale des clubs des ratés enfant et adultes
, Ça est terriblement mal fait, très kitsch. Mais, je dois vous le dire, le reste du temps, Ça est terriblement bien fait. La scène de l'album photo est terriblement bien fait, arrêtons de se le cacher et la scène de la salle de bain avec les douches qui bougent, je cherche encore comment ils ont fait ça sans CGI juste manuellement, la scènes
des biscuits chinois
et juste folle en sachant que les acteurs ont réagi pour de vrais aux animatroniques utilisé et qui sont juste terrifiant. Rappelez vous que nous étions dans une époque où on faisait encore les choses old school, Zéro CGI. Avec des animatronics et des costumes. C'est ce que je reproche, par contre au remake : l’abondance de CGI. Vraiment, dans le remake, y a des scènes qui m'ont fait penser aux dessins animé des Pixar de l'époque. Mais, plus que les effets spéciaux, Ça bien plus que dans le remake, traite de l'amitié, surtout dans la partie enfant. Dans le remake, les garçons semble s'attrouper devant Berverly comme des couillons, là, y a vraiment quelque chose de fort entre ces sept ratés, quelque chose qui, dans le livre, rendait vraiment l'univers vivant. Franchement, l'amitié que je voyais dans ce film, qu'on dise ou non que les acteurs sont nuls (ce que je revendiquerais de toute mes forces s'il le fallait), est bien la chose la plus réaliste que j'ai vu. J'avais vraiment l'impression de voir des copains, des vrais, des personnes qui traînent ensemble mais tous unis par leurs différences. C'est terrible que personne ne parle de ça dans les critiques. C'est tellement rare de voir ce genre d'amitié, aussi réel. Et qui arrive à s'aider, se tenir les coudes pour enfin affronter Ça.
Ce film traite vraiment de sujets sérieux dans ces allures de série B pourrie. La mélancolie des jeunes années, la mort, la peur, quelque chose de troublant, de viscérale presque, qui vous prend aux tripes quand vous voyez Ça incarné brillamment par Tim Curry. J'ai vu plein de fois Tim Curry apparaître dans les critiques, et ça se comprend. Il est terriblement doué, d'une justesse que Bill Skarsgård n'a pas dans le remake. Il est un vrai clown, ce qui est logique pour appâter les enfants. Mais, dans le film, il fait peur juste pour faire peur. Dans le téléfilm de Ça, il y a toujours cette ambiguïté dans les souvenirs : est-ce que ça était vraiment là ? Etait-ce juste mon imagination ? Mais dans le remake, c'est débile. Par exemple,
le père de Beverly se fait, à un moment de l'histoire, tout simplement contrôler par Ça. Si bien qu'on le voit même apparaître dans son appartement pour la capturer. Déjà que c'est vraiment pas original, le fait de kidnapper, ça veut dire que Ça peut se téléporter comme il veut chez les gens et contrôler leur famille mais il se fait quand même battre par les ratés. Un remake débile, vraiment, je vous assure.
. Mais sous une moindre mesure, le remake de Ça fais tout trop exagérément si bien qu'on arrive pas à apprécier le film ou à même ne pas le voir pour un divertissement horrifique bête et méchant. Ça, le téléfilm, a cet ambiance omniprésente de peur qui arrive dès le générique avec ce gros bruit et ces photos en noir et blanc, une des meilleurs intros de téléfilm que j'ai jamais vu. Ça est partout, on le sent. Il est dans tout les souvenirs, partout, et il semble contrôler les souvenirs. C'est ça aussi que j'apprécie vraiment : les souvenirs.
On suit deux trames : enfant et adulte. La première partie du téléfilm suit brièvement les adultes et surtout les enfants dans des flashbacks. On voit aussi les métiers qu'ils ont fait. La première partie est, si vous le voulez, le chapitre un du remake. C'est là où on voit la construction de l'amitié des enfants, mais aussi leur premier affrontement avec Ca.
Pour que je vous dise pourquoi ce film est un chef d’œuvre, il faut que je vous parle de la deuxième partie, qui contient des spoils faramineux. Donc
A la fin de la première partie, on voit que Stan, un des ratés vient de se suicider. Une scène qui dans le remake est vraiment anecdotique. Mais, là, on vient de suivre cet homme qui semble être si stable se tailler les veines juste à cause de Ça. C'est vraiment à ce moment-là, que ça m'a accroché, car le suicide de Stan est franchement terriblement bien réalisé. Y a quelque chose qui te prend à la grippe. La deuxième partie, elle, est juste incroyable. On sent la tension arriver. Grippe-sou qui veut juste que le club des ratés partent, qu'il dégage. ON sent qu'Il a peur. Il ne leur fait pas peur pour les appâter, il veut juste qu'il s'en aille. Y a aussi cette scène, hyper émotionnel où ils se rendent compte, alors qu'il plaisante sur l'absence de Stan, qu'il s'est suicidé. Franchement, elle est incroyable, la seconde partie. On sent vraiment l'amitié qui reprend place et puis, après qu'ils aient vaincu Ca et qu'Eddie soit mort, que Ça soit vraiment mort, on finit par un long discours terriblement poignant de Mike. On les voit, enfants, après avoir affronter Ça et on sent cette terrible mélancolie de savoir qu'ils vont encore perdre leur mémoire. Mais il y a aussi la libération de Mike qui pourra arrêter de montrer le phare et enfin apprécier le vraie vie. L'une des meilleurs fins de film
.
Pour dire, ce film est plus qu'un simple téléfilm de série B. Il est juste dans ce qu'il dit. Ce n'est pas qu'un film sur un monstre comme ce que j'ai l'impression que le remake ne fait que faire. C'est surtout un film sur la tolérance, sur l'amitié, sur les traumatismes, à quel point il faut les affronter, malgré tout ce qu'ils ont fait, un message que n'a pas semblé comprendre le remake trop hollywoodien pour bien le faire. Ce film, de A à Z est juste parfait dans ses imperfections, parce que, dans ce qu'il dit, il y a une justesse qu'on ne voit que dans les meilleurs films. 5/5