David Mann, un employé de commerce, est poursuivi par un camionneur qu’il a soi-disant vexé en le doublant... Voilà, toute l’histoire de Duel est dite dans ce résumé. Une voiture et un camion se dépassant et se doublant pendant 90 minutes. Les scènes sont prévisibles et la fin également. Elle l’est tellement que les plus malins (ou les plus connaisseurs) trouveront la fin dès la conclusion du début et espéreront pendant tout le reste du film, une fin qui pourrait les surprendre. Je rassure tout de suite leurs petits cœurs, cela n’arrivera pas. Les dialogues, aussi minimes soient ils, ne sont pas super bien joués et les autres seuls textes qu’on a pendant la moitié du film et qui donne presque une dimension psychologique au film, ce sont les pensées du conducteur qui se demande si il va mourir aujourd’hui. Les personnages principaux, David Mann et le camionneur, ne sont pas très réfléchit et leurs histoires n’est pas trop creusées. On a inventé une vie paisible avec les petits tracas de la vie quotidienne vite fait bien fait à Mann (Dennis Weaver), et on a rien inventé pour le camionneur qu’on ne voit jamais et dont on ne saisit et on ne comprend pas les motivations. Les autres personnages… Quels autres personnages ? À part cela, le suspens est bien présent, c’est une des seules choses qu’on ne peut pas reprocher au film. Donc, le suspens est là et couvre la pauvreté du film pour les autres genres à part l’action, encore assez bien présente. On remarque également qu’il il y a dans ce film un petit hommage aux Westerns Spaghettis. La musique, seule chose avec les bruits de la route qu’on entend pendant qu’il roule (ah oui, il y a aussi les répliques intérieures, mais elles ne sont pas vraiment intéressantes) et elle joue un rôle important pour le suspens et le mystère. À noter que c’est un des seuls films de Spielberg n’ayant pas de la musique de John Williams. Les décors, la route de Californie, donnent une impression, désertique, de vide et de seul au monde face aux dangers, tandis que le scénario laisse de grands moments vides et de longs blancs. Plus fait pour être un téléfilm qu’un film, Duel est loin d’être un des meilleurs de Steven Spielberg, cependant, on peut, mettre en jeu que c’est un de ses premiers films (tout premier en 1964). Je ne le recommanderais à personne, sauf s’il n’y a rien d’autre à la TV ou qu’on veut voir toute l’œuvre de Spielberg.