Très jeune, Spielberg réalise son premier (télé)film de manière magistrale.
Film fantastique dans son sens le plus noble, il intègre une quantité d'éléments qui lors d'un premier visionnage ne sautent pas forcément aux yeux. Ainsi, pêle-mêle,
le héros s'appelle David Mann et fait référence à David contre Goliath, l'Homme contre le Monstre. Si l'on écoute attentivement également le dialogue à la radio pendant que le héros conduit au tout début du film, on comprend que la description faite se rapporte totalement à lui. Et puis il y a la voiture, rouge, la victime dans un paysage poussiereux, jaune... L'homme qui conduit le camion, que l'on ne voit jamais (excepté un bras ou des santiags). Le train qui répond au klaxon du camion (et qui cherche lui aussi à écraser la voiture), on voit dès lors que ce n'est pas le conducteur que le camion cherche à tuer, mais la voiture, le conducteur n'est ici qu'un faire valoir. Les mugissements du camion qui s'apparentent à des grognements d'animaux terrifiants. L'huile qui s'écoule à la fin du camion et qui fait évidemment référence au sang. Les sauts de David Mann à la fin du film, qui le mênent à une régression finale (on dirait qu'il est devenu un singe) puis la posture de l'homme sage.
. Et il y a ses superbes plans (un peu comme dans Evil Dead) où la caméra est posée dans tous les sens.
Au final, l'un des meilleurs films fantastiques qui soit, quasi sans une goutte de sang, où l'on se pose encore et encore des questions.