Je ne comprendrai jamais cet acharnement systématique qu’ont la plupart des gens à l’égard des suites ou des préquels. Comme si tout se résumait à l’œuvre originelle, comme c’est le cas ici avec l’Exorciste de 1974. Certes, les deux suites étaient relativement inférieures, mais de là à renier en bloque toute nouvelle tentative. Ces gens qui ne jurent que par les grands classiques sont malheureusement faibles d’esprit, car bloqués dans un passé fait de valeurs dites sûres. A croire que tout le reste soit totalement inutile, pure produit commercial destiné à faire de l’argent. Si tel est le cas, je n’arrête pas mon jugement uniquement sur ce critère. L’essentiel demeure le divertissement, et le soin avec lequel il fut élaboré. Il fallait s’attendre tôt ou tard à connaitre la genèse de ces évènements démoniaques, comme cela se fait beaucoup aujourd’hui dans la catégorie horrifique. Et je dois dire qu’avec les moyens actuels, cela a une toute autre allure. Sans remettre en cause le grand culte de 1974, qui reste très ambitieux pour son époque, L'Exorciste : au commencement est, il faut l’admettre, bien plus terrifiant que tous ses prédécesseurs réunis. On retrouve à la réalisation Renny Harlin, un homme ayant mainte fois fait ses preuves à travers Cliffhanger, 58 minutes pour vivre, Freddy - Chapitre 4, ou encore Profession profiler. Un palmarès indiscutable. Sa vision de l’Exorciste est novatrice, moderne, rythmée, et contrastée entre horreur et suspens. Il n’y a plus ce côté thriller/policier, mais simplement de l’épouvante pure et dure, doté d’une mise en scène parfaite et d’un visuel attrayant. Les origines nous ramènent à l’époque où le Père Merrin était archéologue en Egypte. Déjà sur les traces de puissances occultes anciennes, il retrouve une mystérieuse église engloutie par les sables du désert. Une occasion pour le malin de sortir d’une torpeur vieille de 1500 ans. Le film se dote d’un scénario prenant et d’une bande son percutante. Frissons garantis. 4,5/5