Film de procès, réalisé par Clint Eastwood, Juré N°2 est un film hélas pas terrible. L'histoire nous fait suivre Justin Kemp, un jeune mari et futur père de famille, qui est sélectionné comme juré aux côtés d'autres citoyens dans un procès pour meurtre très médiatisé. Seulement, l'homme va rapidement se retrouver aux prises avec un grave dilemme moral lorsqu'il découvre qu'il est peut-être à l'origine du crime. Doit-il alors se protéger ou se livrer ? Ce scénario n'est malheureusement pas très emballant à visionner pendant toute sa durée de près de deux heures malgré son synopsis prometteur. La faute à une intrigue pas très bien écrite, manquant clairement de subtilité et de rebondissements. Résultat, le récit est particulièrement plat. D'autant plus qu'on a tous les éléments en tant que spectateur. Aucune zone d'ombre ne vient semer le doute et cela est franchement dommageable. On assiste à un banal film de procès malgré l'importance de l'enjeu. Il faut dire que même le crime en lui-même est franchement quelconque et manque de nuances. Résultat, on a tendance à s'ennuyer. Pourtant, on comprend bien ou voulait en venir le cinéaste avec son propos remettant en cause la justice des Hommes qui est loin d'être infaillible. Mais cela ne questionne pas plus que cela. Il faut dire que le métrage manque également cruellement d'ambiance. La tension et le suspens sont inexistants, et l'aspect psychologique qu'un tel dilemme impose n'est pas assez poussé. La culpabilité ne se fait pas assez ressentir. La faute en grande partie à des personnages pas assez développés malgré la tentative. Surtout, ils sont interprétés par une distribution qui peine à convaincre comprenant Nicholas Hoult, Toni Collette, Zoey Deutch, J.K. Simons, Chris Messina, Gabriel Basso, Leslie Bibb, Cedric Yarbrough, Francesca Eastwood, la fille de son père, ou encore Amy Aquino. Hélas, ces rôles manquent de profondeur en atteste celui joué par un Kiefer Sutherland totalement inutile, à l'instar des autres jurés qui n'ont aucune consistance. Tous ces individus entretiennent des rapports manquant cruellement d'intérêt et d'interactions entre les parties. Pire, on ne ressent aucune émotion malgré la gravité de la situation. Même pas un peu d'empathie pour l'accusé ou le juré possiblement coupable. Cela est notamment dû à des dialogues insipides et aucunement impactant. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain s'avère très simpliste. Sa mise en scène manque de relief et se contente vraiment du minimum. De plus, elle évolue dans des décors très quelconques. Ce visuel banal est accompagné par une b.o. totalement transparente signée Mark Mancina. Ses compositions n'ont tout bonnement aucun impact. Et pour cause, elles ne se font clairement pas assez entendre et sont en grande partie responsable du manque d'atmosphère. Ce réquisitoire s'achève sur une fin décevante à l'image du reste de l'intrigue faisant de Juré N°2 un film mineur dans l'immense filmographie de Clint Eastwood qu'on pardonnera aisément vu son âge plus qu'avancé.