Adaptation lumineuse des frères Larrieu, où les ellipses, subtilement agencées, offrent à chaque avancée narrative la fluidité pertinente pour maintenir l’intérêt intact. L’histoire, celle d’une paternité entravée, d'un père déchu, bouleverse.
L’amour des personnages est palpable, rare dans le cinéma français contemporain. Pourtant, malgré cette empathie qui illumine le film, l’ensemble souffre d’un déséquilibre. Si le scénario est habilement adapté, certains choix narratifs, trop appuyés, viennent ébranler la délicatesse du propos : le mensonge de la mère, la colère explicite de Jim. Enfin dans son dénouement, le désir de célébrer la bienveillance collective, affaiblit l’émotion sincère qui précède.
Quant à l’interprétation, si Karim Leklou livre une performance bouleversante, Laetitia Dosch, par son jeu inégal, peine à me convaincre.
Malgré ses faiblesses, les Larrieu signent un film traversé d’élans puissants, dans un cinéma décentralisé, provençale, centré sur des existences modestes où l’ordinaire trouve une poésie, et où l’amour pour les êtres, leurs failles et leurs combats, éclaire chaque image.