Adapté d'un... roman de Pierric Bailly, que je n'ai pas lu, un mélo à la trame relativement simple : un homme tombe amoureux d'une femme enceinte, dont il élèvera l'enfant non reconnu par le géniteur, ce qui convient à tout le monde.
Sauf que le-dit géniteur, (ou "papa" ? ), suite à un terrible deuil, refait son apparition quelques années plus tard...
Le doux du dur, l'humour du drame, le bucolique du rugueux...
Au milieu de splendides paysages du Jura, les Frères Larrieu glissent sur les nuances, avec élégance, sans esbroufe, sans cliché, dans un travail de haute précision, presque d'"accompagnement".
Du cinéma de peintres (tiens, il me revient que dans ma relative pause cinéphile, en quittant le métier d'exploitant, j'avais perdu les frangins de vue depuis leur superbe "Peindre ou faire l'amour")
Aucun personnage n'est jugé, la vie fait son boulot, au fil élargi du temps, ici quasi trois décennies.
C'est somptueux.
Comment de pas s'incliner devant la performance (ou l'anti-performance) de l'acteur Karim Leklou, magnifique, dont le regard pourrait émouvoir un champ de cailloux.
Sa beauté (non-académique, avec ses rondeurs il ne coche pas la case "jeune premier") transperce l'écran par l'"être", dans son personnage au combien difficile, qu'il ne rend ni faible ni fort, ni passif ni survolté. Juste humain.
Très grand film.