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AZZZO
301 abonnés
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5,0
Publiée le 11 octobre 2024
Une claque. Sur un sujet pourtant connu, Boris Lojkine met des images, de la chair, de l'humanité. Souleymane est un migrant dont le spectateur suit le quotidien lors des deux jours et deux nuits qui précèdent son rendez-vous à l'ofpra pour déposer et défendre sa demande d'asile. Ces deux jours sont trépidants, à cent à l'heure sur le vélo, zigzaguant entre les voitures, les clients et les problèmes, Souleymane se débat pour survivre. Survivre financièrement mais surtout être prêt pour ce rendez-vous qui décidera de son avenir, sans pourtant qu'il n'en maîtrise rien. Certes, ce n'est pas le premier film à aborder le sujet, pourtant c'est la première fois qu'il est montré de façon si juste. Il y a un point de vue, c'est indéniablement un film militant destiné à sensibiliser l'opinion publique, mais à aucun moment ce n'est un film manichéen. C'est de l'ultraréalisme qui montre tout à la fois les difficultés de la vie des migrants, leurs espoirs, leurs déceptions, l'humanisme mais aussi la médiocrité de notre accueil, l'ubérisation qui tend vers une forme d'esclavagisme moderne. Tout cela est dépeint avec justesse. Et de savoir que le jeune acteur est lui-même sous la menace d'une OQTF ajoute au réalisme comme au drame. Un film indispensable.
Il y avait bien des manières de rater ce film, qui suit durant 48h un jeune Guinéen sans papier, qui parcourt sans relâche les rues de Paris en tant que livreur Uber.
Boris Lojkine aurait pu ainsi concevoir un film pétri de bons sentiments, dans lequel le jeune Souleymane n'aurait rencontré que de mauvaises personnes (à la Dardenne) et aurait accumulé tous les malheurs du monde. Il aurait pu aussi construire un drame, précipitant son héros dans une spirale qui aurait abouti à une tragédie nocturne. Il aurait enfin pu choisir de raconter une histoire larmoyante, dans laquelle de sympathiques parisiens bien attentionnés aurait pris Souleymane en affection (ou plus), se cassant les dents sur une administration impitoyable.
Mais non. L'histoire de Souleymane est, de façon beaucoup plus intéressante, une description presque documentaire du quotidien d'un sans papier sous OQTF, qui lutte pour sans sortir. Le film est sans pathos, rythmé comme un thriller nocturne, constamment soumis à une tension qui résulte non pas d'évènements exceptionnels, mais de petits soucis du quotidien qui prennent ici des allures de quitte ou double décisifs (Souleymane va-t-il attraper son bus ? fera-t-il réparer son vélo ? conservera-t-il l'usage du compte Uber qu'il "sous-loue" ?).
Le spectateur est ainsi rivé solidement à son fauteuil, complètement absorbé dans ce qui apparaît être une sorte d'odyssée urbaine pour Ulysse moderne. Paris est filmé comme jamais, les ambiances sont incroyablement réalistes, la prestation du jeune Abou Sangare dans le rôle principal est merveilleuse de simplicité. La scène finale dans laquelle Nina Meurisse campe un agent de l'Ofpra est de toute beauté.
Souleymane Bagaré a fui la Guinée à la recherche d’une vie meilleure pour lui et pour sa mère malade laissée au pays. Il a traversé le Sahara, la Méditerranée et a rejoint la France. À Paris, il tire le diable par la queue, dort au 115, sillonne la ville à vélo pour y livrer des repas, alors que son statut de demandeur d’asile lui interdit de travailler. Il comparaît dans deux jours à l’Ofpra qui statuera sur sa demande de titre. Son dossier est fragile : faute d’avoir lui-même subi des persécutions, Souleymane s’est procuré auprès d’un compatriote moyennant finances un récit apocryphe qu’il peine à mémoriser.
"L’Histoire de Souleymane" nous vient de Cannes où il a obtenu le prix du jury et où Abou Sangaré a remporté le prix du meilleur acteur, alors même qu’il était sous le coup d’une OQTF. C’est le troisième film de Boris Lojkine, un normalien, agrégé de philo, passé par le documentaire, auteur de "Hope" et du remarquable "Camille" dont l’actrice principale, Nina Meurisse, illumine la dernière et la plus longue scène de ce film.
Le scénario de "L’Histoire de Souleymane" est étouffant. Son rythme haletant m’a rappelé celui d’À plein temps. Les héros de ces deux films doivent relever le même défi d’un quotidien en apparence anodin. On dira que Souleymane a la poisse. Mais ce n’est pas le cas. Sa vie n’est pas qu’une succession d’avanies. La quasi-totalité de ses livraisons se passent bien, les personnes qu’il croise font souvent preuve à son égard de gentillesse ; mais il suffit d’une chute à vélo, d’une altercation avec un restaurateur, d’une autre avec le titulaire de son compte Uber pour que tout dérape.
Le scénario manque d’être victime de cette facilité : ajouter à ce quotidien déjà bien chargé une déconvenue supplémentaire. Mais il n’y cède pas. Comme chez les frères Dardenne, il filme un héros qu’on qualifierait à tort de résilient : Souleymane a-t-il en effet le luxe de pouvoir ne pas l’être ? Quel choix a-t-il sinon encaisser les coups du sort en serrant les dents ?
Comme la Lily de Pierre Perret, venue vider les poubelles à Paris, Souleymane est politiquement correct. À l’image repoussoir de l’immigré, délinquant et/ou paresseux, il oppose celle, autrement vertueuse, du damné de la terre qui demande simplement à jouir des fruits de son travail honnêtement gagnés dans son pays d’accueil. Il serait bien cynique de s’en moquer.
Le nouveau film du réalisateur-scénariste Boris Lojkine (Camille), récompensé par les Prix du Jury et du Meilleur Acteur dans la section "Un Certain Regard" à Cannes, met en images une course quasi-incessante, devant aboutir au récit d'une histoire inventée de toutes pièces.
Voguant quelque part entre le cinéma social de Ken Loach et la mise en scène immersive (en mode caméra à l'épaule, collant aux basques de notre protagoniste) d'un Paul Greengrass, le film, se déroulant sur 48h, est construit comme un contre-la-montre dans lequel Souleymane doit tout faire pour récupérer les infos et les documents dont il aura besoin pour passer ce fameux entretien, qui lui permettra peut-être d'avoir accès au sésame, et ce alors que les difficultés et les déconvenues se multiplient pour lui.
Une œuvre qui, de par son rythme sous tension et l'arc narratif de son personnage principal (même si le sujet traité n'est pas tout à fait le même), m'a pas mal fait penser au très chouette «À plein temps» avec Laure Calamy.
Un film taclant au passage l'uberisation de la société, illustrée ici au sein de cette fourmilière bruyante que représente Paris. Un film pouvant compter sur la très bonne interprétation de son acteur (non professionnel) Abou Sangare, qui porte le film sur ses épaules. Le fait que ce dernier se trouve dans une situation similaire à celle du personnage qu'il interprète rend la frontière entre réalité et fiction encore plus floue.
Une sorte de thriller social au dispositif narratif un peu trop bien rôdé dans son déroulé, si bien qu'il n'y a que peu de moments qui m'ont véritablement désarçonné et/ou touché. Un film efficace, qui semble retranscrire avec pertinence le quotidien d'un demandeur d'asile, et qui évite intelligemment de tomber dans le piège du misérabilisme.
Un film qui marche le mieux dans ses scènes les plus intimes, les plus simples, à base de champ/contre-champ, qu'il s'agisse de l'échange nocturne qu'a Souleymane avec sa "compagne", et en particulier de son entretien final. Quand Souleymane sort du narratif longtemps préparé et répété, et qu'il raconte son histoire, sa vérité. Une vérité qui sera entendue, ou pas. Mais ça, c'est une autre histoire.
Un film qui tenait clairement à cœur à son réalisateur et interprété par un acteur sincère. Une œuvre maîtrisée, et dans laquelle j'aurai voulu embarquer davantage.
Pour ma part c'est un chefs d'œuvre woah l'acteur principal incarne parfaitement sont rôle il m'a complètement touché surtout la dernière scène de fin où on a l'impression qui passe un entretien ils m'a fait pleurer à chaudes larmes par son témoignage je conseille fortement d'aller le voir encore une fois ça fait réfléchir sur ce que peut subir un sans papier.
L'histoire d'Abou Sangare n'est pas tout à faire celle de Souleymane, mais elle lui ressemble pour une grande part et son interprétation, à fleur de peau, respire la plus pure'authenticité. Au même titre d'ailleurs que le scénario du film de Boris Lojkine, qui a parfois des allures de documentaire vibrant, resserré dans le temps et dans la précision des situations de précarité. Impossible de ne pas trembler pour Souleymane, clandestin à Paris, venu de Guinée, livreur qui sillonne les rues de Paris, au milieu du chaos de la circulation, parfaitement invisible aux citoyens en règle. Le danger est présent partout et la pression insoutenable, avec de prétendus amis qui ne pensent qu'à soutirer de l'argent. L'enjeu pour Souleymane est connu depuis le début du long-métrage : réussir un examen qui peut lui permettre d'obtenir le droit d'asile. Tout est violence dans le récit, autour d'un homme qui se bat et dont le film dresse le portrait avec un haut degré d'humanité mais sans pour autant faire de son personnage un héros exemplaire. spoiler: Toute la structure narrative est construite dans l'attente de l'entretien décisif de Souleymane et les dernières minutes de L'histoire de Souleymane ne déçoivent pas, tendues au possible, et source d'une émotion longtemps contenue.
"L'histoire de Souleymane" est un film à la fois poignant et immersif qui nous plonge dans le quotidien d'un demandeur d'asile à Paris. Le récit se concentre sur les 48H cruciales durant lesquelles notre "héros" guinéen, livreur à vélo, doit se préparer pour une audience avec l'OFPRA qui déterminera son avenir en France. Ce drame capte l'urgence et l'intensité du combat de chaque minute, où chaque geste et chaque choix deviennent une lutte pour la survie. L'entretien final est d'une émotion rare, reflétant le poids et la gravité de la décision qui sera prise pour cet homme. Cette oeuvre offre un regard humain et authentique sur le parcours terrible et courageux d'un exilé, avec une mise en scène qui nous immerge dans une réalité souvent invisible mais déchirante. Un coup de coeur et un choc pour ce brûlot d'actualité ! Excellent ! Site CINEMADOURG.free.fr
Très très beau film qui devrait être visionné par tout ceux qui pensent que les étrangers viennent en France pour profiter du système sans travailler. J'étais à l'avant première et le film nous a, à ce point touché en plein coeur que personne dans la salle n'a applaudi tant nous étions bouleversés et par respect pour le personnage qui comme Laure Calamy dans le film " a plein temps" passe son temps à courir, mais cette fois ci pour gagner l'argent qui lui permettra de payer un intermédiaire pour les papiers nécessaires pour l OFPRA. L'acteur (amateur) qui joue le rôle de Souleymane mérité son prix d'interprétation de Cannes Allez y ls yeux fermés
Après le déjà très impressionnant Camille, portrait d'une jeune journaliste partie couvrir le conflit en Centrafrique, le réalisateur Boris Lojkine réalise un nouveau coup de force avec cette histoire de jeune Guinéen sans papier, qui survit tant bien que mal en livrant des repas tout en préparant l'entretien qui lui permettrait d'obtenir un titre de séjour.
Un film qui pourrait être la deuxième partie de celui de Matteo Garrone, Moi, Capitaine, sorti en début d'année. Deux faces d'une même pièce pour raconter l'histoire de ceux qui quittent tout et risquent leur vie dans l'espoir d'un futur meilleur.
La mise en scène, mais aussi l'écriture, au cordeau, parviennent à maintenir une tension du début à la fin. L'on retient son souffle à chaque étape du périple de ce jeune exilé, qui s'apparente à un véritable parcours du combattant. Le film ne se disperse jamais et avec son approche immersive et quasi documentaire, c'est comme si nous pédalions avec lui à travers les rues de Paris.
Un regard plein d'empathie mais aussi sans concession sur notre société uberisée, qui nous renvoie à notre propre responsabilité en tant que consommateurs et qui, après un final suspendu particulièrement réussi, nous laissent seuls avec à notre conscience (sans pour autant être moralisateur), nous qui sommes tous complices de cette invisibilisation.
Abou Sangare, lui-même sans papier et casté via une association, bouleverse par l'authenticité de son jeu et la résilience de son personnage. La longue scène d'entretien finale, durant laquelle la talentueuse Nina Meurisse lui donne parfaitement la réplique, est magistrale.
Avec ses deux prix tant mérités à Cannes, dans la section Un Certain Regard (prix du jury + prix d'interprétation masculine), L'Histoire de Souleymane est l'un des films les plus bouleversants de l'année, une oeuvre importante, presque d'utilité publique, qui devrait être montrée à tous les français, en ces temps politiques agités où la parole haineuse et le rejet de l'autre sont de plus en plus décomplexés.
Épuré et bouleversant. Un ton semi-documentaire percutant, dans la lignée des frères Dardenne, et une dernière séquence bouleversante, sommet d'émotion et d'humanisme. Un choc.
"L’Histoire de Souleymane" plébiscité par la critique, récompensé cette année au festival de Cannes (Sélection un Certain Regard) est un drame social avec des qualités. En effet, même si je m'attendais à plus percutant, le réalisateur Boris Lojkine livre aux spectateurs une histoire âpre et réaliste suivant pendant 48h la vie de Souleymane, un jeune Guinéen travaillant comme livreur à vélo et sans papier. La qualité du film vaut surtout par la prestation Abou Sangare (récompensé au festival de Cannes) lui-même sans papier et par le réalisme quasi documentaire de l'histoire.
Souleymane est l’un de ces nombreux livreurs de repas, aui parcourent la capitale à vélo, du matin au soir. Une fois leur journée sportive terminée, ils rentrent à leur foyer. Une journée telle un contre la montre permanent : pour obtenir des papiers, pour être payé par les propriétaires de leurs compte sur les application, pour livrer leurs commandes, pour rentrer au bus, pour éviter les policiers. C’est somptueux, bouleversant, révoltant. Abou Sangare crève l’écran.
Déjà au courant des difficultés que ces jeunes immigrés rencontrent, ce fillm nous les fait vivre avec Souleymane que je qualifierai même pas d'acteur ta nt ,il sait exprimer toute la détresse qu'il éprouve avec bcp de force et de volonté.
(...) Après ce film, nous ne pouvons plus regarder les sans papiers comme avant, ni accepter les discours de haine qui envahissent l’espace politique et médiatique. Cette histoire est celle de Souleymane, impressionnante, édifiante, trépidante, émouvante. (...) La puissance du film tient aussi à l’ambiguïté du personnage : le soutiendrions-nous ? Le grand mérite du film est de soulever des questions qui ne sont pas simplistes et nous mettent mal à l’aise, et donc dynamiques. Accueillir l’Autre, c’est changer de regard. Sans ce film, Souleymane resterait anonyme, et tous les autres avec lui. Lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures : http://africultures.com/histoire-de-souleymane-de-boris-lojkine-16161/