Ca fait plaisir de revoir du polar italien sombre et nerveux ! Faisant écho aux poliziotteschi, qui ont contribué aux grandes heures du cinéma populaire transalpin des 70's ("Milano calibro 9" et consorts). Andrea Di Stefano assume d'ailleurs pleinement cet héritage, avec une intrigue située à Milan, une ambiance pessimiste où l'honnêteté ne semble pas payer, et même une BO faisant du pied aux 70's.
Pour autant, le réalisateur a aussi d'autres inspirations, plus modernes. Cette histoire de flic intègre à quelques heures de la retraite, qui se retrouve dans une descente aux enfers à cause d'un mauvais choix trop facile, semble également influencée par les polars américains et coréens.
A l'arrivée, "L'ultima notte di Amore" présente des mécaniques classiques, y compris une intrigue dont les grands pans sont prévisibles. Ca n'empêche pas le film de demeurer efficace de bout en bout.
D'une part, grâce aux acteurs très convaincants. En tête, Pierfrancesco Favino en policier honnête, qui a passé 35 ans de service sans tirer un coup de feu. On devine un être frustré, pas toujours assuré. Cette nuit infernale le changera profondément, le forçant à assumer son choix de fricoter avec les mauvais pour assurer sa retraite.
D'autre part, Andrea Di Stefano livre un produit bien ficelé. Un générique classe sur vue aérienne de Milan. Quelques petits plans séquence çà et là, qui n'ont rien de gratuit. Un montage réussi. Et surtout une tension bien construite, donc ce passage central de convoi qui dérape, assez angoissant.
Rien de révolutionnaire à l'arrivée, mais j'ai pris plaisir à voir ce poliziottesco moderne.