"Histoires de mineurs, pour un film majeur !"
Dans un prologue anxiogène en diable pour quiconque souffrant de claustrophobie, Mathieu Turi qui nous avait déjà bien fait suffoquer avec “Hostile” et "Méandres", ses deux précédentes réalisations, nous plonge en 1856 dans les méandres - une fois encore - d'une mine du nord de la France. Lorsqu'une poche de grisou est détectée grâce au sacrifice d’un canari, un boutefeu, armé de dynamite, est envoyé pour faire exploser la poche de gaz. Au même instant, terrifié par quelque chose ou quelqu’un, il déclenche l'explosif trop tôt, provoquant l'effondrement de la galerie, le piégeant lui, et une trentaine d’autres mineurs. Par une ellipse temporelle - comme le cinéma de genre les affectionne - nous voici un siècle en avant, au même endroit. Amir (Amir el Kacem), un jeune Marocain, arrivé en France pour un avenir meilleur, pose ses maigres bagages dans le Nord-Pas-de-Calais, aux antipodes du soleil brûlant d’Afrique du Nord. Il fait la connaissance de Miguel (Diego Martin), Santini (Bruno Sanchez), Polo (Marc Riso) et après avoir essuyé les quolibets xénophobes de Louis (Thomas Solivérès), Amir s'intègre tant bien que mal au groupe. Bien évidemment, le bon français raciste fait aujourd’hui partie du cahier des charges des productions payées en partie avec nos impôts. Qu'importe, tout ce petit monde souterrain est chaperonné par Roland (Samuel LeBihan), sous les ordres de Fouassier (Philippe Torreton), le directeur de la concession minière. Viendra s’ajouter, le professeur Berthier (Jean-Hughes Anglade), anthropologue de son état. Roland est chargé d’accompagner Berthier dans les galeries pour ses recherches ! Une fois tous descendus dans des profondeurs abyssales, les hommes découvrent une crypte abritant la sépulture d'une créature antédiluvienne. ! Durant 1h45', on se laisse séduire par ce récit horrifique aux ramifications lovecratiennes inédites dans le cinéma français. Le casting de gueules (noires de surcroît) fait le job, le suspense fait le job, l'ambiance de huis clos fait le job, le design de la créature et les saillies gores font le job, mais le plus important, reste la passion d'un jeune cinéaste pour les univers fantastiques qui transpire par tous les pores du long-métrage !