Absahd et Mosdoroth
Les deux précédents films de Mathieu Turi, Hostiles et Méandres faisaient déjà dans le genre « épouvante – horreur -, pas très courant dans le paysage français. Honnêtement, ça n’avait pas marché très fort. Mais notre cinéaste persiste et signe avec ces 103 minutes ni pires ni meilleures que toutes les séries B du même métal. 1956, dans le nord de la France. Une bande de mineurs de fond se voit obligée de conduire un professeur faire des prélèvements à mille mètres sous terre. Après un éboulement qui les empêche de remonter, ils découvrent une crypte d’un autre temps, et réveillent sans le savoir quelque chose qui aurait dû rester endormi. Huis clos sans originalité qui en plus de puer le grisou sent très fort le déjà-vu.
Pour le réalisateur, ce film est le troisième volet d’une trilogie centrée autour de la thématique du survival. Ici, il mélange un peu de tout et espère que son scénario tiendra la route. Alors, nous avons au menu :
l’ambiance de la mine, l’esprit d’équipe mais surtout ses dissensions, un alphabet mystérieux inspiré des runes scandinaves, un pincée de mysticisme, des divinités anciennes, quelques squelettes, un labyrinthe, un monstre assez ridicule et
du sang, beaucoup de sang… Pour être honnête, ça fonctionne plutôt bien, mais quand le dernier tiers du film vire au gore, ça patauge et ça devient convenu, donc ennuyeux. Dommage, le savoir-faire, les intentions, et une belle distribution sont là… Turi a beau invoqué les influences de Lovecraft, de Cameron ou de Peter Jackson, il reste à des années lumières des esthétiques et des imaginaires de tous ces grands noms. C’est poisseux à souhait, mais jamais fascinant. Non, cette rencontre entre Germinal et Stranger Things ne m’a pas convaincu… Vous aviez sans doute compris.
A lire le casting, on comprend que c’est un film de mecs. Samuel Le Bihan, Amir El Kacem, Jean-Hugues Anglade, Philippe Torreton, Thomas Solivérès, Bruno Sanches, Marc Riso, Diego Martin, font le boulot, de coups de gueules en regards terrorisés, de petites lâchetés en actes héroïques, ils y croient, font ce qu’ils peuvent pour qu’on y croit, mais ne parviennent qu’à animer un Escape Game horrifique. Peut mieux faire.