Un fois de plus je n’aurais pas compris comment des critiques quasi unanimes peuvent encenser un film aussi vide, d’une banalité confondante… si l’on reprend le synopsis, une trentenaire, Sophie se remémore avec mélancholie, camescope à l’appui,les vacances d’été passées avec son père vingt ans auparavant : les moments de joie partagée, leur complicité, parfois leurs désaccords. Elle repense aussi à ce qui planait au-dessus de ces instants si précieux : la sourde et invisible menace d’un bonheur finissant. Elle tente alors de chercher parmi ces souvenirs des réponses à la question qui l’obsède depuis tant d’années : qui était réellement cet homme qu’elle a le sentiment de ne pas connaître ? On aimerait bien partager ce point de vue, mais la trentenaire Sophie, n’apparait qu’un court instant, à la fin du film…entre temps on aura assister aux vacances d’un autre trentenaire, quelque peu dépressif et sa fille de 11 ans au cours de vacances en Turquie, dans un hôtel club …. Pas le grand luxe, mais ce qu’il faut au farniente, aux activités élémentaires de vacanciers, karaoké, jeux d’arcade d’un autre temps (les années 90), têtes piquées dans l’eau, nuits chaudes, alcool, flirts sans conséquence, temps suspendu. C’est d'une banalité confondante…et c’est filmé par la réalisatrice britannique Charlotte Wells, dont c’est le premier film, avec plus de prétention que de talent, une tendance excessive aux effets stroboscopiques ou au ballet des parapentes au-dessus de la mer pour remplir le vide…… Le père et la fille vaquent, arpentent les lieux, se reposent, sieste et grasse mat, chacun de son côté ou réunis pour des tête-à-tête qui se paient de peu de mots, le film veillant à tisser entre eux le fil invisible et impératif, attendri et mutuel. Leur complicité est aussi naturelle que celle d’un père séparé de la mère et qui a la garde de sa fille le temps de dernières vacances…couronné au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2022, Prix French Touch du Jury de la semaine internationale de la Critique 2022 à Cannes…On hallucine… seul point positif, la rencontre avec Frankie Corio, Sophie jeune, une jeune comédienne écossaise qui, malgré tout, arrive à montrer son talent… Le film de Charlotte Wells est trop soucieux de plaire, de remimer chaque fiction d’adolescence vue et archi vue, dans ses choix formels, son languissement étudié, ne lésinant pas sur les gros effets qui tachent pour laisser planer une menace dramatique qui n’adviendra jamais….Quel ennui !!!