Ce film, réalisé par Charlotte Wells, sorti tout récemment en France mais il y a déjà quelques mois sur le sol anglais et américain, n'est pas mal mais sans plus. Je ne suis en effet pas spécialement tombé sous le charme du film, comme il semblerait que ce soit le cas pour la majorité des critiques. Nous suivons ici simplement les aventures d'une fille de onze et de son père, partis en vacances en Turquie. C'est un film semi-autobiographique sur l'enfance de la réalisatrice. Et j'ai l'impression que c'est nouveau sous-genre en vogue, les films autobiographiques ou qui "s'inspirent" de la vie des réalisateurs en question ; comme on a pu le voir récemment avec "Belfast", "Licorice Pizza", "Armageddon Time" ou, dans un genre différent, "Mon Héroïne". Si certains sont plus réussis que d'autres, ils fonctionnent tous comme une sorte de catharsis pour le réalisateur pour lequel le film serait presque comme un journal intime. Enfin pas si intime que ça puisqu'il l'expose à des millions de spectateurs. Et autant, cela peut être une réussite lorsque le film comporte un sujet assez large et un contexte intéressant, qui permet d'aborder d'autres thèmes sociaux-politiques en plus de revenir sur l'enfance du réalisateur (comme l'était "Belfast" par exemple) mais ici, on assiste juste à un film de vacances. Je résume grossièrement exprès car même si le film n'est pas si inintéressant que j'aime à le laisser penser, nous sommes quand même dans film qui se veut d'auteur en affichant de belles images mais avec un sujet tout de même assez creux. Enfin, oui le film aborde une relation très touchante entre un père un peu maladroit dû à sa jeunesse, toujours profondément attristé, voire même déprimé, par sa séparation et une fille qui, comme toutes les filles de son âge, veut trainer avec des ados et faire des trucs d'ados (un peu ce que "Cet été-là" racontait d'ailleurs). Alors, oui c'est sympa, mais le film ne m'a pas transcendé pour autant. Et ce n'est pas parce-que le film a un rythme lent, qu'il ne raconte rien en apparence mais qu'il se veut avoir une certaine profondeur et qu'il enchaine les très beaux plans que c'est nécessairement un chef-d’œuvre. C'est d'ailleurs tout à fait le genre de film un peu chiant primé à Cannes et dont Télérama raffole. Et je ne dis pas, il y a de très bonnes idées mais surtout au niveau de la mise en scène, qui est à la fois ingénieuse et magnifique. Concernant le scénario, encore une fois, on est un peu sur les dents. Je ne dis pas qu'un film doit absolument avoir une intrigue classique avec un début, un milieu et une fin mais, encore une fois, j'ai plus eu l'impression d'assister au visionnage d'un film de vacances random qui n'est pas spécialement parvenu à me toucher. Et c'est, je pense, principalement dû aux personnages que l'on a énormément de mal à cerner. Le film essaye le plus possible d'être subtil, ce qui fonctionne très bien dans les relations qu'entretiennent les personnages car c'est une complicité et un amour très discret et pudique mais en revanche, il est très difficile de réellement cerner les personnages et ce qui les anime. Concernant les acteurs, on retiendra surtout Paul Mescal et Frankie Corio qui jouent très bien et dont l'alchimie est palpable. "Aftersun" est donc un film qui possède des points indéniablement intéressants mais qui m'agace un peu de par son côté quelque peu artsy prétentieux (même si ce n'est sûrement pas son intention, c'est ce qu'il dégage).