Voilà de quoi alimenter les théories du complot avec ce nouveau film de Greg Berlanti qui traite de la mise en scène de l’alunissage d'Apollo 11. Alors attention, le film ne nie à aucun moment que l'Homme a bien été sur la Lune mais revient sur la vidéo elle-même qui serait fausse et créée de toute pièce en studio (enfin fausse ou pas d'ailleurs, je ne dévoilerai pas la fin !). Bref, toujours est-il que nous suivons une publiciste bien émancipée pour les années 60, arnaqueuse et prête à tout pour avoir du travail. Jusqu'à ce qu'elle et sa comparse soient appelées pour redorer n'image de Nasa en faisant de la publicité massive, souvent mensongère en créant des partenariats à tout va avec à peu près tout et n'importe quoi (des céréales aux montres). Mais un homme y est fortement opposé, Cole qui s'applique à ne pas foirer le décollage d'Apollo 11 après le désastre d'Apollo 1. Ça, c'est la partie romcom du film évidemment puisque nous avons deux personnages que tout oppose qui vont apprendre l'un de l'autre, blablabla, on connait la chanson, de ce côté-là, le film est prévisible et pas vraiment original même son traitement des personnages d'ailleurs en opposant une femme forte et un homme qui veut faire sa loi (genre de comédie américaines qui appliquaient déjà les mêmes codes dans les années 30 notamment avec les screwball comédies et je vous conseille d'ailleurs fortement à ce propos "L'Impossible Monsieur Bébé" qui est très bon). Mais bref, même si les mœurs ont évolué et que la femme n'est plus représentée comme émancipée certes mais avant tout gauche et maladroite (et donc source de gags), on a quand même cette opposition homme/femme qui persiste et, c'est bien connu, surtout dans ce genre de romcom, les opposés s'attirent. Ce qui est vraiment intéressant, c'est le contexte, c'est-à-dire les États-Unis dans les années 60 et leur course contre le communisme. En effet, il n'est jamais caché que les États-Unis veulent avant tout envoyer rapidement un américain sur la Lune pour ne pas que cette dernière ne devienne, je cite, communiste. Il y a donc un côté auto-critique de l'Amérique, assez rare dans le cinéma américain, surtout lorsqu'il s'agit de mise en scène de héros et du gouvernement, pour être souligné. L'aspect comédie est également assez sympa. Mais c'est en même temps le problème du film : c'est sympa. Juste sympa. Oui, on passe un bon moment mais aussitôt vu, aussitôt oublié. Avec pourtant un sujet fort, le film ne parvient jamais à être assez original, autant dans la forme que dans le fond pour marquer les esprits et ainsi, malgré les très bons jeux de Scarlett Johansson (qui peut décidément tout faire) et de Channing Tatum (qui change enfin de registre), "To The Moon" est typiquement le film où on se dit "ouais, sympa sans plus".