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xando
17 abonnés
62 critiques
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5,0
Publiée le 3 juillet 2024
Attention grand film d'espionnage. Hamid traque son bourreau alors qu'il n'a jamais vu son visage, il doit se fier à son ouïe et son odorat pour le retrouver. Un thriller sensoriel qui avec pourtant pas grand chose réussit à maintenir la pression du premier plan jusqu'au dernier. Une réussite époustouflante pour un premier film habité.
De tension, il en est constamment question dans Les Fantômes, avec son héros syrien, survivant et exilé, aux prises avec un deuil personnel et un désir de vengeance qui rejoint une quête collective de victimes traumatisées. Mais cette tension ne se matérialise non pas par la violence mais par des états d'âme difficiles à maîtriser, pour une traque à l'encontre d'un bourreau en fuite. Il n'est pas interdit de penser aux rares films d'espionnage français, comme Les Patriotes de Eric Rochant, avec un côté implacable et une sorte de sécheresse de ton qui n'autorise l'émotion qu'à quelques moments-clés, bien entendu liés à la psychologie, fragile malgré les apparences, des bons de l'histoire. Ce qui est le plus marquant, dans Les Fantômes est l"évocation de l'horreur des tortures, non par des images de flashbacks signifiants, mais par des éléments sonores, le procédé s'étendant même à l'organisation et à la logistique de la traque aux monstres. Les Fantômes est un thriller spécial, original sur le fond, avec son immédiateté historique, mais aussi sur la forme, qui ne tutoie certes pas la perfection, mais qui a le mérite de choisir une ligne narrative et de s'y tenir, avec en sus une superbe conclusion,qui remet la balle au centre sur les éternelles questions de la vengeance et de la justice.
Thriller inspiré de faits réels d'une très grande maitrise. Au delà de l’histoire passionnante de cette traque, ce film d'espionnage est d’une virtuosité rare tant il met tous nos sens en éveil afin de nous faire comprendre au mieux ce que ressent le personnage principal. Scotchant !
Hamid (Adam Besa, révélé dans "Les Bienheureux" et "Harka") est un rescapé des prisons syriennes. Exilé à Strasbourg, il traque, pour le compte d’une mystérieuse organisation secrète, son ancien bourreau (Tawfeek Barhom, jeune étudiant en plein conflit de loyauté dans "La Conspiration du Caire").
Les Fantômes est un thriller. Il est construit autour de deux séries d’interrogations. La première est en partie éventée par le résumé que je viens d’en faire : qui est Hamid, pour quelle organisation travaille-t-il, qui cherche-t-il ? La seconde restera entière jusqu’à la fin du film : Harfaz est-il bien le criminel que Hamid recherche ?
"Les Fantômes" respecte tous les codes du film d’espionnage : un héros mystérieux lesté d’un lourd passé et entouré de quelques faire-valoir féminins, une mission périlleuse… Sa musique est particulièrement envoûtante. Mais "Les Fantômes" souffre d’un budget trop réduit et surtout d’un scénario trop pauvre. Il ne ménage pas son lot de rebondissements qu’on est en droit d’attendre de ce genre de films. Si bien qu’après un début très réussi, qui campe les personnages et la situation, on en vient vite à s’ennuyer.
Notre déception est d’autant plus grande qu’on escomptait beaucoup de ce film tendu inspiré d’une actualité géopolitique si prégnante. Sur la Syrie et ses fantômes, on préfèrera largement "Les Âmes perdues".
Le sujet était intéressant pour un film d'espionnage... mais c'était lent, limite ennuyeux. Les acteurs pas très expressifs surtout pour le personnage principal.
C'est un film de filatures, un nouveau genre... Notre filateur principal, Hamid (ou Bechir, ou Hassan ou Mohammed,...) ressemblant à Tahar RAHIM, est discret, tenace, guidé par ses démons du passé en Syrie... Il est en mission mais on ne le saura que plus tard. La traque est lente, longue, alimentée par des témoignages audio aux détails terribles. Un long échange improvisé à table dans un bistrot strasbourgeois, sera un moment fort : Harfaz est peut-être un tortionnaire mais il le cache bien et le suspense est total jusqu'à la fin pour connaître le verdict sur son hypothétique culpabilité. Passionnant!
Un film surprenant, comment ennuyer les spectateurs avec un sujet aussi original. Sans tomber dans les thriller à l'américaine le film manque de souffle et s'éveille au bout d'une heure. A la sortie 01H44 pour.... ?
Un film qui ne ressemble à aucun autre. Thriller d'espionnage, oui mais à bas bruit et sans sensationnalisme. Un titre qui renvoie autant à l'état des personnes sortis des prisons et ayant survécu aux tortures mais également les bourreaux qui essayent de se cacher parmi les vivants. C 'est magistralement réalisé, les deux acteurs vus pour l'un dans le film tunisien "Harka" et l'autre dans la "conspiration du Caire" sont tout simplement excellents. Un de ces films qui au delà de son propos raccrochés à un espace temps touche à l'universel
Je me suis fiée à la note presse et public, je m'attendais à une enquête et traque à suspense en ayant lu les éloges sur ce film tiré de faits réels. Grosse déception, si vous voulez dormir allez y au bout de 30 mn j'avais les paupières lourdes tellement ce film est mou et les acteurs pas terribles. Je suis sortie avant la fin n'en pouvant plus ! C'est très rare que cela m'arrive.
Passionnant comme un bon thriller d'espionnage, doté de qualités de mise en scène et d'un humanisme indéniable, ce long métrage est indiscutablement à voir.
On nous vend un film avec "un suspense au cordeau", "une tension de haute volée". Bah pas du tout en fait. C'est mou, soporifique et lent. Il ne se passe quasi rien de tout le film. Adam Bessa fait la même tête de tout le film (de tous ses films d'ailleurs) mi-pensif, mi-perdu. Et au bout d'un moment on en peux plus de son personnage. C'est une sorte de bureau des légendes mais en bien moins réussi.
C'est avec sa grande expérience de preneur d'image un peu partout dans le monde et de documentariste que Jonathan Millet s'est lancé dans la réalisation de son premier long métrage de fiction. Ayant vécu à Alep il y a une vingtaine d'années et ayant conservé des liens d'amitié avec de nombreux syriens, il a en quelque sorte vécu par procuration la révolution syrienne qui a débuté en mars 2011, recevant régulièrement des photos et des vidéos envoyées par des amis. Un pourcentage important de la population syrienne ayant choisi l'exil à l'étranger, qui en Turquie, qui en Allemagne, il a suivi avec attention l'exil de certains de ces amis. Et puis, un jour, il a entendu parler des cellules secrètes, des réseaux souterrains qui se sont constitués pour traquer en Europe les criminels de guerre syriens "réfugiés" sous de fausses identités. Raconter dans un documentaire une histoire se déroulant au sein d'un tel réseau n'était pas inimaginable mais il a semblé à Jonathan Millet que la fiction était beaucoup plus adaptée pour raconter le réel de façon précise et exhaustive. Bien entendu, en bon documentariste, il a passé beaucoup de temps à se documenter sur ces cellules, sur la façon dont se déroulait les filatures, à rencontrer et interroger certains de leurs membres. Il a pu ainsi "construire" ses personnages, côté "chasseurs" et côté "chassés", et leur faire adopter des comportements, leur faire entreprendre des actions qui soient dans le concret. Voir la suite de la critique sur https://www.critique-film.fr/critique-express-les-fantomes/ Film vu au festival de Cannes
Tournée comme un véritable film d'espionnage, Les Fantômes nous surprend sans cesse, que ce soit par son écriture, sa mise en scène efficace et surtout le jeu impérial de ses acteurs. On est totalement plongé dans cette enquête avec Hamid, interprété par le talentueux Adam Bessa, et qui nous bouleverse sans cesse dans sa quête de justice et de vérité.
Le premier film de Jonathan Millet est d'une grande maîtrise formelle.
Il suit le parcours de Hamid, chasseur clandestin de criminel de guerre, qui pense avoir retrouvé à Strasbourg son tortionnaire.
Curieusement, le film est qualifié un peu partout de "film d'espionnage" alors qu'on ne suit aucun espion et que les Etats sont totalement absent de l'intrigue. Il s'agit ici d'une histoire très personnelle liée aux horreurs commises en Syrie, qui traite à la fois du souvenir, de la vengeance, du pardon, de l'exil, du deuil et de la justice.
Si le film est parfois un peu lent et un poil scolaire, ils propose aussi des moments d'exception (le repas dans le restaurant bondé), une intrigue puissante et un travail sur le son absolument bluffant, comme on en a rarement vu. Les deux acteurs principaux, Adam Bessa et Tawfeek Barhom, dégagent un magnétisme saisissant. La mise en scène, qui mêle avec bonheur plans larges et caméra très proche des visages, est d'une grande beauté.