A vu « Les Fantômes » premier film de fiction du documentariste Jonathan Millet qui a été présenté lors de l’ouverture de la Semaine de la Critique au dernier Festival de Cannes. Scénario particulièrement original et qui laisse une grande place d’analyse et de travail au spectateur, bande son sublime, très belle mise en scène, particulièrement les cadrages et acteur principal phénoménal qui crève l’écran, Adam Bessa. Le metteur en scène-scénariste a construit son oeuvre sur des récits précis et des témoignages de membres de groupes secrets qui traquent en Europe les criminels de guerre syriens. A Strasbourg, Hamid réfugié Syrien croit reconnaitre son tortionnaire, qu’il va épier, suivre, traquer sans relâche. Hamid dont le corps et l’esprit sont meurtris par la torture et les drames se fait le plus discret possible, le plus transparent tel un fantôme tout au long de sa quête. Le long métrage est d’une grande précision tant au niveau de la narration que de la psychologie des personnages, et s’il y a une petite baisse de tension en son milieu, c’est pour retrouver une tension encore plus haletante lors d’une très forte scène dans un restaurant. Assurément un premier film totalement abouti, un metteur en scène à suivre et un nouvel acteur sur lequel il faudra compter. Trois très belles nouvelles !
L'acteur Adam Bessa est extraordinaire. On l'aurait bien vu dans une tragédie grecque filmée par Pasolini. On dirait son regard brûlé par les tortures infligées à son personnage, un regard insaisissable, comme captif d'un indicible ailleurs. Pour moi, cet acteur est une révélation absolue. J'ai regretté qu'il n'y ait jamais d'authentique "confrontation" entre la victime qu'il incarne et son ancien bourreau. Leur rencontre manque d'intensité... mais le film reste néanmoins très intéressant !
Super film. Un thriller haletant …. Une façon d’humaniser le suspect potentiel sans en faire trop qui nous laisse dans un état de doute tout le long Un dénouement d’une grande finesse Bravo
La très belle découverte de l’été, un été assez navrant sur le plan cinématographique. Un premier film sans faille, aussi soutenu que tendu sur tous les plans : écriture, realisation, interprétation Que dire de cette pépite sans trop révéler son intrigue ? Je devrais dire son secret. Disons qu’il s’agit d’une sorte de traque d’un criminel , vécue de l’intérieur par l’une de ses victimes. Disons qu il y a des liens avec le Bureau des Légendes mais que le réalisateur ne se permet aucune digression, aucune complaisance, aucun effet. On est dans la peau et le mental de ce jeune homme fermé , obstiné, tout entier dévoué à sa traque . Une sorte de fantôme lui même, qui obstrue toute émotion, jusqu’à l’une des séquences finales où il aperçoit sa mère. Cette sequence bouleversante fait écho avec celle qui ouvre le film, siderante et malaisante, par laquelle on devine qu’on entre dans un grand film. À aucun moment la suite ne déçoit. Magistral.
très bon film. des tensions. de l'espionnage. un voyage entre différents pays. une intrigue d actualité. on vit avec le personnage et à travers les auditions la torture sans jamais la voir.
Un film admirablement construit avec un jeu d’acteurs superbe. Cette traque des bourreaux rappelle un peu le style de Costa Gavras mais avec un scénario plus ciselé. Les rebondissements sont multiples et le scénario touche bien évidemment l’émotion mais sans jamais l’exploiter. Comment rendre justice afin de retrouver une forme hypothétique d’équilibre mental ?
J'ai mis beaucoup de temps à entrer dans le film. Il y a un "avant" et un "après" le repas partagé avec l'homme qu'il cherche. Apres cette scène le film prend énormément de profondeur psychologique, et on s'identifie à ce personnage qui redevient humain et cherche à faire son deuil.
Un thriller de très bonne facture de la part de Jonathan millet, présente à cannes cette année dans la catégorie semaine critique. Un film au suspense haletant, ou Hamid un refugié syrien installé en france dont on découvre petit à petit ses traumatismes,ses drames, son deuil ou des les premiers plans on ressent toute sa souffrance, il erre dans la ville telle un fantôme et va essayer d exorciser ses souffrances grâce à une quête, sa quête. Je n en devoile pas plus pour ne pas déflorer l intrigue. Une très belle réussite.
Comme happé par le suspens qui s’installe tout de suite, on suit la traque d’Hamid, homme de l’ombre, solitaire et hanté, membre d’une mystérieuse organisation qui recherche les criminels de guerre syriens réfugiés en Europe. Suspendu à son souffle, aux bruits qu’il écoute, aux indices qu’il recoupe, une angoisse grandissante et sourde s’installe rapidement. Par ses choix de mise en scène (cadre serré, sons amplifiés et déformés, lumière froide,…), Jonathan Millet nous perd dans les tourments de son héros (deuil, désir de vengeance, paranoïa, doutes, envie de justice,..). Finalement la lumière et l’apaisement émergeront, comme pour affirmer que les existences les plus tragiques peuvent se reconstruire dignement.
Pour un premier film, Les fantômes est vraiment une belle réussite. Jonathan Millet y raconte l’histoire d’un jeune adulte nommé Hamid, qui, après avoir subi des tortures dans les prisons syriennes, est persuadé, quelques années plus tard, d’avoir retrouvé dans les couloirs d’une faculté à Strasbourg, son tortionnaire.
Sûr de son fait, le jeune homme ne va cesser de suivre son homme à travers les nombreux lieux de la fac. Celui qu'il croit reconnaitre comme étant un ancien criminel de guerre syrien, va l’observer au plus près pour tenter d’accumuler des indices à transmettre à son réseau de contacts en Allemagne, afin de décider de son sort.
Inspiré d’une histoire vraie, Les fantômes rappelle immédiatement la traque des nazis dans l’après Seconde Guerre Mondiale, quand ceux-ci, planqués en Amérique du Sud, étaient retrouvés par les "chasseurs de nazis". Mais au-delà de l’aspect purement politique du film, Les fantômes c'est aussi le portrait d’un homme en errance, détruit psychologiquement, traumatisé par ce qu’il a vécu, et dont l’obstination est nourrie par la perte de sa femme et de son enfant.
Malgré quelques longueurs, le film se termine de manière assez magistrale, avec une traque qui n’en finit pas de se resserrer, et qui va donner lieu à un face-à-face assez intense. Ajoutez à cela, le jeu particulièrement convaincant de Adam Bessa et de Tawfeek Barhom - repéré dans La Conspiration du Caire en 2022) - , la musique oppressante de Yuksek, et vous aurez l’un des films les plus saisissants de cet été 2024.
Les Fantômes suit la trajectoire de Hamid, un jeune Syrien arrivé depuis peu à Strasbourg, qui survit dans des conditions précaires, tendu par son obsession de retrouver un criminel de guerre Syrien. Membre d'un groupe de compatriotes ayant subi la violence du régime et qui traque ces hommes en Allemagne et en France, Hamid se détache du groupe pour suivre une piste à laquelle il semble être le seul à croire. Ce thriller tendu, peu bavard mais captivant, happe le spectateur, tant pour son sujet que pour son héros solitaire, fragile et imprévisible (Adam Bessa est excellent). Dans ce mélange de drame intimiste et de film d'espionnage, une scène banale peut devenir suffocante spoiler: (le déjeuner au restaurant) , un regard peut arracher les larmes. La violence et ses séquelles ne sont pas montrées mais suggérées à travers des témoignages, des dialogues, des regards, ce qui rend le film d'autant plus fort.