Intense ! Je n’attendais pas spécialement ce film. J’en ai entendu parler qu’assez récemment, et je me suis pris une petite claque. « Dogman » est le 20ème film de Luc Besson, qui vient alors proposer un drame psychologique sortant un peu de nulle part. Après le peu intéressant « Valérian » et « Anna » qui est passé inaperçu, c’est, à mes yeux, un retour en force pour l’un des plus grands cinéastes français de tous les temps.
C’est clairement pas un film tout public. C’est en ayant tombé sur un article parlant d’une famille qui avait jeté son enfant de 5 ans dans une cage que Besson a eu l’idée de cette histoire. Pour le coup, on est bien loin de l’esprit d’un « Arthur et les Minimoys ». D’une profondeur étonnante et d’un rythme effréné, j’ai beaucoup aimé « Dogman », un long métrage riche en thématiques sérieuses et d’actualité (ça parle notamment de cause animale, mais aussi de violence intrafamiliale, de sa place dans la société, ou encore des inégalités économiques). J’ai trouvé ça fascinant et ça rend le film plus consistant alors qu’il suit la vie d’un seul homme. De bout en bout, j’étais à fond dans cette histoire, retracée par un montage intelligent, et guidée par un personnage qui nous fera vivre de multiples émotions. L’acteur est d’ailleurs totalement saisissant et remarquable. J’espère qu’on entendra parler de lui encore à de nombreuses reprises dans le futur, parce que, pour faire simple, au vu de sa performance ici, il mérite plus d’attention. Caleb Landy Jones avait par exemple été vu dans « X-Men : Le Commencement » et dans « Get Out ».
On a également une mise en scène aux petits oignons. Les décors, les couleurs, la réalisation font qu’on a du mal à croire que nous sommes face à une œuvre française. Tout comme l’acteur, le visuel de « Dogman » est clairement l’un de ses nombreux points forts. De plus, il se sert de quelques musiques préexistantes plutôt connues et hyper efficaces, augmentant le ressenti émotionnel du spectateur et son implication. En outre, un petit mot pour évoquer les répliques du métrage, dont la qualité peut aller jusqu’à nous faire réfléchir sur certains sujets, sur nous, sur la façon dont on voit les choses.
On va dire que j’ai tout de même eu quelques réserves quant au réalisme de certains faits dans le film. Cela m’a légèrement fait sortir du visionnage mais, après coup, je me suis dit que ce n’était peut-être pas si étonnant quand on pense au titre du métrage, qui prend alors tout son sens. Enfin, je m’attendais surement à voir plus de chiens à l’écran, bien que ça n’aurait probablement pas changé grand-chose à la qualité du film si ça avait été le cas.
Bref, le nouveau Besson n’ira pas sans rappeler un certain « Joker », mais je pense que les deux sont très bons, qu’ils ne racontent pas exactement les mêmes choses et qu’il serait trop facile de simplement les comparer, sachant que, pour moi, « Dogman » n’a pas à bouder devant l’épisode DC de 2019. Un film glaçant, marquant, et une sacrée surprise !