"DogMan" est le nouveau long-métrage de Luc Besson. C'est un projet que j'attendais un peu, surtout au vu des derniers films de ce réalisateur. Avec la dernière décennie qui avait été très nuancée sur plein de tableaux pour lui, j'avais envie de voir ce qu'il pouvait désormais proposer. Et honnêtement, à défaut d'avoir été transcendé par l'expérience, je dois dire que j'ai plutôt apprécié mon moment face à ce film. Premièrement, car mon objectivité est assez mise à rude épreuve en face d'un projet qui traite de la cause animale, et des chiens en particulier. Sachant également que ce long-métrage prend cette thématique comme l'un des deux éléments centraux de l'œuvre. Le film réussit vraiment à saisir ce qui fait l'attachement à un chien, et c'est clairement l'une de ces forces. On va voir que cet animal a tout ce qui fait un être humain, mais avec une vie qui n'est jamais parasitée par notre société ou par nos jugements. Et c'est ce que va tenter d'illustrer le scénario de ce film, via l'histoire du personnage de Douglas et de son désintérêt de l'espèce humaine. On traitera également de la deuxième thématique principale du projet, celle-ci étant basée sur la magie de la scène, du jeu ou même de l'art en général, ce qui nous permet de changer notre visage par rapport au monde. Cela dit, il est vrai que ces deux thématiques peuvent être un peu compliquées à relié sur le papier, et cela se ressentira à certains moments du film. Mais globalement, elles sont quand même intéressantes à mettre en relation, notamment par l'intermédiaire de l'excellent Caleb Landry Jones. Il livre une très bonne prestation, en ayant proposé différents aspects de son jeu, le principe de son personnage étant de se transformer en fonction de ce qu'il joue. Ses meilleures séquences étant clairement celles au cabaret, où ses personnages prennent le dessus sur Douglas. Il est assez bien traité tout au long de l'œuvre, même si l'inspiration de la longue descente aux enfers qu'il va vivre est clairement très lisible. On sent que Luc Besson s'est beaucoup inspiré du film "Joker" pour certains éléments de son projet. Ce n'est clairement pas la totalité, il faut être honnête. Mais par rapport à ces décors très poisseux, au jeu parfois très chaotique de Caleb Landry Jones, ou même avec ces thèmes musicaux reprenant le principe de ces violons très atmosphériques, on le ressent un peu. Il faut donc avouer que l'on ne découvre pas cette atmosphère et ce style face à ce projet. Mais honnêtement, cela n'enlève rien à ce film, celui-ci reste très joli et particulièrement beau à certains instants, notamment dans les séquences du cabaret (celles-ci n'étant d'ailleurs pas vraiment inspiré de ce film pour le coup). À vrai dire, le seul véritable défaut que j'aurais à donner à ce long-métrage, ce serait sa conclusion, qui se foire à tous les étages.
Que ce soit dans le fait de faire revenir ces bandits complètement ridicules, que l'on avait complètement oubliés par ailleurs. Que ce soit dans le fait que Douglas arrive à s'échapper de sa détention aussi facilement. Ou surtout, dans le fait que la thématique de la religion soit aussi peu subtilement intégrée à ce final. Je n'ai rien contre le fait de l'intégrer au cours du film, on le voit à travers la phrase du début, ou par la comparaison entre "Dog" et "God", que cela reste bien exploité et assez secondaire. Mais la voir revenir de manière aussi frontale en fin de film m'a vraiment caché ma fin de séance.
Mais malgré ces défauts, ce film reste un bon petit moment. C'est un projet qui a parfaitement retranscrit l'attachement à un animal à mon sens, et qui bénéficie d'un acteur principal qui porte le tout vraiment très haut à certains moments. Il est juste dommage que Luc Besson soit parti un peu trop loin dans ces délires à certains moments. Pour conclure, un projet correct de sa carrière.