Gosford Park est le cinquième et dernier film ( tout du moins dans mes plans ) que je découvre de Robert Altman, je crois qu'il n'y avait pas plus belle conclusion. D'ailleurs, on se fout un peu du suspense, on comprend très vite qui est qui, qui fait quoi, et là est le coup le plus incroyable de ce long métrage qui n'est en rien un thriller mais belle et bien une comédie de mœurs, une lecture sociale du rang et de la classe. Comédie, ce mot s'y prête à ravir, non pas car l'on se fend la poire, au mieux on peut sourire un peu, non, c'est la farce des conventions et des us qui donne à réfléchir, à vivre ce " drôle " de film qui vieillit à la perfection !
Avant d'aller plus loin, je souhaite dès à présent mettre un point d'honneur à saluer la distribution de Gosford Park, et plus précisément du casting féminin juste incroyable. Les portraits de ces dernières, qu'elles soient du bon coté de la table ou non traitent de la " soumission " et de la " révolte " de ces dernières sur ce monde qui les oppriment. La critique du patriarcat est évidente mais encore une fois vue avec un sens du pied de nez qui ne frappe pas à tout va et distille à bon escient ses gnons, le tout à sa façon ... Emily Watson, Maggie Smith, Hellen Mirren, Eileen Watkins et les autres ont ici des rôles à leurs mesures, gigantesque. Tom Hollander, Jeremy Northam, Michael Gambon, Bob Balaban et consorts eux aussi mérite une petite attention.
Beaucoup on louer ou discuter l'académisme de ce long métrage. Je trouve que sous ses airs très connu se raconte une fois encore une vrai contestation de style et de manière. J'en reviens à son aspect comique pince sans rire qui rivalise de cocasserie et questionne le bon gout avec perspective et insolence. Ce trait est bienvenue dans ce scénario qui à première vue est très guindé, il ne l'est en fin de compte plus du tout une fois assimilé.
Oui, j'ai adoré découvrir ces quelques films de ce cinéaste qui en avais sous la chaussure. Gosford Park et sa lecture bizarre de nos rapports humains est un amusement dont il faut se délecté, savoir noter ses joies et ses peines pour mieux apprendre encore ...