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    Les Amandiers
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    Audrey L
    Audrey L

    633 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 août 2022
    On a bien compris toute l'implication de Valéria Bruni-Tedeschi (celle qui nous a tant fait rire par ses répliques hallucinées dans La Fracture) qui nous présente une adaptation libre de ses souvenirs, d'une troupe de comédiens qu'elle a connu... On reconnaît la sincérité profonde de Les Amandiers, et évidemment son voyage dans le temps légèrement rétro qui fonctionne. Mais voilà, même avec la meilleure des volontés, ce film nous a survolé à un kilomètre. On l'a trouvé plus que long, et boursouflé par ses clichés sur le monde du théâtre : ici, tout le monde est camé, forcément homo, complètement instable émotionnellement. On n'a jamais de contre-exemple pour sortir de la généralisation par défaut, ce qui aurait été assez facile à intégrer au récit (juste un personnage "classique" pour éviter les raccourcis malencontreux sur le monde des comédiens de théâtre). On a surtout retenu ce binôme de personnages principal qui est absolument insupportable (lui : on a envie de l'enfermer à l'asile pour qu'il arrête de passer ses nerfs sur sa fiancée, représentation de la fille qui trouve des excuses à son bourreau... Et elle : toujours à hurler, cheveux ébouriffés et rampant à quatre pattes pour faire comprendre son désespoir... On a vu jeux d'acteurs plus fins). Une relation toxique et gueularde sur qui on ne rêve que de jeter un baquet d'eau froide. Avec un peu plus d'eau, on aurait peut-être eu un bel Amandier.
    LoicDRF
    LoicDRF

    41 abonnés 69 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 novembre 2022
    Plaisir. PLaisir de voir des comédiens pas encore galvaudés (big up à Nadia Tereszkiewicz). Plaisir de voir des personnages pleins d'envies, pleins de désirs pour quelque chose d'ineffable, qui n'a rien à voir avec Instagram, un iPhone 19, ou la dernière paire de Palladium. PLaisir d'être plongés dans une époque où tout paraissait possible, aussi bien à la gosse de riche qu'aux enfants de ceux "qui ne sont rien", et ceci par la grâce du théâtre, des mots, de la scène, du travail émancipateur, autant de notions qui semblent démonétisées. Qui s'intéresse encore aux mots s'ils débordent d'un tweet? Qui s'intéresse encore à l'émotion si elle ne donne pas un clash en direct à la Télé? Combien seront-ils, les spectateurs touchés par le plaisir que procure ce film? J'aimerais qu'ils soient nombreux, ça me redonnerait de l'espoir. Ce film est un petit bijou.
    SUZY AND MEE
    SUZY AND MEE

    138 abonnés 111 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 décembre 2022
    On pourrait peut-être reprocher certaines choses à Valeria Bruni Tedeschi mais certainement pas de manquer de vie et d'envie !
    QUELLE FOUGUE !
    En moins d'un quart d'heure, on s'est déjà attaché à tous les personnages et l'histoire se poursuit au grand galop !
    C'est drôle c'est juste, ça rend mélancolique mais pas triste.... Bravo!
    traversay1
    traversay1

    3 568 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 mai 2022
    Les Amandiers, en grande partie autobiographique, ne pouvait être autre chose qu'un portrait impressionniste d'un groupe de jeunes gens unis par l'amour du théâtre. C'est moins celui d'une époque que d'une bulle de privilégiés, même si on y parle du Sida, la vie privée de ses protagonistes venant malgré tout contrebalancer les nombreuses scènes de répétition, lesquelles, il faut bien le dire, ne suscitent qu'un intérêt distant. Et pourtant, il y a le personnage de Chéreau, joué sans trembler par Louis Garrel, qui vient mettre un peu de piment dans cette troupe dont Valeria Bruni Tedeschi a du mal à faire passer l'enthousiasme et la soif d'apprendre. Sur le plan intime, la réalisatrice cherche à donner de l'espace à chacun, à travers des histoires sentimentales et amicales, voire plus dramatiques (peu convaincantes) mais là encore il manque du dynamisme dans la mise en scène tout comme dans un récit qui se disperse sans nous attacher à un personnage plutôt qu'à un autre, le jeu inégal des différents acteurs renforçant en outre le manque d'investissement du spectateur. De Chéreau et d'os, le film permet tout de même de confirmer l'excellence de jeu de Nadia Tereszkiewicz dont le talent protéiforme devrait vite devenir indispensable au cinéma français. Elle a le redoutable privilège de camper la Valeria Bruni Tedeschi de cette période, déjà séductrice et agaçante (hum) et elle est vraiment épatante en jeune double supposée de sa réalisatrice.
    Christoblog
    Christoblog

    826 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 novembre 2022
    On voit rarement un film qui présente autant de qualités.

    Du point de vue de la narration, le récit est captivant, parvenant à maintenir en permanence un équilibre parfait entre dynamique de groupe et portraits individuels.

    On est en attente perpétuelle de ce qui va se passer dans le plan suivant : quel acteur va performer, quel couple va se former, que va-t-il arriver à tel ou tel personnage, quelle est la nature exacte de la relation entre Stella et Etienne ?

    Pour ce qui est du fonctionnement du binôme Patrice Chéreau / Pierre Romans, le film est aussi très intéressant, dessinant un tableau qui évite soigneusement d'être trop respectueux. Louis Garrel campe un Chéreau qui peut être parfois extrêmement violent et humiliant vis à vis de ces élèves, un homme dont on peut contester les méthodes tout en reconnaissant le génie.

    Tout cela ferait déjà un excellent film, mais Les amandiers est de plus sublimé par l'acuité du tableau qu'il dresse d'une époque : les années 80. Valeria Bruni-Tedeschi parvient non seulement à restituer à la perfection les menus détails (cabines téléphoniques, musiques, vêtements, l'actualité) mais elle donne aussi à sentir viscéralement l'élan vital caractéristique de cette décennie, (sexe, drogues, risques) qui se heurte de plein fouet au SIDA.

    Le casting est épatant, la formidable Nadia Tereszkiewicz (que j'avais découvert dans Seules les bêtes) en tête. Elle irradie le film de son talent et de sa sensualité terrienne, en alter ego de la réalisatrice.

    Un film merveilleux, captivant et émouvant, qui m'a rappelé ce qu'il y avait de meilleur chez Cassavetes. Peut-être aussi le plus beau jamais réalisé sur le métier d'acteur.
    Pierre Kuzor
    Pierre Kuzor

    110 abonnés 330 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 20 novembre 2022
    Ai vu "Les Amandiers" de Valéria Bruni-Tedeschi où la comédienne-réalisatrice partage ses souvenirs de l'aventure de l'Ecole du Théâtre des Amandiers dirigée par Pierre Romans et Patrice Chéreau en 1985 et 1986. Très rapidement le spectateur comprend qu'il s'agit surtout de narrer ces deux années par le petit bout de la lorgnette, par le trou de serrure et que cela va être long et pénible. Ce qui ne fonctionne pas non plus et qui est incompréhensible c'est que Romans et Chéreau sont très bien identifiés par leurs noms (et très caricaturés) et que Valérie Bruni-Tedeschi, Agnès Jaoui, Marianne Denicourt, Vincent Pérez... ont d'autres prénoms. Comme le propos est rarement sur l'apprentissage du théâtre (et quand il l'est cela fait surtout penser pitoyablement à la "Star Académie" : "Pourquoi vous voulez être comédienne ?" "Soyez vous mêmes !") la construction d'un projet (on ne voit pas grand chose de la préparation de "Platonov" et rien du film "Hotel de France"), la naissance d'une génération de grands talents... mais beaucoup sur la drogue, les élèves se droguent, les profs se droguent... sujet envahissant, génant dans la façon dont il est traité... Le spectateur n'ayant pas grand chose pour se raccrocher passe son temps à jouer au jeu de qui est qui et sort constamment du film. Anaïs qui met une paire de claques à Chéreau est-ce Marianne ou Agnès ? Et celui qui se drogue ? Et celui dont la femme a le Sida et qui couche impunément sans préservatif avec toutes les filles de la promotion ? C'est impudique, inintéressant. Il n'est jamais question du talent de Chéreau, on le voit avant tout soit essayer d'embrasser de force un étudiant ou se défoncer entre chaque répétition... Pourquoi pas si c'était la réalité ! Mais alors soit il est plus urgent de faire un film à charge, soit on change tous les noms et même celui de l'école. Quelle est vraiment la motivation principale de la réalisatrice ? C'est une des grandes questions dont on n'aura jamais la réponse et qui fait que le projet est totalement bancal. Très vite le scénario qui n'arrive pas à suivre les 12 comédiens retenus pour cette expérience pédagogique, se recentre sur Stella (bourgeoise fantasque et en mal de frisson qui a peur de voir filer sa jeunesse avant de l'avoir vécue : Valéria) et Etienne (sur-sensible qui passe son temps à se défoncer et qui file des frissons à Stella au fur et à mesure des over-doses). Il faut louer malgré tout la très belle présence et interprétation de Nadia Tereszkiewicz sur qui il faudra compter dans les années à venir, et qui n'est jamais ridicule même dans de nombreuses scènes qui le sont pourtant (Houlala les deux épisodes New-Yorkais !!!) Le titre du film serai plus fidèle vu le résultat final s'il s'était intitulé "La Bourgeoise et le Camé". Tout amateur de théâtre comme moi, s'est laissé appâté par le titre, la bande-annonce, la promo, le spectre de Chéreau et assurément Valéria Bruni-Tedeschi avec "Les Amandiers" n'a pas décroché "Le Cocotier".
    selenie
    selenie

    6 228 abonnés 6 180 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 novembre 2022
    Valeria Bruni-Tedeschi fouille dans ses souvenirs d'étudiante-comédienne, et c'est peu de le dire ; on peut remarquer aujourd'hui que les comédiens qui y sont au générique et on devine alors que les comédiens du film sont les alter ego de cette génération. Savoir et comprendre ces clins d'oeil et liens avec une période du passé de la réalisatrice-scénariste est à la fois la qualité et le défaut, d'abord parce ça reste fascinant ce mélange entre nostalgie, joie, passion et soif de liberté, puis ensuite parce qu'en tant que spectateur on reste un peu frustré souvent de ne pas pouvoir démêler la fiction du biopic et ce d'autant plus que le scénario prend le temps de quelques scènes où les anecdotes ne semblent pas si anodines. Mais surtout on s'interroge pour ne pas dire qu'on reste perplexe sur cette omniprésence du sexe (tout le monde couche avec tout le monde et les scènes tournent toutes autour également), alors que soudain on revient à une certaine forme de la dure réalité avec l'émergence du SIDA. Valeria Bruni-Tedeschi réunit la crème de la crème de la nouvelle génération d'acteurs dont une Nadia Tereszkiewicz incandescente. En conclusion, un film mémoire de toute beauté, intelligemment écrit qui est d'abord un ode à la jeunesse même si on aurait aimé une partie junkie moins vampirique vis à vis des autres sujets et/ou personnages.
    Site : Selenie
    Bart Sampson
    Bart Sampson

    341 abonnés 645 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 novembre 2022
    « Les amandiers », le nouveau film de Valéria Bruni-Tedeschi (le scénario est co-signé avec Noémie Lvovsky) est une libre évocation de son passage au sein du Théâtre des Amandiers, le lieu que Patrice Chéreau permit de faire rayonner en France et à l’étranger et qui fut le fer de lance du nouveau théâtre.
    Le film divise.
    Si en prend le contenu à la lettre, il peut se comprendre comme une photographie subjective de ce que Valéria Bruni-Tedeschi considère comme l’héritage des années Chéreau.
    On croise dans le film les ombres des illustres qui y firent leurs gammes, soit Eva Ionesco, Agnès Jaoui, Vincent Perez, Thibault de Montalembert. On croit aussi reconnaître dans un des personnages Pascal Gregory et dans un autre un mélange de Cyril Collard et Patrick Dewaere.
    La drogue est très présente, trop peut-être, car elle asphyxie un peu le propos le plus important qui est la processus de création et la naissance des vocations.
    Les opposants au film peuvent eux critiquer le sort fait à Patrice Chéreau qui ne sort pas particulièrement grandi de ce vrai-faux biopic. Entre des séances de surlignage de coke ou des tentatives d’abus sexuels sur un étudiant, on retient finalement ces moments intimes qui ne devraient peut-être pas être jetés en pâture au commun des spectateurs.
    Elément également à charge, l’absence de culture dans le film. Soit, on répète « Platonov » on passe des auditions en interprétant quelques rôles du répertoire mais cette bande de jeune semble manquer totalement de curiosité. On ne lit pas, on ne parle pas de politique, on ne va ni au cinéma, ni au théâtre voir jouer les autres comédiens.
    Quant à la construction d'une conscience politique ou sociale ce ne sera pas dans ce film vendu comme " générationnel " que vous le trouverez. Moi qui pensait que les bons acteurs étaient ceux qui faisaient corps avec le réel.....
    Comble du film, on se prend à ricaner lors d’une scène pourtant poignante qui voit les étudiants remonter le fil de leurs plans cul à l’annonce de la séropositivité d’une étudiante.
    On est gêné et on sort partagé de la séance.
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    167 abonnés 532 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 novembre 2022
    La fougue sans limite des Amandiers lui vaut des louanges autant que des critiques. Cette jeunesse énergique jusque dans ses excès emporte ou fatigue, c'est selon... L'élan des comédiens redoublé par le rythme du montage, du scénario et de la mise en scène traduit la folie douce de cette éphémère troupe de théâtre, enivrée par la joie et la fierté d'apprendre dans l'un des théâtres les plus innovants d'Europe. L'ivresse s'explique tout autant par leur personnalité première qui les a menés jusqu'au casting des premières scènes du film. Et Valeria Bruni-Tedeschi ne tempère en rien cette force vitale : au contraire, le documentaire qui passe en parallèle sur arte.tv révèle bien qu'elle est la plus fougueuse de tous. Dès l'ouverture, on est pris dans un tourbillon de plans, de musique, de cuts, de dialogues réels et fictifs, de regards, etc. La diversité des personnalités réunies s'enrichit du passage incessant de la réalité des années 1980 à la fiction des pièces jouées, renchérie par la fiction du film lui-même. Une discussion entre deux comédiens ouvre sur une saynète théâtrale avec en fond sonore une musique choisie aujourd'hui par la cinéaste pour lier les deux. La qualité de l'interprétation chez la quasi totalité des acteurs castés, et particulièrement le rôle principal, fait pour beaucoup dans la réussite du film. Les choix musicaux et la beauté incandescente de bien des plans, jusqu'aux derniers, fournissent d'autres motifs d'émotion. Rien n'est occulté de ces années 1980 où la drogue, le sida, le harcèlement moral et sexuel se côtoyaient dans les couloirs des théâtres. Reste un petit souci de casting et de scénario. Côté Patrice Chéreau, VBT n'a absolument pas fait le choix d'une ressemblance physique ou vocale : Louis Garrel conserve ici l'allure et le timbre qu'on lui connaît dans tous ses films. Pourquoi pas ? C'est assumé. Mais le rôle déterminant d’Étienne ne fonctionne pas. Primo car le comédien choisi n' a qu'une seule scène vraiment correcte, et secundo car rien n'est fait pour qu'on s'attache à lui. Difficile d'adhérer aux réactions nées de sa descente aux enfers, puisque, loin de nous dire que le comédien était apprécié de sa troupe, on nous suggère constamment qu'il suscitait un certain rejet. Mais bon, si on ferme les yeux sur ce (gros) problème, Les Amandiers est effectivement la réussite que la presse spécialisée nous annonce. Valeria Bruni Tedeschi a réussi son pari difficile de traduire aujourd'hui l'esprit d'une réalité complexe qu'elle a connue il y a 40 ans, et d'en faire un grand film de cinéma dont scénario, musique, interprétation et mise en scène se conjuguent parfaitement. Bravo !
    Cinememories
    Cinememories

    481 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 novembre 2022
    Qu'est-ce qu'une pièce « sans père » sous sa tutelle, mais avec son lot de désespoir ? Valeria Bruni Tedeschi sonde cette réflexion à travers les coulisses de Platonov, d'Anton Tchekhov, au sein même de l'école de théâtre qui l'a lancé. Les Amandiers de Nanterre est un lieu culte chez les comédiens de formation, tout comme ceux qui y ont vu l’opportunité de côtoyer le célèbre metteur en scène Patrice Chéreau, dont on retient l’excellence et le prestige. Pourtant, il existe un masque à toute cette euphorie, qui constitue le cœur de toute l’intrigue. La pertinence derrière la caméra de la cinéaste franco-italienne se confirme et tient alors son œuvre d’autofiction comme la plus aboutie, qui hurle la passion destructrice de l’acting, que ce soit sur scène, dans les coulisses ou face à la caméra.

    Entre la démonstration, la présélection et les aspirations de chacun, on s'autorise à établir le portrait de l'an 1986 et de tous les maux qui l'alimentaient. Des personnages se livrent et se dévoilent dans un défouloir juvénile, propre aux motivations de chacun, mais dans leur jeu se cache bien des émotions qu’il est parfois difficile de canaliser. Il s’agit de l’enjeu du récit, qui emportera douze candidats, tous plus candides les uns que les autres, vers la consécration de leur effort collectif. Les répétitions laissent place aux déceptions, qui vont rapidement enterrer les sourires de certains, qui croyaient déjà ce grand air à leur portée. Malheureusement, tout reste éphémère et c’est ce que Chéreau (Louis Garrel) entrevoit pour sa troupe, qui expérimente autant la folie que les amourettes passagères. C’est ainsi que se déchaîneront les émotions, projetées à la force d’une avalanche ou d’une éruption frénétique, où l’on n’en ressort pas indemne.

    Stella (Nadia Tereszkiewicz) est autant la coqueluche de son ami Etienne (Sofiane Bennacer), que la plus à même de l’accompagner dans sa lente chute de dépendance. Tous feront face aux addictions et autres tabous qui ont tous des codes d’une vie conjugale à la limite de la rupture. Dans ce même mouvement, on prend le temps de désacraliser Chéreau dans son excentricité et sa débauche, qui peut être inspirante dans un premier temps, avant d’en dévoiler les limites avec un déni des plus tragiques. Que l’on affirme haut et fort d’être conscient de ses failles et de ses échecs n’est pas non plus un sentiment qui se maîtrise. Dans de rares moments de flottement, on emploie le mimétisme comme symbole de communion, chose qui disparaît peu à peu de la sphère privée du groupe, pour se centrer sur Stella est les conséquences de ses choix, notamment.

    On y parle autant de succès que de sacrifice et ce film reste un hommage d’une grande sensibilité pour celles et ceux qui sont passés par le doute. Nous pourrions quelque part y voir du « 120 battements par minute », dans sa démarche fiévreuse, témoignant d’une jeunesse égarée dans le temps et condamnée par ses désirs. Il faut ainsi entendre les précieuses paroles de Jean-Jacques Goldman, qui freinent immédiatement les attentes de certains, qui nagent ou surnagent dans un monde capricieux et soucieux de son ivresse pour ne pas prendre en compte ce qui cloche chez l’autre. « Les Amandiers » brasse peut-être un peu trop de thématiques et finit ainsi par en négliger ses subtilités, là où il dégage avec générosité des émotions, qui rasent tout et jusqu’à étouffer le spectateur par la détresse qu’il livre et qu’il apaise, d’un coup de pouce, l’approbation décisive que l’on attend parfois trop longtemps pour pouvoir profiter du présent.
    velocio
    velocio

    1 300 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 16 novembre 2022
    Eh bien que voilà ce qui aurait dû être un très bon film, nous racontant l'histoire d'une promotion de 12 jeunes adultes qui, à la fin des années 80, ont intégré l'école de théâtre des Amandiers créée par Patrice Chéreau et Pierre Romans, école que la réalisatrice a fréquentée. Sous la direction de leurs professeurs, ils montent "Platanov" d'Anton Tchekhov. Il y a le Sida qui guette mais on couche pas mal. Il y a la drogue. Il y a Chéreau (interprété par Louis Garrel) montré comme étant un homme assez imbuvable et qui se drogue. Il y a le couple d'amoureux formé par 2 élèves, Stella (Nadia Tereszkiewicz, excellente) et Etienne (Sofiane Bennacer, qui a tendance à en faire des tonnes). Il y a tout ce qu'il faut pour donner naissance à un très bon film. Sauf qu'il y a Valeria Bruni Tedeschi à la réalisation et au scénario, et aussi, et peut-être surtout, Noémie Lvovsky comme coscénariste. Avec ces deux là aux manettes, nous voilà partis tout au long du film dans la lourdeur des situations et dans l'absence de nuances. Quel dommage !
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 358 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 juin 2022
    Nous avons découvert la jeune actrice Nadia Tereszkiewicz, il y a un mois dans le “Babysitter” de Monia Chokri. Un mois plus tard, elle est déjà à Cannes dans “Les Amandiers” qu’on pourra retrouver dans les salles françaises en fin année. La jeune actrice prête ses traits à Stella, mais chacun doit savoir que c’est la comédienne et cinéaste Valeria Bruni Tedeschi qui se cache derrière ce profil. Film très personnel, la réalisatrice se souvient de ses débuts de comédiennes à l’école du théâtre des Amandiers de Nanterre créée par le metteur en scène Patrice Chéreau. Nous sommes à la fin des années 80 et la cigarette est encore la norme, l’amour et le sexe sont décomplexés mais le sida pointe de son nez. Les élèves bouffent la vie entre deux répétitions d’une pièce de Tchékhov. Certains détesteront la fougue des personnages qui frôlent avec la caricature, d’autres ressentiront l'enthousiasme de cette comédie excessivement vivante et follement tragique.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Dora M.
    Dora M.

    64 abonnés 501 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mai 2022
    A la fin des années 80, plusieurs étudiants passent le concours d’entrée à l’école de théâtre de Patrice Chéreau (Louis Garrel) et Pierre Romans (Micha Lescot). Parmi eux, Stella (Nadia Tereszkiewicz) et Etienne (Sofiane Bennacer) tombent rapidement amoureux.
    Les acteurs interprètent leurs rôles à la perfection, tout est crédible, les dialogues sont réussis, les scènes de groupe sont très naturelles, il y a vraiment une belle dynamique qui a été créée avec ce film. Plusieurs scènes sont très fortes, pas évidentes à interpréter et pourtant il n’y a aucune fausse note, c’est très juste. On est totalement emportés par l’histoire, les personnages, les drames qu’ils doivent surmonter. Chacun est parfaitement dans son rôle, à sa place. C’est un film fort.
    Compote
    Compote

    24 abonnés 24 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 novembre 2022
    Creux, insipide, personnages caricaturaux... Il n'y a que le "rendu" et l'ambiance 80's qui est intéressant, le reste est d'un pathétique...
    Critique Facile
    Critique Facile

    93 abonnés 116 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 août 2022
    https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/08/26/les-amandiers-critique/

    Il est question d’une variation sur l’engagement dans l’art. C’est à la vie à la mort, ces thèmes sont récurrents. Tellement dans Les Amandiers, il est question d’une fureur de jouer, d’une fureur de vivre, d’un élan de vie, d’un tourbillon permanent. Il faut mourir sur scène. Ces jeunes destins, dans des excès de passion, dans une quête libertaire sans limites, consomment drogues, amours, sexes (y compris avec les profs), jeux, confusion entre réalité et scène, et se consument par tous les bouts. « Jouer est dangereux« , nous rappelle Chéreau.

    La sensibilité du film est folle, à vif, à feu et à sang. Pour la déployer, entre autre le chef opérateur, Julien Poupard livre une photographie dans un esthétisme post-moderne, qui joue sur les intensités, et c’est très puissant. Nadia Tereszkiewicz (dans le rôle de Stella) prend notamment la lumière avec une force sacrément impressionnante.

    Au final, Les Amandiers retrace une époque, et se pose comme une déclaration d’amour au spectacle vivant et à la jeunesse, dans la croyance à ses utopies. L’ensemble est très esthétique, sensible et prenant. Ça donne envie de jouer, et de croire en la force de l’art.
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