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SUZY AND MEE
140 abonnés
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3,0
Publiée le 27 janvier 2022
J'aurai probablement oublié Irène dans quelques semaines et cela me désole ! L'idée de filmer le bonheur et le quotidien d'une jeune fille AVANT me plaisait beaucoup car peu vue jusqu'à présent mais j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et dans la tête d'Irène car les dialogues, les situations et les personnages sont trop contemporains. Je ne pense pas, par exemple, qu'en 1942, une jeune fille puisse demander à sa grand mère devant son père l'âge qu'elle avait lors de sa première relation sexuelle... j'ai souvent eu l'impression d'être plutôt dans les années 80 ce qui correspond d'ailleurs à l'adolescence de Kiberlain... Le quotidien de notre héroïne ne palpite guère; les scènes de théatre sont longues et répétitives... Trois étoiles pour l'idée et pour la grand mère qui est géniale! (le personnage du frère est lui aussi réussi!)
Le Paris de l'Occupation de Sandrine Kiberlain n'a rien de réaliste mais elle l'assume. C'est son choix de ne pas faire apparaitre de croix gammées, de soldats allemands ou de gendarmes français dans le film. Qu'elle désire libérer son héroïne de son époque pour rendre son histoire intemporelle est une idée intéressante. Du coup, Irène - l'extraordinaire Rebecca Marder - danse le rock sur du Tom Waits, parle comme une jeune-fille de 2020, rentre tard dans un Paris sans couvre-feu, utilise une vaisselle hors d'époque, mange à sa faim, flirte avec un jeune médecin au pantalon pat' def'... pourquoi pas ? Après tout, Roberto Benigni et Taika Waititi ont su faire de grands films sur cette même période en s'affranchissant partiellement du réel. Mais ce qui gêne dans ce film où les anachronismes sont presque plus nombreux que dans "La rafle" de Roselyne Bosch, c'est son concept. Quand Sandrine Kiberlain veut montrer comment l'horreur brise soudainement l'insouciance et les espoirs d'une jeune-fille, elle travestit la réalité historique. spoiler: L'antisémitisme n'est pas un piano tombé sur la tête des juifs français comme dans un cartoon. L'antisémitisme était quotidien. Les juifs parisiens le vivaient du matin au soir, par les innombrables restrictions (ici inexistantes), par les affiches dans les rues (ici aucune), par la propagande de Radio Paris (ici elle ne diffuse que de la musique), etc. La judaïté n'était pas un choix mais une identité imposée par l'environnement social et les institutions. Il est impossible qu'une jeune-fille d'un milieu si cultivé ait pu être à ce point écartée du réel. S'il était certes possible d'être jeune, joyeux, voire naïf à Paris en 1942, l'insouciance n'existait plus depuis longtemps. La judaïté ne se rappelait pas aux gens brutalement dans un bar, elle leur collait au corps du matin au soir et brutalisait leur quotidien. La vie d'Irène est heureuse tout au long du film, celle des Juifs français ne l'était pas.
Si la démarche cinématographique est intéressante, le résultat donne à voir le drame juif d'une façon totalement erronée et c'est fort dommage.
Plein de bonnes intentions, avec une charmante interprète, mais entre les multiples répétitions de théâtre et les soupers du soir en famille, il ne se passe rien dans ce film trop long où l'on ne tarde pas à s'ennuyer ferme...
On l’aime bien Sandrine Kiberlain, cette comédienne au jeu toujours juste, mais pas au point d’hésiter à affirmer que son premier long métrage en tant que réalisatrice, quand bien même il a été présenté à Cannes 2021 dans le cadre de la Semaine de la Critique, n’est pas à la hauteur des espérances qu’a priori, on pouvait avoir. Non que le film soit mauvais, ni même médiocre, on peut même dire qu’il se voit avec un certain plaisir, MAIS … il est simplement à côté de la plaque ! Pensez donc, l’action se déroule à Paris, durant l’été 1942, en pleine montée de la répression anti-juive en France et particulièrement dans la capitale et, à part de vagues clins d’œil à la situation vécue par la population aux origines juive, un peu dans les dialogues, un peu à propos de ce qui est ajouté sur leurs cartes d’identité, un peu lors de l’obligation qui leur est faite de porter une étoile jaune sur leurs vêtements, aucune menace précise à l’horizon, rien qui permette de comprendre que la France est un pays occupé. D’ailleurs, le personnage principal du film, Irène, une jeune fille juive, ignore manifestement ce fait ou, en tout cas, se comporte comme si elle l’ignorait. Totalement insouciante, perpétuellement enjouée, totalement déconnectée de la dure réalité du moment, elle ne pense qu’à la pièce de Marivaux qu’elle répète, au concours d’admission au conservatoire qui se rapproche et à sa vie sentimentale. Finalement, à côté de ces choix très personnels de la réalisatrice, ceux consistant à ce que les robes et les coiffures ne correspondent pas du tout à celles de l’époque de l’action et le choix de musiques d’accompagnement venant du répertoire de Tom Waits ou de Philip Glass apparaissent comme totalement anecdotiques !
Ai vu "Une jeune fille qui va bien" le premier film en tant que réalisatrice de Sandrine Kiberlain. Sandrine Kiberlain est une des plus grandes actrices françaises actuelles et son désir de passer derrière la caméra pour raconter deux thèmes qui lui tiennent à coeur (l'apprentissage d'une comédienne et la persécution des juifs en France pendant la seconde guerre mondiale) pour en faire l'histoire d'Irène jeune fille parisienne qui se prépare à passer le concours d'entrée au Conservatoire sous le gouvernement de Vichy, est louable. Sandrine Kiberlain est seule pour l'écriture de son scénario et c'est certainement la première erreur. Personne pour lui dire qu'elle veut trop en raconter, que plusieurs scènes sont répétitives, que son choix qu'on ne voit jamais l'occupant n'est peut être pas le bon, que plusieurs personnages ne sont que des entités qui manquent singulièrement de psychologie et de chair (la copine comédienne, la voisine amoureuse du père, le jeune amoureux éconduit...) Pourquoi Irène est elle exaltée à longueur de journée ? Pourquoi le père est-il le seul à voir le danger qui menace ? Pourquoi n'y a-t-il jamais personne dans les rues, dans les parcs ? Pourquoi entend on Tom Waits en 1942 ? On pense comprendre que Kiberlain a voulu faire une Ode à la jeunesse insouciante, à l'espoir, à la vie... mais le décalage entre la période dramatique et d'angoisse qu'on ne ressent que dans la dernière scène et le fait qu'Irène, son frère et ses amis ne semblent pas voir la réalité déséquilibre totalement le film. Les nombreuses scènes de répétitions sont interminables, celles à table chez Irène sont redondantes. Suite aux nombreuses interviews on suppose que Sandrine Kiberlain a voulu raconter ses propres souvenirs aux Cours Florent et au Conservatoire dans les années 80, ses rapports avec sa grand-mère maternelle et les souvenirs affreux de sa famille pendant la guerre de 30-45. Mais sur l'écran c'est comme si les deux sujets n'arrivaient pas à s'imbriquer l'un avec l'autre. Rebbeca Marder inonde l'écran de ses yeux bleus et de son sourire renversants, mais cette excellente comédienne de la Comédie Française n'arrive pas à faire passer dans ce film le grand talent et le charisme qu'elle a sur scène. India Hair et Ben Attal ont à peine l'ossature d'un personnage à défendre donc son inexistants. Jean Chevalier et Florence Viala de la Comédie Française viennent pour faire de la presque figuration. Seul André Marcon a réellement un personnage plus fouillé et ambigu à défendre et il s'en sort avec les honneurs. Quel dommage, j'aurais beaucoup aimer ce film, mais trop de défauts accumulés et d'ennui éprouvé tout au long de la séance. Toutes les intentions sont généreuses et dignes, mais à trop vouloir embrasser de sujets la cible est manquée.
Qu'est allée faire Sandrine Kiberlain sur ce navire ? Représenter le Paris de l'Occupation de cette manière est très gênant pour le spectateur un peu attentif, même si la réalisatrice s'est expliquée sur ce parti-pris. Comment peut-on imaginer une jeune fille juive de cette époque aussi peu se soucier du port de l'étoile jaune, de la confiscation des bicyclettes, radios et autres téléphones, et de toutes les vexations quotidiennes, pour ne s'intéresser qu'à ses nouvelles amours et à son concours d'entrée au Conservatoire ? Pourquoi autant de contre-vérités historiques (la date du port de l'étoile jaune, par exemple)? Si on a vu Le Dernier Métro ou n'importe quel autre film sur cette époque, on sortira de celui-ci pour le moins décontenancé. Le manque de moyens financiers de la production, évident à chaque plan, n'excuse pas le scénario bâclé et la faiblesse des dialogues. Les costumes ou les coiffures, anachroniques, la musique totalement déplacée achèvent de nous mettre en colère et gâchent tout notre plaisir à la découverte d'une nouvelle étoile du cinéma, la jeune Rebecca Marder, qui, bien dirigée fera peut-être carrière...
"Ma chère Irène ... Ma chérie Reine." L'Irène en question, héroïne du premier long-métrage de Sandrine Kiberlain, est une jeune fille gaie, un rayon de soleil pour sa famille et pour ses condisciples en cours de théâtre. C'est une jeune fille qui va bien ... dans un monde qui va mal, puisque le film se déroule en 1942. D'emblée, la réalisatrice ne montre pas de signes ostentatoires de l'occupation nazie. Pas d'inscriptions en allemand, pas de soldats dans la rue, c'est presque une dystopie que propose Sandrine Kiberlain, ou plutôt l'univers et les préoccupations d'une fille de 19 ans qui rêve d'amour et de beaux rôles à venir, dans la grâce de la jeunesse. Ce n'est pas un film de guerre qui se développe sous nos yeux mais une histoire intime et touchante, avec ses drôles de dialogues et sa musique parfois anachronique. Bien entendu, Kiberlain n'ignore pas quelle période elle illustre mais sa volonté est de transcender la réalité historique, en lui donnant des couleurs d'espérance (rouge) jusqu'à ce que le noir ne vienne tout faire basculer, dans une dernière image terrifiante et inoubliable. Le film est doublement nourri par la mémoire familiale de la néo-réalisatrice et par le souvenir de ses années d'apprentissage de comédienne. Outre ses talents de mise en scène, évidents, sa direction d'acteurs est magnifique, non seulement avec la prometteuse Rebecca Marder mais aussi avec des seconds rôles qu'elle sait faire vivre en quelques traits, que cela soit le père d'Irène (André Marcon), sa grand-mère ou ses amoureux. Un film sensible qui atteint sa cible, avec une infinie subtilité.
Je suis assez surpris par la déferlante de critiques presse positives sur ce film. En effet, pour son premier long-métrage, Sandrine Kiberlain suit les pérégrinations d'une jeune fille juive sous l'Occupation avec comme toile de fond le théâtre. Malgré la lumineuse et pétillante Rebecca Marder (jeune actrice de 26 ans que je ne connaissais pas), j'ai trouvé que le film manquait de profondeur malgré une bande-son envoûtante. Peut-être par pudeur ou pour ne pas faire un énième film sur ce thème, le port de l'étoile jaune qui donne un climat suspicieux n'est que survolé, spoiler: et il faut attendre la fin du film pour avoir une scène puissante émotionnellement . Décevant.
Les acteurs jouent juste, le film est émouvant MAIS même si l'héroîne est une passionnée de théâtre, il est excessif de montrer sans cesse des répétitions, surtout autour des mêmes répliques. En outre, la montée de l'antisémitisme - que l'héroîne préfère ne pas voir - est vraiment trop en filigrane. Certaines répliques sont anachroniques : "une fixette", "se planter". Le pire, c'est la musique, complètement anachronique. Que viennent faire ces chansons américaines au rythme des années 60 dans la France de 1942 ???
Une jeune fille très attachante. 1942. Des rêves de comédie et d'avenir plein la tête. Elle pourrait être toi. Ton quotidien léger et virevoltant, optimiste et rieur, malgré les quelques grandes douleurs de la vie. Et puis s'immisce l'Immonde, d'abord comme un détail que tu remarques à peine, l'un de tes amis parti trop longtemps, un détail, une mention rouge tamponnée sur ta carte, un détail, une étoile jaune "très jolie" sur le noir de ta blouse, un détail. Tout va bien. Tout va bien. La musique est actuelle et te relie à la jeune fille. Une baguette de pain refusée, un détail. Un vélo confisqué, un détail. Un homme en noir qui s'approche. Un détail. Un détail. Un détail.
Le regard embué de ta meilleure amie.
Tes mots émus devant ton avenir infini et glorieux.
Et puis le noir de l'écran.
Et tu éclates en sanglots.
Et tu viens de vivre l'une de tes plus grandes émotions de cinéma. Tu comprends pour la première fois l'expression "coup de poing" que tu as entendue souvent. Ça vient d'arriver. Tu sens l'humanité en toi.
Un scénario qui se situe en 1942 sans le moindre soldat ou autorité d’Occupation, c’est assez spécial. Mais c’est assumé (cf. les secrets de tournage). Tout comme est également assumé pour servir le propos, sinon à quoi bon, le fait que l’ambiance soit très contemporaine. L’étal de la boulangerie regorgeant de baguettes et viennoiseries ne saurait correspondre à la période. Les assiettes ne sont pas vides non plus pendant les repas de famille, malgré la disette et les restrictions de ces années-là. Jusqu’aux tenues vestimentaires élégantes, bon chic bon genre, qui feront penser à des jeunes filles contemporaines allant au lycée dans les beaux quartiers. Bref, la période ô combien sombre de notre histoire nationale est édulcorée au possible pour n’en garder qu’une inquiétude du père de famille résigné mais sans plus et l’insouciance de sa fille, actrice de théâtre en devenir. Le spectateur d’aujourd’hui qui sait ce qui s’est passé en est à l’évidence mal à l’aise. Les commentaires en sortie de salle le confirment. La scène de fin signe l’exercice de style qu’est ce film. Une minute pour sortir tout un chacun du détachement qui aura pu s’emparer de lui à son corps défendant. Osé sur le plan de l’écriture cinématographique. Mais risqué. Ce film mériterait presque d’être classé « Art et Essai ». Il ne fera pas le moment venu les premières parties de soirée des chaines de télévision généralistes mais alimentera la programmation d’Arte.
Rappelons par contre que le film est historiquement peu fiable, en effet on est à Paris en 1942, et l'étoile jaune comme le tampon rouge est ordonné dès 1940 ! La cinéaste a fait le choix judicieux de na pas montrer les signes de l'Occupation, pas de croix gammées ou d'uniformes de la Wermacht, on a l'impression de vivre dans une ville normale, avec une jeune femme qui ne pense qu'à ses rêves et à ses désirs et pour qui l'actualité n'est qu'une chose secondaire qui n'intéresse ou qui n'influe que le monde des adultes. Sandrine Kiberlain construit son film comme une chronique joyeuse, enveloppée d'une musique enjouée, rythmée et moderne qui permet de ne pas engoncer son récit dans la tradition du "film de guerre", ce qui n'empêche pas d'y ajouter toute la subtilité nécessaire et logique au vu du contexte comme l'instauration des lois anti-juives, ou surtout la disparition non expliquée du meilleur ami. La cinéaste signe un premier film aussi intelligent que délicat, tendre et poignant sans jamais tombé dans la facilité. A voir et à conseiller. Site : Selenie
Les scenes de répétitions de théâtre sont éternelles et toujours les mêmes… Trop de silences, pas de rythmes, pas beaucoup d’ambiances, on s’ennuie… Nous sommes en accord avec les critiques sur la véracité historique.. Je suis étonné que mr Badinter ait donné son aval pour la vraisemblance de l’époque de ce film. Rien a voir avec ce que nous ont relaté nos parents. Ceci dit on aime bien Sandrine Kiberlain.
Quand les comédiens s'adonnent à la réalisation, on peut espérer le pire comme le meilleur. En l'occurrence, Sandrine Kiberlain propose à travers cette jeune-fille insouciante et heureuse, un sujet très personnel, a priori ancré dans son passif familial. Nous sommes en France, en pleine occupation, pendant cette période tragique où l’État Français a institué le marquage administratif des juifs en préalable à leur arrestation et leur massacre de masse. Bien sûr, le sujet a déjà été traité maintes fois, sinon qu'ici le propos emprunte une narration très inhabituelle, à savoir la joie de vivre et l'insouciance d'une jeune comédienne, malgré le contexte politique hautement dangereux et anxiogène.
La jeune-femme est sujette à des malaises dont elle se joue autant sur scène que dans la vraie vie. Ces vertiges semblent l'expression de carences de sucre peut-être ou plus simplement, d'une angoisse liée à la situation politique des juifs en France. Toujours est-il que le récit suit le parcours ambitieux de cette comédienne, qui va essayer de remporter le concours du conservatoire. Elle vit dans une sorte de bulle sociale qui la préserve du besoin, grâce à un père et une aïeule occupés en permanence à protéger leurs enfants de la sensation du pire. L'originalité du propos est liée à cette déambulation insouciante d'Irène malgré le contexte général des arrestations qui hantaient la France. Par exemple, la jeune-femme perd son camarade de jeu au théâtre et s'illusionne qu'il est a fui Paris sans se poser la question qu'il aurait pu être arrêté. Elle vit ses amours, ses joies débonnaires, ses tristesse, comme toute adolescente.
Kiberlain refuse le psychodrame. Toute la narration occulte subtilement le tragique de la situation, sans pour autant le nier. On regrettera toutefois le jeu parfois agaçant de la comédienne principale qui s'épuise de maniérisme et de sourires.
Film long, plat, sans rythme, franchement ennuyeux, beaucoup d'erreurs (musique totalement inadaptée aux circonstances), pas assez de décors de l'epoque qui donne une impression d'intemporel mais surtout des acteurs sûrement bons mais en roue libre totale. Un ratage intégral... A eviter!