« Allez jouer ailleurs. »
Troisième apparition de François Perrin au cinéma, toujours sous les traits de Pierre Richard après les deux Grand Blond, premier film de Francis Veber en tant que réalisateur, déjà scénariste sur un nombre inouï de classiques du cinéma français des années ‘70, ce Jouet est un monument.
Après une scène générique en plan séquence de deux minutes, on rentre dans le vif du sujet : il s’agit d’une comédie sociale, un genre très en vogue dans les années ‘70/’80 en France (qu’on se rappelle « Que les Gros salaires lèvent le doigt »). La capture des plans est d’ailleurs assez impressionnante et participe à la narration. Un régal. Le casting, peuplé d’un foule de seconds rôles indispensables au cinéma de ces années-là, Charles Gérard, Jacques François, Michel Aumont, Michel Robin, Eva Darlan, apporte à l’oeuvre une palette de talents incomparables. Soulignons l’irréprochable interprétation de Fabrice Greco, diriger des enfants sur un tournage demande un réel talent. Pierre Richard et, surtout, Michel Bouquet, sont d’une incroyable justesse.
Sur le fond, on notera la dangereuse collusion des chefs d’entreprise avec le monde de la presse, sujet oh combien d’actualité (que Allôciné me pardonne si le site est la propriété de l’ogre fasciste Bolloré, que les modérateurs me pardonnent également cet écart). Pouf pouf.
Sur le fond, on notera, également, le chantage au chômage, né dès le choc pétrolier (1974) et l’apparition du chômage de masse.
Comédie sociale, disais-je, Le Jouet est une formidable diatribe contre l’arbitraire capitaliste.
Un monument, disais-je aussi.