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QuelquesFilms.fr
267 abonnés
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2,0
Publiée le 9 novembre 2023
Ce n'est pas que ce soit mal scénarisé, mal réalisé ou mal interprété. Il y a un certain talent à tous les niveaux. Ce n'est pas que ce soit sans intérêt. Il y a de la réflexion et quelques subtilités sur les choses de l'amour. C'est juste globalement une caricature. Une caricature du cinéma de Mouret by himself. Une caricature du marivaudage à la française. Le cinéaste navigue comme toujours entre Marivaux, Musset et Rohmer. Belle filiation. Mais il apparaît ici complètement décalé avec son temps. Dans son film, tous les personnages semblent être des philosophes de l'amour ; les dialogues, gorgés de passé simple, sont d'un artifice littéraire parfois risible. Et la musique lyrique (Satie, etc.) est servie à la louche pour appuyer les émotions. Bref, c'est suranné, verbeux, sursignifiant. Et interminable. On peut largement préférer la réalisation précédente de Mouret, Mademoiselle de Joncquières, adaptation de Diderot, film d'époque en costumes, où la verve du réalisateur pouvait s'exprimer en toute cohérence et pertinence. Ou encore le film d'avant, Caprice, plus contemporain, mais dans lequel l'humour contrebalançait certaines afféteries. Ici, point ou peu d'humour, mais du sérieux un peu pompeux.
Le film est incroyablement mauvais. Rien ne marche, Niels Schneider est d'une immense platitude et Julia Piaton irritante. Faible direction d'acteurs. Les dialogues sont très élégants, super pour être lus, beaucoup moins pour être entendus dans la contemporanéité de notre siècle. Trop souvent ça sonne faux et les personnages sont ailleurs, dans un autre monde. Le film est déplaisant à suivre et quand arrive la fin, c'est l'immense soulagement. La bande son est tapageuse, avec son florilège de morceaux classiques usés jusqu'à la corde. J'ai hâte de lire les critiques de pays étrangers, vont-elles s'unir aux dithyrambes des critiques françaises ?
Un film théorique, ennuyeux et bavard, très bourgeois et parisien aussi. Mouret ne filme que des personnages aisés, vivant dans des demeures très spacieuses voire luxueuses, ne rencontrant aucun problème d'argent. L'absence de préoccupation politique et sociale, l'incapacité de filmer des personnages n'appartenant pas à ce rang constitue d'ailleurs un vrai problème pour l'ensemble de son cinéma. Les dialogues, tant loués par certains, ne font pourtant qu'égrener des poncifs bien connus sur l'amour. A part quelques moments bien sentis, Mouret n'invente rien, et sa narration maniérée ne sauve pas des intrigues répétitives parlant encore et toujours d'amours adultérines. Le saupoudrage très mécanique de musique classique agace et lasse. On pourra retenir certains plans plutôt jolis, et la sincérité de Schneider, Jordana ou Dequenne. Macaigne, lui, fatigue. Dommage, "Mademoiselle de Jonquières" était si réussi, fort et émouvant. Et quand on s'inspire de Diderot, les dialogues sont forcément meilleurs ! Ici, Mouret signe son pire film à mes yeux, peut-être à égalité avec celui dans lequel joue Joey Starr. Le burlesque de "Fais-moi plaisir", entre autres, lui réussissait mieux aussi. Le concert de louanges entendu ici et là, tout comme les nominations aux Césars me semblent incompréhensibles, imputables peut-être au manque de films dans cette année de Covid ?
Une spirale d'histoires d'amour avec des actrices et des acteurs guindés récitant des dialogues maniérés sous des flots de musique classique, Mouret nous perd dans les enchevêtrements de son scénario.
Un film interminable qui se veut rohmérien mais qui n’atteint pas la subtilité ni l’intelligence des dialogues d'Eric Rohmer. Il ne s’agit pas de marivaudage mais de coucheries aux prétextes pseudo-amoureux où les hommes sont montrés comme des êtres soit patauds, soit bêtas et les femmes miraculeusement éprises de ces êtres sans charisme…bref, un monde improbable. Seule Emilie Dequenne brille par son intelligence et Camilla Jordana par son charme sensuel mais néanmoins maniéré. Vincent Macaigne apporte un peu de vie grâce à son humour décalé. Niels Schneider surjoue l’écervelé un peu nunuche et nous pousse à l’endormissement. La direction d’acteurs du réalisateur reste fidèle à son style, antinaturaliste. On ne ressent malheureusement pas les sentiments que sont censés éprouver les personnages, tout sonne un peu vain et artificiel…dommage.
Quel ennui ! Que de poncifs.... et on veut nous faire croire que le magnifique Niels Schneider qui fait des yeux de chien battu est un loser patenté. Je n'ai trouvé aucun intérêt à ce marivaudage démodé. Ca sonne faux du début jusqu'à la fin, mais c'est sûrement parce que je suis blasée.
Pour peu qu'on ne soit pas allergique au style et aux motifs récurrent d'Emmanuel Mouret (des gens parlent ad libitum de leurs peines de coeur, et tout le monde veut coucher avec quelqu'un d'autre que celui ou celle avec qui il ou elle est), on considérera que ce dernier film est le grand oeuvre du cinéaste marseillais.
Le marivaudage élégant qui constitue sa marque de fabrique se teinte ici de tonalités plus graves et plus profondes. Le résultat est donc aussi brillant que d'habitude, une fois que la musique romehrienne des dialogues très écrit est intégré, mais également plus émouvant.
Toutes les composantes de Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait semblent d'ailleurs bonifiées : l'écriture est souveraine, le découpage du film parfait, l'utilisation de la musique (une sorte de best of de morceaux classiques pour piano) très pertinente, et même la mise en scène, usuellement quelconque chez Mouret, prend ici des couleurs.
Mais l'arme fatale du film, c'est le haut niveau d'incandescence que semblent atteindre acteurs et actrices. Camélia Jordana est brillante, Niels Schneider convaincant en Candide indécis, Guillaume Gouix impérial en goujat malgré lui et Vincent Macaigne trouve ici un de ses meilleurs rôles. Emilie Dequenne porte enfin le dernier arc narratif du film sur ses épaules et propose un personnage bouleversant. Sa prestation, exceptionnelle, justifie à elle seule la note maximale accordée au film.
Je suis allé voir le film hier, quelle jouissance cinématographique ! Au moment de mettre ma critique j’ai regardé celles des spectateurs et je n’ai pas du tout compris pourquoi ces critiques négatives. Il est vrai que le ton est peut-être un peu théâtral, mais c’est un parti pris, c’est un choix cinématographique, qui pour moi après deux minutes de film, temps pour comprendre l’approche du réalisateur, on rentre complètement dedans. Je n’ai pas vu une seconde passé durant ces deux heures, pour moi ça a été une montée en puissance d’excitation et de plaisir, et de voir ces personnages partager leurs expériences amoureuses, Il y a une sorte de voyeurisme où on veut savoir ce qu’il s’est passé, comment ça s’est passé... et cette montée en puissance a pour moi donné naissance à de très grands moments de cinéma, je dirais même à une jouissance cinématographique. J’ai trouvé les acteurs absolument extraordinaire particulièrement camélia Jordana même si parfois le jeu d’acteur est un peu décalé mais encore une fois c’est le ton du film et le choix du réalisateur. A la fin j’avais une seule chose en tête je me suis dit : « chef-d’œuvre ». Pour les gens qui hésitent à le voir vu les critiques négatives sur ce site, je vous conseillerais juste de juger par vous-même et de tenter l’expérience car c’est une vrai expérience cinématographique, peut-être qu’on y adhère ou pas, mais c’est clairement du grand cinéma.
On savait depuis longtemps déjà qu'Emmanuel Mouret était un réalisateur talentueux mais avec "Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait", il se rapproche encore plus des sommets, ceux, par exemple, qu'a pu atteindre il y a longtemps le Woody Allen de "Annie Hall". Dans son film Emmanuel Mouret passe en revue avec un talent fou toutes les facettes du sentiment amoureux, ce sentiment qui peut vous permettre d'atteindre le Nirvana mais qui peut aussi vous faire toucher le fond du désespoir, ce sentiment qui, d'un jour à l'autre, peut vous donner de l'espoir ou vous inspirer des regrets. Quelques phrases retenues au vol parmi un dialogue d'une très grande richesse : "Si tu veux coucher avec moi, ne me dis pas que tu m'aimes". "Etre humain, c'est savoir succomber au désir. Non, être humain, c'est savoir résister au désir". Dans l'excellente distribution, nul besoin de dire le plus grand bien de Niels Schneider, de Vincent Macaigne, d'Emilie Dequenne et de Guillaume Gouix, il suffit de dire qu'ils et elle sont égaux à eux-mêmes. Par contre, j'avais jusqu'à présent quelques réticences à considérer Camélia Jordana comme une bonne comédienne : je n'en ai plus. Toutefois, la véritable révélation est pour moi Jenna Thiam, merveilleuse interprète de Sandra, une jeune femme pleine de vie et de charme. Quant aux musiques accompagnant le film, on pourrait trouver qu'il y a une sorte de trop-plein, mais le choix est tellement parfait qu'on n'ose pas se plaindre !
Variations en sentiments majeurs de la part d’un réalisateur qui tient enfin son propos amoureux à hauteur de ses ambitions scénaristiques et cinématographiques. Mouret observe avec bonhomie et fantaisie tout son petit monde attablé autour de l’amour et du désir, du désir et du plaisir , en ellipses sautillantes pour ne rien perdre de leurs aventures sentimentales. C’est assez théâtral quand les femmes se racontent, et tout aussi théâtral quand Elles quittent le cadre, le plan, l’image. Mouret en fait un distinguo subtil dans l’agencement des scènes configurées pour s’emboiter à la manière de pièces gigognes. On pourrait s’y perdre, on s’y retrouve avec superbe en compagnie d’une pléiade d’acteurs plein de vie et de bonheur . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Découvert en avant première ce soir, j'aimais deja les films précédenrs de ce realisateur mais cette fois ci le plaisir a été encore plus grand! Les acteurs sont naturels et emouvants, l'histoire file l'air de rien vers des choses de plus en plus profondes et pas simplistes. J' ai meme versé une petite larme, tant la delicatesse du propos est vibrante. Je le conseille vivement!! Ps : le choix des musiques est super, c'est tres beau.
Le film bavard et pompeux comme Mouret les aime, ou comment s'esbaudir de sa veulerie de bourgeois. Tout tourne en circuit fermé: du cinéaste aux critiques, aux gogos qui iront voir le film au Saint André des Arts. Ou comment un film censé nous montrer les jeux de l'amour et du hasard en dit en réalité plus sur les divisions sociales du pays (ceux qui bossent / ceux qui passent leur temps en marivaudant).
Les sentiments, au sens large du terme, sont universels et c'est pour cela qu'ils passionnent tant. Par contre, chacun les vit de façon différente : amitié ? amour ? désir ? simple union d'intérêts communs ? Toutes les combinaisons sont possibles et tous les chemins sont envisageables avec toutefois un gros bémol : attention à ne pas se tromper de partenaire et à faire les bons choix car l'équilibre est fragile et l'harmonie délicate entre deux personnes liées. Par le biais d'une galerie de quelques personnages très différents et bien pensés, ce film se balade dans la grande symphonie sentimentale des êtres humains, montrant tour à tour ses forces mais aussi ses faiblesses. Quelques longueurs et quelques tirades un peu trop "récitées" (dommage), mais dans l'ensemble une oeuvre plutôt intéressante d'un réalisateur (Emmanuel Mouret) au regard bien aiguisé sur les choses du coeur : celles qu'on pense, celles qu'on dit et celles qu'on fait ! Un assez bon moment. Site CINEMADOURG.free.fr
Classé dans les drames par Allociné (Wikipedia a fait pareil, ils ont dû copier). Non, il n’y a pas de drame (c’est si évident que je ne spolie pas). Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, il n’y a pas de quoi y voir un drame. C’est la vie, avec sa philosophie ici. Comédie romantique s’il en est ! Un registre Rohmérien nous dit-on, oui quelque peu. Tiens, c’est la deuxième fois cette semaine que j’évoque Eric Rohmer. La fois précédente pour un cadre bucolique, ici pour les jeux du hasard, des rencontres et de l’amour. Nostalgie du cinéphile, du scénariste réalisateur peut-être aussi. Du marivaudage (contemporain et bon genre), pur jus. Avec des dialogues, un vocabulaire précis, proches d’un style littéraire. Ce genre de scénario est d’ailleurs souvent emprunté à un roman dont, après adaptation, il reprend les codes. Ici ce n’est pas le cas. Ça mérite d’être souligné car ce n’est pas forcément simple d’écrire une telle histoire. De nombreux protagonistes, en couple, amis, se liant, se déliant, s’éloignant, se retrouvant, se reliant de nouveau. On pourrait perdre le fil conducteur. Mais non, l’écriture et la réalisation sont suffisamment solides et précises pour que ça tienne sur la durée, sans lassitude aucune.
Film coup de coeur de cette rentrée sur le désir et l'amour. Avec finesse, Emmanuel Mouret présente des histoires de sentiments (et non d'amour), dans lesquelles les personnages semblent subir, plus que choisir, les rencontres qu'ils font et les émotions auxquelles ils sont en proie, qui s'avèrent souvent accidentelles et inattendues. " Pour qu'il y ait une faute, il faut quil y ait une règle. Mais quelle règle en amour?", tel est le postulat du film. On a beau dire ce qu'on veut, on ne décide pas vraiment quand il s'agit d'amour. Les acteurs ont le ton juste (Camélia Jordana, Niels Schneider, Emilie Dequenne, Vincent Macaigne), les airs de musique classique sont soigneusement choisis (Chopin, Mozart, Satie...) pour accompagner les débats philosophiques sur l'amour, chers au réalisateur comme c'était le cas dans ses films précédents ("L'art d'aimer" notamment).