Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
gside
2 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 2 octobre 2024
Pour bien connaitre le sujet, je trouve qu'il s'agit de l'un des seuls films, avec "Touched With Fire" de Paul Dialo (en anglais, jamais importé en europe), a parler du trouble bipolaire de manière réaliste. Le sentiment de toute puissance, personne ne pouvant arrêter le malade lors des phases de manie, est superbement traduit. Quand aux phases de dépression, souvent confondues avec la déprime, elles sont ici dépeintes cruement, montrant l'impact physiologique dramatique de ces épisodes, qui succèdent aux phases de manie. Le rapport entre bipolarité et expression artistique est classique mais bien illustré. Le jeu des acteurs est immersif et les personnages, attachants. Le scénario s'intéresse autant au malade qu'à son entourage, et cette dimension est rarement abordée. Si le personnage du fils semble un peu en retrait (spoiler: on aurait aimé voir les retentissements dans sa vie, à l'école par exemple ) et idéalisé, celui de Leila est trés touchant de réalisme. Je conseille ce film à toute personne qui est concernée, de près ou de loin, par cette maladie, même si cela vous remuera certainement les trippes... et je ne peux qu'espérer que cela permettra à d'autres d'avoir un autre regard sur ce qu'est la bipolarité.
Ce film sur la bipolarité m’attirait mais je ne l’ai trouvé si bon que ça. Le titre est bien choisi mais l’histoire tourne en rond même si la performance de Damien Bonnard est incroyable. De plus, j’ai été dérangé par le fait que l’alchimie du couple que ce dernier forme avec Leïla Bekhti ne fonctionnait pas à mes yeux. Par contre, les réactions de leur fils, joué par le jeune Gabriel Merz Chammah, m’ont semblé assez plausibles.
Joachim Lafosse nous fait partager l'épreuve de devoir vivre avec une personne bipolaire. C'est vrai, on ne voit pas l'autre facette (est-elle systématique ?) et uniquement les périodes de suractivités qui sont déjà assez handicapantes contrairement à ce que l'on pourrait croire. J'ai bien aimé aussi de voir que cet état est hélas nécessaire pour être créatif, qu'on ne peut pas avoir les 2, qu'il faut choisir entre une hyperactive et créatrice et une vie "classique" mais fade finalement. Ce n'est pas si simple et on finit par se demander si la réaction de la mère n'est pas excessive à tout vouloir brider tout le temps. Qui est le plus équilibré au final ? alors certes, il n'y a pas forcément d'histoire mais ce film fait quand même se poser un certain nombre de questions sur la vie avec cette maladie...
Les Intranquilles déserte le milieu médical, qu’il s’agisse des hôpitaux ou des cabinets spécialisés, pour traiter la bipolarité sous la forme d’une chronique familiale : le cadre estival de vacances passées à la mer offre un espace d’observation « au grand air », où les crises surgissent par signes avant-coureurs avant d’éclater véritablement. L’intelligence du film tient alors au choix d’un personnage peintre, pour lequel les troubles motivent une exploration de soi qui s’exprime par l’art : le contact avec la toile permet à Damien de figurer des mouvements intérieurs qu’il ne parvient sinon à contrôler et qui déconcertent son entourage. Nous, spectateurs, sommes rangés aux côtés de Leïla, d’Amine et de leurs amis, témoins d’un changement soudain de comportement, d’une envie irrépressible et déraisonnable voire dangereuse. Là réside cependant la principale limite du long métrage, soit le systématisme avec lequel il compose ses séquences, chacune porteuse d’un dysfonctionnement à venir que nous attendons un compte à rebours en tête. Cette mécanique retranscrit certes l’intranquillité des personnages, mais réduit finalement le récit à une simple étude scientifique, invalidant en partie le postulat d’une tranche de vie captée loin des cliniques ainsi que la beauté ou l’effroi d’un surgissement, programmé, répété et donc dépourvu de naturel et d’authenticité.
Voilà un titre unique pour un double. Film fort et dont on ne sort pas indemne. Les acteurs nous en font voir de toutes les couleurs et nos sentiments mis à l’épreuve. Le questionnement qui arrive en boucle à la fin est tiraillé entre le besoin d’apaisement de la famille et celui de la nécessité au peintre pour créer. N’est pas Van gogh sans folie sans fulgurances.
Présentation intelligente et sans fausse pudeur d'une maladie trop méconnue et le plus souvent caricaturée, les Intranquilles donne autant à voir les affres de la bipolarité (avec un très bon Damien Bonnard) que le désarroi des proches confrontés à l'ingérable (Leïla Bekhti très juste dans l'intériorisation des sentiments). Le récit, bien que prévisible dans ses grandes lignes, donne des séquences par moments très profondes d'humanité, dans une démarche artistique typique du cinéma français ou en tout cas francophone.
Je n’ai pas vraiment été séduit par cette histoire de couple. Les scènes sont juxtaposées sans liens évidents, les quarante-cinq premières minutes sont fades et les scènes de peinture restent sans saveur. On hésite entre l’empathie pour ce personnage bipolaire et l’agacement face à ses attitudes.
J'adore les films dont les sujets sont la psychologie et les défaillances de l'esprit (donc l'humain). Sauf qu'ici, le sujet est traité trop superficiellement. C'est très lent et les situations trop basiques pour en faire le sujet du film. C'est correctement joué mais trop fade. 2,8/5
Comme c'est juste ! le cinéaste, qui a vécu son père maniaco-dépressif de type 1spoiler: (délire psychotique suivi d'un 'effondrement dépressif) fait très bien exprimer à ses acteurs (merveilleux Damien Bonnard et Leila Bekhti) la douleur et la perturbation familiale de cette terrible maladie, « qu’on soigne, mais dont on ne guérit pas » hurle Leila. Le seul point qui manque est la terrible honte et culpabilité de Damien une fois "en chute" Enfin « les intranquilles » est un très joli titre mais une litote : La maladie est brutale et rien ne lui résiste, même pas l’amour.
Je dirais que le moment le plus beau et le plus vrai du film est celui où le jeune garçon, tout juste couché et lumière éteinte, tire sa tête sur le côté, comme s'il devait adopter cette posture étrange pour s'endormir. Pour le reste du film, je n'y ai pas cru une seconde et je ne saurais dire si cela est dû essentiellement à un problème d'écriture, de mise en scène (avec ces drôles de plan où la profondeur de champ est réduite à presque rien) ou de jeu. Ainsi notamment des scènes de frénésie quand le personnage de Damien se met à peindre. Gros plan sur son visage habité, sur ses gestes, sur les couleurs étalées parfois directement à la main sur la toile : je suppose qu'on devrait ressentir une sorte de fièvre, non ? La bipolarité et/ou l'exténuement des personnages : je n'y crois tout simplement pas. D'autant plus pour un sujet tel que celui-ci, il manque le pas de côté, la folie ou le débordement qui font que le réel frappe à la porte - par exemple tel que chez Pialat. Les répliques des personnages, les enjeux des scènes, le profil des personnages, etc. : tout est beaucoup trop simple.
Un film qui traite de façon assez sobre du trouble bipolaire. Il est peintre, il est malade, souvent exalté, hyperactif et de temps à autres, il part en vrille gravement. Elle est solide, elle l'aime, elle tente de gérer, mais arrive souvent aux limites de ce qu'elle peut faire. Ils ont un jeune garçon, ils l'aiment, il les aime mais ne comprend pas tout. Le film nous fait vivre les hauts et bas de cette maladie et des situations délicates qu'elle engendre et comprendre que quoi qu'on fasse, on n'en guérit pas. C'est factuel, sans jugement, sans avis médical, plutôt bien interprété, mais pas folichon
La réalisation est brillante au point d'être un genre d'exercice de style, il s'agit de montrer l'évolution lente (un peu trop lente et trop scolaire au point qu'on voit trop les ficelles) de l'union vers la séparation. L'interprétation de Leïla Bekhti n'est pas terrible, trop dramatique et lourde avec trop de pathos et des éclats de voix inutiles - on sait qu'elle sait jouer la comédie, inutile d'en faire des tonnes. En revanche le scénario est vraiment peu intéressant. On souhaite à Joachim Lafosse qu'il trouve un meilleur scénario.