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Jonesss
56 abonnés
38 critiques
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2,5
Publiée le 1 novembre 2021
Une vision de la bipolarité filmée de façon très contemplative factuelle et suggestive. J'aurais aimé plus d'explications, de dialogues, de compréhension. On ne voit que l'extérieur, et c'est ce qui m'a frustrée. Il m'a manqué d'avoir accès à leur intériorité, leurs pensées, leurs émotions, leurs ressentis.
« Les intranquilles » du réalisateur belge Joachim Lafosse (2021) n’est pas un film médical sur la maladie bipolaire ex-psychose maniaco-dépressive, qui est une maladie plus fréquente qu’on ne le pense et qui est insidieuse puisque le délai entre les premiers signes et le diagnostic est de 5 à 10 ans alors qu’un traitement précoce et bien suivi permet de réduire la fréquence et l’intensité des phases aiguës. Joachim Lafosse dont le père était bipolaire, s’attache à décrire les conséquences intra-familiales de la maladie dans une famille pourtant liée et aimante. Damien (Damien Bonnard), la bonne trentaine, est bipolaire (depuis quand ?) et prend du Lithium (régulièrement ou non ?). Il est artiste-peintre (et je ne commenterai pas sur la fréquence de cette maladie parmi les grands créateurs mais aussi un peu curieusement parmi les scientifiques et – avec là un autre problème – les hommes politiques !) et alors qu’il est en vacances dans le sud de la France, peut-être pressé par la commande de 40 toiles par son galiériste, il va présenter une crise maniaque aiguë. Ses extravagances vont au début faire sourire son fils et ses camarades (scène de l’étang) et rapidement conduire à des actes potentiellement dangereux pour lui et son fils (conduite à l’école en voiture). Il se dit « en forme » mais sa création artistique va s’en ressentir au fil des nuits, il va peindre, essuyer, effacer de la main, reprendre sa toile jusqu’à l’aube, jusqu’à l’épuisement sans pour autant être satisfait de son travail. Après une courte hospitalisation, « se sentant fliqué » par son épouse, il partira de son gré chez son père (Patrick Descamps). Leïla (Leïla Bekhti), son épouse, n’a apparemment pas de famille et c’est seule – les soi-disant amis se défilant rapidement dans ce type de situation - qu’elle gère avec son beau-père comme elle peut la situation … jusqu’à finir par craquer. Amine (Gabriel Merz Chammah), le fils qui a 8-10 ans, est entre ses 2 parents, protégé par sa mère mais désireux bien sûr de voir son père ! Un film très subtil et dont le titre est pertinent car dans ce contexte, personne n’est tranquille car à tout moment un mot, un geste, un événement extérieur mal interprété peuvent déboucher sur une discussion le plus souvent stérile et épuisante, ou sur un mutisme et l’accumulation des non-dits induit une distanciation de plus en plus importante entre le patient et ses proches.
Sujet difficile de la bipolarité ultra bien traité. Les personnages sont à la fois plein de vie et tourmentés. A découvrir pour comprendre l'ambiguïté de cette maladie
Vu « Les intranquilles » de Joachim Lafosse. Plongée dans les tourments d’une famille nucléaire centrée autour d’un père souffrant de bipolarité. Dans un décor rural sublime, on vit aux rythmes des crises d’un père dont le mal délabre ses proches autant que lui-même. Ce n’est pas le Joachim Lafosse le plus stressant mais il reste dans ce registre de film psychologique focalisé sur les relations familiales et la destruction. Il confirme être un réalisateur intéressant, qui se renouvelle dans ce créneau qu’il a fait sien. On regrettera tout de même la rondeur relative de cet opus, bien moins déflagrant, stressant, haletant. Reste que les acteurs de ses films excellent comme toujours, Leila Bekhti particulièrement, Damien Bonnard aussi. Et le petit garçon, qui joue le fils, témoin résistant de cette situation n’est pas sans émouvoir. A voir si l’on aime ce type de film éreintant mais talentueux. Un regret toutefois, la plongée n’est pas aussi asphyxiante que prévue.
Joachim Lafosse évite tous les pièges du genre avec un grand talent. S'écartant de l'analyse médicale de la maladie, évitant les longues explications, il parvient à mettre le spectateur en position d'observateur de l'histoire qui peut un temps rire du comportement aberrant de Damien avant d'être pris par l'émotion puis l'effroi. Car, Les intranquilles ne sont pas seulement la famille mais le cinéphile qui est pris par le suspens d'un film qui évoque Alfred Hitchcock pour le malaise généré et Maurice Pialat pour le côté picturaliste (les cadres bucoliques sont bien rendus, grâce à la superbe photographie) et l'observation d'un couple et leur enfant soudés et solidaires mais qui plie sans rompre totalement. Ce qui intéresse est la façon dont la mère et le fils sont affectés par la psychose de leur père. Joachim Lafosse s'est cependant très bien documenté sur les signes de la maladie. Porté par un Damien Bonnard dans son meilleur rôle, le film parvient à susciter tour à tour toutes les émotions, humour, peine et crainte de fait du scénario très bien travaillé et des autres acteurs dont le garçon est sublime dans un rôle délicat. Son personnage porte ainsi le rôle paradoxal du surmoi de la cellule familiale. Ainsi, à certains instants il régule les excès de son père. La musique et les chansons sont bien choisies. Notons aussi le trouble suscité par le port du masque, évoquant un tournage qui s'est déroulé lors de la crise sanitaire. Cependant, on peut se poser alors la question de la contamination de la psychose et du covid mises en corrélation. Enfin, l'ultime scène, remarquablement filmée en travelling arrière, garde toute son ambiguîté. Les Intranquilles est parfois un peu répétitif mais reste en nous comme une maladie en rémission.
Un film très bien joué que j'ai regardé avec "la boule au ventre" et qui permet de comprendre presque de l'intérieur la complexité de cette maladie qu'est la bi-polarité.
Leïla Bekhti sous son meilleur angle, une actrice incroyable, pour un rôle extraordinaire, pour un film très bien réalisé ! L'émotion est si bien apportée qu'on est plongé dans l'histoire. un film à voir, je recommande ! Je ne peu pas mettre 5 étoiles car la fin du film laisse à désirer contrairement à ce voyage qu'on m'a proposé durant la séance !
Je me suis très vite attaché au couple formé par Damien Bonnard et Leïla Bekhti. Cette dernière est comme toujours exceptionnelle. On voit détresse de cette femme face à son mari sans jamais pouvoir la résoudre. Puis à peu, on se rend compte qu'elle tombe dans la paranoïa et dans une spirale sans espoir. Le film ne tombe jamais dans le pathos et ça c'est déjà une belle performance.
Un sujet rare au cinéma. Damien Bonnard est correct, sans plus, dans ce rôle en fait assez facile. Par contre, Leïla Bekhti est magistrale dans un rôle compliquée d'une femme amoureuse qui ne peut se résoudre à abandonner son mari mais qui doit aussi protéger leur fils quand le comportement de ce père malade crée des problèmes.
De Joachim Lafosse (2021). un film intimiste sur un couple à la fois fort ou la profondeur des sentiments est immense et fragilisé par une pathologie qui met à mal une relation puissante. C'est avant tout un film d'amour, de celui qui peut faire bouger des montagnes . Même si un peu long , le film dévoile peu à peu la force incroyable qui lie les deux protagonistes. D'ailleurs la longueur sinon la langueur du début est elle essentielle à poser tous les éléments de cette histoire incroyable. Le film et c'est certainement sa grande qualité est porté par deux grands comédiens. Damien Bonnard incroyable de vérité en homme fort et fragile à la fois qui se bat contre lui même . Et donnant une prestation incroyable de force et de vérité. Et Leïla Bekhti en femme épuisée, au bord du précipice qui résiste de toutes ses forces .
Damien est peintre, mais il est atteint de troubles bipolaires. Sa femme Leïla et son fils Amine tente de supporter au mieux le quotidien avec ce père maniaco-dépressif parfois totalement ingérable sans une aide médicamenteuse ou hospitalière. Ce trouble de l'humeur psychiatrique, terrible pour la personne qui le vit et pour l'entourage qui le subit, est remarquablement dépeint dans ce drame porté par l'excellent duo Damien Bonnard / Leïla Bekthi. On aurait apprécié une fin plus construite, il faut finalement prendre ce film comme une tranche de vie très compliquée pour une famille vivant avec cette maladie. Tragique et assez touchant. Site CINEMADOURG.free.fr
Film assez dur et intense sur un homme bipolaire et la réaction de ses proches, impuissants, qui ne savent comment réagir lorsqu'il oublie de prendre ses médicaments. Leila, très calme au début, arrive à bout à la fin du film, anticipant déjà le pire (la rechute). L'enfant doit agir comme un adulte devant un père qui perd la notion du rationnel. Bernard Lavilliers chante à un moment dans le film "je veux partir quand tu es près de moi" et cela résume peut-être tout le film. Très fort
J'attendais beaucoup de ce film étant parent d'un fils bipolaire mais j'ai été globalement déçu : beaucoup d'excès et d'exagération ( c'est vraiment trop condensé ) ; le point positif c'est l'analyse des sentiments de l'entourage , leur ressenti , leur galère
Beau film sur un sujet particulièrement difficile. Le début est un peu déroutant (voir parfois un peu ennuyeux) puis on perçoit petit à petit la montée inexorable du trouble qui conduit inexorablement a l'impasse dans laquelle se retrouve ce couple. Le film traduit bien profond désarroi auquel peut conduire cette maladie pour les proches et pour le malade lui même quand il en prend conscience. Les comédiens jouent juste, la musique accompagne bien le sujet.