J'avais beaucoup apprécié le "Festen" de Vinterberg, malheureusement "Drunk" est décevant en comparaison.
Sur le papier, montrer des quinquagénaires persuadés que boire journalièrement va améliorer leur vie est une idée intriguante. Mais le traitement du sujet au premier degré produit le malaise. L'apologie de l'alcool est faite : il résout les problèmes de confiance en soi, est fédérateur, rajeunit, bref c'est une sorte de potion magique qui peut faire ressortir le meilleur de nous-même. Evidemment un drame (on s'y attend) survient qui contrecarre un peu l'idée de l'elixir bienfaisant, mais pas tant que ça en fait. Les personnages ne changent pas de comportement. Ils ne retirent aucune leçon. Rien ne se passe.
Les hommes sont stupides et font le choix d'être irresponsables. Les femmes, elles, restent au second plan. Les rôles féminins ne servent qu'à esquisser des rapports hommes-femmes laborieux. Ca ne va pas plus loin. Le thème du couple aurait pu être une ligne névralgique du récit, or il est anecdotique. La figure féminine finit par disparaître derrière des textos ternes, cela dénote davantage une mise en scène feignante qu'un choix dramaturgique mûrement réfléchi. En fait tout ce qui aurait pu donner de la profondeur au récit est évacué pour se concentrer sur le personnage joué par Mikkelsen, uniquement. Et on se demande pourquoi tant il est creux.
La réalisation est assez brute. Logique de la part d'un réalisateur du dogma 95, on ne retrouve pas pour autant la crudité des anciens films. Les acteurs sont bons, Mads Mikkelsen est efficace même s'il n'est pas celui qui brille le plus à mes yeux. Je trouve le jeu de Magnus Millang bien plus subtil en l'occurence.
2/5