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Patjob
34 abonnés
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3,0
Publiée le 29 juin 2024
Sur la forme, Robert Guédiguian montre qu’il est un cinéaste, par ses qualités de montage et de choix des plans. Sur le fond, ce « Gloria Mundi » se situe dans la ligne des opus précédents du cinéaste. La description de la condition sociale des humbles de notre société, toujours dans sa ville de prédilection, est à nouveau présente, avec un accent plus marqué sur la précarité. Et la ligne amorcée avec « Les neiges du Kilimandjaro », qui consiste en un glissement des solutions sociales vers des solutions individuelles s’amplifie, de façon un peu lourde ici (surtout par rapport à la finesse et l’émotion caractérisant le film précité), avec le positionnement de Sylvie face aux partisans de la grève et la symbolique Christique du sacrifice de Daniel. Estimable sans être convaincant.
On prend les mêmes et on recommence ? Ça ne fonctionne pas à tous les coups. Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan, formidables dans « Marie Jo et ses deux amours » du même réalisateur, ne présentent ici qu’une pâle figure qui devient vite ennuyeuse. Le scénario empile des poncifs et les caricatures : femme de ménage, prison, chômage, drogue, porno, vulgarité… Le cinéma social de Robert Guédiguian n’est pas celui de Ken Loach. Deux ans avant avec « La villa » le metteur en scène nous servait une soupe insipide où le spectateur avait droit à un étalement mièvre de bons sentiments dans un scénario ennuyeux qui sautait d’un sujet à l’autre sans jamais finir ce qu’il avait commencé à survoler. Ici il semblerait vouloir attirer le regard compatissant du spectateur mais ne fait qu’étaler de manière pathétique une suite de personnages qui n’attirent pas la sympathie et s’engluent dans les angoisses de la société.
Robert Guédiguan, cet idéaliste. il avait expliqué lors d'une interview qu'il filmait parfois des choses, non pas parce qu'elles existaient, mais pour qu'elle existent. Dans ce film, on peut dire qu"il filme des choses pour qu'elles n'existent plus. En effet, une jeunesse addict aux écrans, au business, à l'argent, monneyant chaque service, le portrait est acide mais Guediguan filme avec humanité des personnages archétypes, dans lequel Grégoire Leprince Ringuet s'avere particulièrement convaincant. Des générations qui ne se comprennent plus ou mal, mais l'espoir demeure à avec le cinéaste marseillais. De belles tranches d'humanité dans un monde noir, voilà ce qu'est ce film, sombre et lumineux à la fois.
Ça tranche un peu avec les souvenirs que j'avais des films de Guédiguian que j'ai pu voir, où le fond d'humanité émergeait souvent au milieu des difficultés, sans se laisser aller à un pessimisme trop poussé. Ici, ce n'est pas la même histoire: servi par sa troupe de fidèles qu'il sait toujours habilement utiliser, il déroule un propos singulièrement noir sur la société actuelle et sur les petites gens pas forcément dénuées de toutes les bassesses. Assez lent et contemplatif dans un premier temps, l'intrigue se complexifie ensuite (sans doute trop d'ailleurs) pour aboutir dans cette impasse longtemps pressentie, mais qui ne manque pas d'interloquer par sa justification qui me semble un peu hâtive et bancale. De beaux numéros d'acteurs cependant.
Film qui dépeint la dure vie des membres de sept adultes d'une famille recomposée à Marseille. Des thèmes sociaux comme la précarité, la sortie de prison, la mise à pied sont illustrés mais aussi d'autres problématiques comme l'insécurité ou l'adultère. Tout cela renvoie une image plutôt déprimante de la société. A tel point que le scénario finit par donner l'impression d'un excès car le sort s'acharne un peu trop sur ces couples.
Guédiguian utilise une fois de plus ses ingrédients préférés : Marseille, pauvreté, acteurs fétiches pour concocter un film avec encore moins de soleil et plus de noirceur qu'à l'accoutumée. Même si l'interprétation est correcte, que le scénario est pas mal construit, cette opposition entre les anciens qui se montrent solidaires et réfléchis et jeunesse écervelée, méprisante, sans valeur est un peu sommaire. On a du mal à croire à cette amitié entre l'ancien taulard, au demeurant taciturne, blasé et finalement altruiste et ce chauffeur de bus qui l'a remplacé auprès de sa compagne en élevant sa fille. De même, la fille en question légère de la cuisse et arriviste sans talent a du mal à plaire malgré un acte généreux, son mari traité de pauvre type et de raté semble bien l'être quand même un peu, même si il fait de son mieux, sa sœur toute en rancune et jalousie, et le compagnon de cette dernière, jeune chef d'entreprise empli de morgue, de mépris et d'envie de dominer est l'archétype de celui qu'on ne peut que détester ne font que charge run peu plus la barque sociale d'un monde libéral sur le vieux port. C'est donc certes émouvant, mais un peu lourd, binaire et larmoyant
J'avais pas le moral et c'est pire après avoir vu ce film ! Itinéraire de plusieurs générations d'une famille française qui galèrent toutes entre failles, misères, petits boulots, prison, tromperies, jalousies. Film social très juste qui attire l'œil et on se laisse porter à se morfondre ! C'est pas mal car chaque personnage a un profil travaillé...sauf cette enfant qui heureusement ne comprend rien. 3,6/5
Un guedigian toujours aussi tendre et cruel décrivant avec finesse la difficulté de vivre dans un monde sans pitié, une satire sociale à la ken loach très réussie
Un film intéressant et bien fait avec une histoire finalement originale et assez bien ficelelee qui tarde peut-être à démarrer. On passe un bon moment.
13 713 abonnés
12 426 critiques
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1,0
Publiée le 18 juillet 2024
Disons tout de suite que Robert Guèdiguian a ratè son film! Le fervent dèfenseur des causes ouvrières du cinèma français passe à côtè de son sujet! Son dèsespoir et ses valeurs humaines / familiales ne prennent pas et sombrent dans une sorte de pathètisme artificiel! Les protagonistes sont ici des caricatures tristes et dèplaisantes (mention au couple immonde Grègoire Leprince-Ringuet / Lola Naymark) face à une sociètè devenue sourde à leur dètresse! C'est radical, sombre et en deçà des possibilitès infinies de Guèdiguian qui s'abaisse à de malheureuses dèmonstrations faite d'invraisemblances! Une demie ètoile pour l'excellent Robinson Stèvenin (le seul à être convaincant et juste dans cette famille recomposèe), une autre pour Marseille transformèe en une ville indiffèrente et maussade! Le reste est quand même surjouè et souvent grotesque! Triste publicitè aussi pour l'enseigne d'achat-vente d'occasion qui se fait bien dèzinguer comme il faut dans le film spoiler: (cf. la vendeuse qui fait retirer le voile à une pauvre femme musulmane pour vèrifier que c'est bien elle sur sa carte d'identitè) ...
Dès la première image, on perçoit la gravité et l'intensité : un être humain naît, et c'est déjà un mélodrame. Ici, les individus semblent tous perdre pied, assommés par la vulgarité libérale qui nous entoure. Les plus vieux ont perdus leur idéaux. Les plus jeunes semblent ne jamais en avoir eu. Et le centre commercial devient le lieu pour promener bébé... Paradoxalement, seul un homme prisonnier semble libre, comme préservé de la vacuité de notre monde. Un film poétique et sombre, entre réalisme et conte philosophique. En cela, c'est un film hésitant, mais porteur d'une grande force. Un manifeste de la fragilité.
L'émotion brutale d'une société malade et l'espoir pourtant.....! Merci à Robert pour son regard toujours si lucide et bienveillant sur le genre humain🙏 Merci à sa tribu aussi, ses anges toujours si justes, si authentiques. Émue pour un moment, c'est certain !
Une fillette vient au monde et toute la famille est souriante et on imagine du bonheur pour cet enfant. Erreur, c'est la misère et l'ennui qui tourne autour de ce bébé. Marseille devient une ville laide dans ce film, les personnages souffrent dans cette ville qui est le décor préféré du cinéaste. Un homme sort de prison au début du film après avoir appris qu'il est grand-père et il y retourne à la fin du film après quelques errances dans les recherches d'emploi et d'abri. Si cette ambiance morose a réussi à obtenir des prix dans des festivals, il faut croire que les gens heureux sur beaucoup de plans aiment voir le malheur frapper les autres et s'en réjouir. Je n'ai eu aucun plaisir à regarder ces images.
Robert Guédiguian nous offre ici un film sombre, relatant la misère du peuple qui travaille et se lève tôt, avec les aléas y liés. Ses trois acteurs fétiches (Ascaride, Daroussin, Meylan) sont comme à l'ordinaire impeccables.
Ce superbe film est une suite non-officielle de "La ville est tranquille", autre film pessimiste et sans issue de Guédiguian sur la déliquescence du monde ouvrier marseillais.
La cellule familiale est le dernier rempart face à la brutalité des nouvelles formes de précarité (dénonciation de l'ubérisation des VTC et de la pornographie, de la toute puissance du patronat et de la soumission des salariés jetables et aux horaires ultra-flexibles dans les secteurs du ménage et du petit commerce).
L'ancienne génération, jouée par Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan et Ariane Ascaride fait preuve de solidarité même si la grande précarité d'une de ses filles fait qu'Ariane Ascaride pense parfois plus à survivre qu' à être solidaire avec les collègues grévistes, comme elle l'a fait il y a bien longtemps, en se prostituant pour nourrir cette même fille.
La jeune génération issue du milieu populaire est présentée comme impitoyable envers ses congénères pauvres. La fille d'Ariane Ascaride, Lola Naymark et son copain Grégoire Leprince-Ringuet (le seul personnage principal venant d'un milieu plus aisé) exploitent sans scrupule la misère des quartiers pauvres de Marseille avec leur magasin d'achat-revente de produits d'occasion, ainsi que leur soeur Anaïs Demoustier et leur beau-frère Robinson Stévenin, prisonniers de leur condition sociale sous-prolétarienne, regrettant déjà d'avoir donné naissance à Gloria.
Guédiguian fait un film politique qui rappelle ceux de Ken Loach en Grande-Bretagne : déterminisme social, impossibilité d'échapper à sa condition, individualisme au détriment de la solidarité de classe disparue, dégradation permanente de la qualité de vie, avec une dénonciation continue du libéralisme occidental.