« #Jesuislà » n’a rien de la comédie drôle et légère, ce que la présence d’Alain Chabat pourrait justement laisser croire, mais devient petit à petit plutôt une réflexion assez juste sur ce monde virtuel dans lequel on court après des chimères, où le (ou la) moindre inconnu(e) sur la toile devient celui ou celle avec qui on pense devoir et pouvoir tout partager !
C’est tout cet aspect que le film d’Éric Lartigau met en lumière, de manière adroite et sensible !
Évidemment, si on attend de l’humour, de l’action, ou des moments désopilants, cette histoire sera pour beaucoup ennuyeuse et sans lieu d’être...
Et de plus, il faut bien dire que le début nous plante toujours et encore ce fameux décor, avec ces sempiternels clichés, c’est à dire un cadre de vie exceptionnel, un superbe restaurant, une très belle maison dont la vue est à couper le souffle !
Il faut bien dire qu’à force, c’est franchement pénible de voir que le cinéma imagine que tout un chacun a ce style et ce cadre de vie !
Cependant et heureusement, après cet agacement évident et finalement très habituel (!), on finit par être pris par ce qui arrive à ce restaurateur, dont l’univers de son quotidien ne l’intéresse plus ou si peu...
On devine de fil en aiguille son ennui, et on le suit dans ses errances, dans ses absences, dans sa quête d’ailleurs !
Et doucement, Alain Chabat va donc nous intéresser de plus en plus, alors que son voyage en Corée du Sud prend une tournure inattendue pour lui comme pour le spectateur.
C’est là que ce personnage va se révéler, va entrer en questionnement avec lui-même, et nous conquérir vraiment en passant par un tas de situations aux répercussions justes, pertinentes, et totalement d’actualité !
C’est en effet toute une culture différente, dont l’approche sera remplie de découvertes et de surprises, et à laquelle Stéphane va être ainsi confronté, sans parler de ce qui l’attend (ou ne l’attend pas), sans en dire plus bien sûr à propos de ce détail crucial !
Ce voyage à Séoul, va donc nous permettre d’entrer en communion avec cet homme désabusé et de le comprendre, alors que de son côté il va enfin saisir le sens de la vie, la sienne, la vraie !
De très belles scènes de retrouvailles vont alors émerger de cette évidence qui s’offre tout à coup à ses yeux.
Des scènes sensibles et émouvantes, qui vont franchement grandir le personnage qu’interprète Alain Chabat, tout en donnant à l’acteur un rôle profond et à sa hauteur.
Un film de Éric Lartigau peut-être moins percutant que son célèbre et touchant « La Famille Bélier » mais à découvrir sans doute !
On ressort de cette séance avec plein de pensées en tête, en se disant : « Je suis là, et je me sens bien là, là où je suis... » !