Je n'ai jamais fait d'Escape Game de ma vie et n'étais pas spécialement parti pour voir ce film a priori très balisé. Je ne vais pas vous mentir, il l'est en grande partie. On sent qu'on s'adresse à un public vraiment ciblé, ne cherchant nullement à se prendre la tête : en même temps, lorsqu'on va voir ce genre de films, on ne peut pas dire qu'on ne s'y attend pas. D'ailleurs, tout n'est pas à jeter, loin de là : l'ambiance est plutôt bien rendue, et malgré un budget que l'on imagine aisément limité, l'équipe a su faire du bon boulot niveau décors, oppressants et variés juste comme il faut pour ne pas (trop) donner l'impression de répétition
(avec, me concernant, une légère préférence pour la salle de billard jouant à l'infini « Downtown » de Petula Clark)
. On a beau deviner à peu près (et plus ou moins dans l'ordre) qui va survivre et qui va mourir, la mécanique est suffisamment habile et efficace pour qu'on se laisse un minimum prendre au jeu, le mystère autour du choix du choix de ces « invités » et du commanditaire de l'opération intrigant un minimum. Même la dimension très stéréotypée des personnages (dont l'un interprété par la sublime Deborah Ann Woll : juste... whaou) ne me dérangeait pas trop, logique au vu de la structure narrative. Dommage que, dans la dernière ligne droite, tous les solides arguments mis en place jusque-là soient mis à mal par beaucoup de mauvais choix
(la « résurrection » de Zoey en tête : non!)
et surtout un final frôlant le grand n'importe quoi, que ce soit dans la sélection des victimes et surtout les motivations des méchants, très décevantes, pour ne pas dire ridicules (même si, au moins on ne nous fait pas le coup de la
« taupe infiltrée »
). Bref, un mélange de « Saw », « Destination finale » et de l'épisode « Jeux » de « Chapeau melon et bottes de cuir », « Escape Game » divertit, intrigue avant de se planter dans sa conclusion (notre intérêt était déjà un peu entamé avant les dernières pièces, soyons honnêtes) : une honnête récréation, mais pour la plus que probable suite, ce sera certainement sans moi.