Toutes les qualités du film de Ridley Scott sont là : des productions values phénoménales, une distribution d'actrices et d'acteurs de première catégorie. Ou presque. Car il manque le scénario passionnant, ou le sujet original pour que le film soit une réussite.
Du côté de l'histoire, nous sommes dans le sous-genre policier du film d'enlèvement avec rançon et enquête. Mais ici, originalité du scénario, il n'y a pas d'enquête, le point de vue de la police est quasi absent, si ce n'est la police italienne qui visiblement en ces années 1970 ne maitrisait rien et était à la solde des mafias. Et deuxième originalité, il n'y a personne qui réclame l'enlevé. Plus précisément, l'enlevé est le petit-fils d'un milliardaire qui refuse de payer la rançon. Ce qui fait que sa mère, pauvre et sans moyen, essai de payer la rançon, mais elle n'a pas d'argent, et comme la police étasunienne n'est pas prévenue et que le kidnapping est en Italie, elle ne peut pas faire grande chose.
Le problème du scénario et de la narration est que nous nous moquons de ce qui arrive au kidnappé (il ne suscite aucune empathie). Par contre le film provoque de l'empathie avec la mère, mais qui finalement rentre dans le moule à la fin. Car le grand père, milliardaire, le plus riche du monde, mais aussi le plus radin. Il s'agit de Jean Paul Getty et le film est donc un film historique. Nous imaginons que la réalité fut pire encore. Et un des rares plaisirs du film est de le voir mourir.
Entre le fils du milliardaire, sa belle-fille, le milliardaire ou le petit-fils, le film illustre l'adage qui dit que l'argent ne fait pas le bonheur. Les pauvres vont être contents.
La narration est plutôt tortueuse, les choses avançant lentement, voire très lentement, sans high-tech (nous sommes dans les années soixantaine dix) et sans suspense avec poursuite haletante. Dans la distribution, nous trouvons le personnage raté de Mark Wahlberg, qui ne sert pas à grand-chose, homme de main du milliardaire radin au début, puis se ralliant brutalement à la mère du kidnappé à la fin. Il pourrait être retiré, cela ne changerait rien à l'histoire ni à la narration. Michelle Williams est par contre la principale qualité du film, avec une interprétation toute en finesse, avec une palette variée.
Un film passable, et Ridley Scott peut mieux faire.