Je suis assez partagé sur Tout l'argent du monde, j'ai l'impression que le film qui raconte donc l'histoire vraie, assez invraisemblable d'ailleurs, de l'enlèvement du petit-fils du type le plus riche du monde, se perd un peu en chemin.
En fait Scott a, comme pour Alien Convenant, très bien écrit son méchant et c'est lui qui tient tout le film. Ici le méchant n'est pas le ravisseur, joué par un Romain Duris un peu en roue libre, mais le grand-père, avare au possible qui pourrait que tout s'arrête immédiatement pour son petit fils, mais qui ne veut pas payer. Clairement, il est fascinant, ses montages financiers pour ne pas payer d'impôts, sa radinerie permanente sur tout et n'importe quoi. Le coup de la cabine téléphonique à l'intérieur de sa maison au cas où des invités aimeraient passer un coup de fil, c'est du pur génie dans la radinerie la plus crasse.
J'ai également aimé le personnage de Wahlberg qui a un développement assez intéressant (un brin convenu peut-être).
Et donc forcément lorsque ces personnages sont à l'écran, le film bouillonne d'idées, dans les dialogues et même visuellement.
Par contre dès qu'on suit les ravisseurs et Romain Duris, j'ai vraiment l'impression que ça patauge un peu. Certes il y a cette volonté de représenter le personnage de Duris comme non manichéen, mais clairement on s'en fout car comparé au reste, comparé au vrai méchant du film, c'est juste pas intéressant.
En fait en abordant plusieurs point de vue comme ça c'est vraiment dommage parce qu'on perd l'intensité de la recherche du petit-fils et des confrontations avec le grand-père. On perd également en suspens et en rythme.
Ce qui fait que fatalement le film est un peu trop long et que la dernière demi-heure semble vraiment de trop.
En tous cas, malgré tous les déboires de productions, toutes les polémiques, le film s'en sort vraiment bien et est loin d'être raté, il arrive à fasciner avec sa figure quasiment divine de Plummer et son indéfectible avarice.