The Yards est un film complètement dans la lignée de Little Odessa, tellement qu'on peut vite y voir des redites dans les thèmes abordés. Retour dans la famille, famille à deux facettes, relation fraternel (même sans lien de sang), mère avec des gros problèmes de santé, figure paternel absente ou avec une relation difficile (beau père de Erika), milieu urbain où la violence triomphe toujours, et puis ce penchant pour la tragédie.
Mais quand on regarde plus loin, il y a quand même pas mal de changements, qui pour la plupart sont en faveur du second film de James Gray. Il déroule son histoire avec une ambition et un regard bien différent, se plaçant notamment plus du côté de Leo, par la même occasion il définit assez vite un méchant, en ajoutant une trahison à la relation fraternel, qui nous donne par ailleurs de grands moments comme cette bagarre de nuit entre les deux hommes.
C'est la aussi que l'évolution par rapport à Little Odessa se voit, il s'est plus lâché au niveau de l'écriture de ses personnages, qui eux même se lâchent plus, forcément. Ils sont tous bien approfondis et ils amènent à tas de choses bien complexe, comme ce triangle amoureux qui n'est certes pas la plus grande réussite du film, mais qui est quand même assez malsain.
Gray à aussi décidé de plus se concentrer sur le coté mafieux de cette société et de New York. On y retrouve donc toujours cette sobriété glaçante et élégante dans sa mise en scène, il met en place un univers sombre, noir, oppressant, dans ce milieu de la nuit en plus de cela, au milieu des tunnels et des rails.
Mais encore une fois, le jeune cinéaste a réussit à se renouveler. Il se permet quelque "folie" comme ce passage dans une boîte de nuit avec du rouge de partout, une foule en délire et de la grosse musique, une musique qui d'ailleurs est bien plus présente que dans Little Odessa, et ça a du sens. Il pratique aussi un montage nouveau, notamment dans les quelques scènes de tensions venant agrémenter le récit. La scène de l'hôpital en premier lieu.
Et puis il faut aussi féliciter le casting, ainsi que le travail de direction d'acteur de James Gray. Un Casting extraordinaire encore une fois, Mark Wahlberg tout en sobriété, James Caan qui prend sa revanche avec le Parrain, étant le patriarche de la famille (de plus une famille mafieuse), Joaquin Phoenix, Charlize Theron et bien d'autre.
Un second film plus que réussit, qui au minimum égale Little Odessa.