Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Kurosawa
583 abonnés
1 509 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 8 mars 2014
"The Yards" est le deuxième film du génial James Gray. Ce dernier s'attaque là plus à une histoire de famille qu'à une histoire sur la mafia. Gray développe avec brio les rapports (intensément complexes) entre les différents personnages (souvent destinés à l'impasse). Car la force majeure du film est bien de toujours échapper à la facilité. L'accession à la liberté, et non à la rédemption (comme chez Scorsese), se fait obligatoirement par un choix aux conséquences graves. De plus, l'intensité du thème du dilemme est représentée par un langage qui s'effectue plus par le regard que par les mots. En faisant durer le plan fixe sur un visage au lieu d'exercer le classique et rapide champ/contre-champ, Gray démontre l'intérêt qu'il porte à capter l'intériorité de ses personnages, et par conséquent, à représenter leur fragilité la plus profonde et sincère. Avec ce tel degré d'humanité dans la mise en scène, il est bien difficile de ne pas être ému, ou même bouleversé devant certains plans. D'une noirceur glaçante et d'une précision chirurgicale dans la réalisation, "The Yards" est un pur film de personnages, eux -mêmes interprétés par des comédiens magnifiques de justesse, et qui sonne comme la confirmation d'un auteur qui n'a pas fini de nous éblouir.
Deuxième film du rare James Gray, The Yard nous propose un portrait d'une famille mafieuse à l'entrée du XXIème siècle. On va suivre Léo, jeune homme plutôt réservé et qui sort de prison, il va tenter de se réinsérer "légalement" dans la vie active avec l'aide de son meilleur ami Willy. Il va donc entrer dans la société de son oncle et peu à peu va découvrir ce qui se cache réellement derrière. Entre trahison, loyauté, amitié ou encore liaison dangereuse James Gray brasse plusieurs thèmes chères à ce genre de film, et il le fait merveilleusement bien. C'est subtil et souvent poignant. Il montre aussi toutes ses qualités de metteurs en scène, c'est original et vraiment bien filmé. La photographie est superbe, très nette. The Yards est aussi porté par une troupe de talentueux comédiens et en premier lieu Joaquim Phoenix, qui fait ressortir toute la dramaturgie de son personnage. Mark Whalberg, Charlize Theron et James Caan, très sobre, sont impeccable. Un grand film signé James Gray, dramatique et passionnant.
Excellent film de James Gray qui répète et étrenne après Little Odessa ses obsessions narratives : la famille, le déchirement fratricide, la communauté new yorkaise, la religion, etc. dans un film de gangsters crépusculaire. Leo (Marc Walhberg), sorti de prison, trouve du travail dans l'entreprise mafieuse de son oncle où travaille son ami d'enfance Willie (Joachim Phoenix). Les deux, autour desquels gravite une femme, finiront de détruire leur amitié dans les rouages du business. Comme toujours chez Gray, la force du propos réside dans l'intrication du film noir (avec son antihéros soumis aux aléas) et de la tragédie (par l'affrontement des frères symboliques). Il en découle une satire d'un système corrompu. Quelque part entre Balzac et Scorcese, Gray instille sa patte, techniquement parfaite, et idéologiquement conservatrice : la Famille incarne toujours chez Gray un idéal révolu placé sous le signe du manque (le père est tôt parti) et de la déchirure. Ou comment le film noir mime la violence, sous sa forme économique, pour mieux rétablir l'ordre et la morale ; soit la pureté, quelque chose d'assez américain.
Un polar captivant, traité avec élégance. Entre liens du sang, mafia, manipulation, trahison, et vengeance, il s’agit d’une tragédie familiale au scénario très bien écrit, et à l’ambiance sombre et oppressante. Joaquin Phoenix et Mark Wahlberg crèvent l’écran. Un superbe drame qui vient s’ajouter à la très belle filmographie de James Gray et qui témoigne du grand talent du réalisateur !
Tout l'univers de James Gray est bien appris. Je clos, à titre provisoire, sa filmographie. Et autant dire qu'il a véritablement un style bien à lui. Un genre, où la famille et les choix sont centrales. Mais si il y avait l'historique dans The Immigrant, la romance dans Two Lovers, la désinvolture dans La nuit nous appartient et le sanglant dans Little Odessa, dans The Yards, c'est un peu un medley, en plus fade. Je pense réellement qu'il tient une réelle maîtrise dans les histoires d'amour, mais quand il s'agit de nous raconter des polars/bis ou thriller authentique, j'ai une certaine réticence à comprendre le message qu'il veut bien nous faire passer.
Un excellent film ! Nous sommes dans la continuité de "Little Odessa". Cette fois, James Gray ne s'intéresse pas à un seul individu lié au grand banditisme, mais au système en lui même dans ce qu'il a de plus vicieux et de plus pervers. C'est un système qui n'obéit qu'à l'argent. A la différence de beaucoup de films de gangsters, cette fois la famille n'a rien de sacré et d'idéal. C'est elle qui est la première victime de ce système. Comme dans "Little Odessa", nous voyons qu'il conduit à la destruction et à la mort. Ce monde ne mène nulle part. J'ajouterais que les acteurs sont très bon, mais particulièrement Joaquin Phoenix. Petit à petit, nous assistons à la déchéance du personnage. La musique est très bien choisie et la lumière joue un rôle important. Je sais que James Gray est fan de Coppola. On voit qu'il s'est inspiré de lui pour les lumières, ou la couleur au sens plus large. Comme pour "Little Odessa", nous avons des couleurs assez pales, froide, glaciale, qui évoque la tristesse, le manque de joie et la mort. Donc nous avons un très bon film !
Bon film avec de bons acteurs. On retrouve dans ce film la pâte de James Gray et ses thèmes de prédilection (la famille, la rédemption, l'injustice...).
Il s'était révélé auprès des cinéphiles avec "Little Odessa" et il lui fallut 6 ans pour revenir, en partie à cause d'un planning décalé. Considéré comme un chef d'oeuvre aujourd'hui avec des acteurs de grand standing, "The yards" a pourtant failli couler la carrière de J. Gray à cause d'un bide colossal. Malgré une sélection à Cannes et une critique dithyrambique, le public n'accorda que peu d'importance à ce drame shakespearien, évocation sombre du destin d'un homme qui décide de faire ce qui est juste dans un monde corrompu. Le script est dense et les persos bien campés, les acteurs sont magnifiques et la mise en scène de Gray est à tomber, bien appuyé par la sublime composition de H. Shore bref, c'est effectivement un grand film. Bien sûr c'est assez lent et l'action est peu présente mais ce n'est pas le plus important dans ce film, c'est le débat intérieur d'un garçon perdu et qui évolue dans un monde pourri à tous les étages. C'est noir, c'est beau et c'est du grand cinoche. A voir absolument. Plus de films sur
un polar magnifique sur la famille et la manipulation. résultat : un chez-d'oeuvre avec un mark wahlberg parfait, un James gray au sommet de son art, et un joaquin phoenix plus détestable que jamais.
The Yards navigue avec aisance et sobriété à l'intérieur des codes du genre policier, mais creuse discrètement le sillon d'un film de gangsters impressionniste, dont l'originalité repose sur le choix d'un héros à la présence intermittente. La mise en scène traduit brillamment ce point de vue atypique grâce à l'utilisation récurrente de rétroviseurs, judas ou miroirs, qui médiatisent le regard du spectateur et lui donnent un accès tronqué, indirect, au milieu sans pitié du rail new-yorkais.
C'est précisément ce détournement du regard, cette extériorité du point de vue, qui permet d'accéder au coeur de l'univers mystérieux où évoluent l'oncle et le meilleur ami de Leo, et à son inquiétante étrangeté.
Mais plus encore qu'un film de gangsters, The Yards, comme tous les premiers films de James Gray, est avant tout une tragédie. Le scénario laisse peu de place à l'ambiguïté: pour entrer dans la lumière, il faut repousser les autres dans l'ombre. Le clair-obscur dont joue subtilement la photographie du film rejoint ainsi une opposition plus concrète (et même violente dans ses implications) entre l'ascension et la chute.
Que toute cette trame soit elle-même prise dans la toile de relations familiales embrouillées, voire incestueuses, ne fait que renforcer cette dimension tragique et permet au film de dépasser le simple spectacle pour atteindre une certaine épure théâtrale.
Doté d'un excellent scénario, "The Yards" entraîne le spectateur dans une histoire sombre à goût de famille et de corruption. De ce fait, la réalisation démontre le long-métrage comme étant réaliste et mafieux. Par ailleurs, les acteurs sont excellents, tous autant qu'ils sont. Ainsi, le film est divertissant et très captivant grâce à un ensemble maîtrisé.
James Gray qui réalisera sept ans plus tard "La nuit nous appartient" a déjà traité du film noir et des conflits familiaux avec "The yards". Construit comme une tragédie dont l'issue est inéluctable façon "Le parrain", c'est la mise en scène classique mais classieuse et son rythme lent qui donne à "The yards" toute sa puissance émotionnelle. "The yards" est l'oeuvre d'un cinéaste qui aime le cinéma, qui croit en ses personnages, et qui fait confiance aux spectateurs. C'est aussi un grand directeur d'acteur et "The yards" ne déroge pas à la règle. Une bombe.
Excellent et noir polar sans quasiment de violence, où on est plongé dans un monde corrompu et où essaie de survivre le jeune Léo, sorti de prison pour des erreurs de jeunesse et qui sera entrainé, malgré lui, dans une spirale qui aurait pu lui être fatale. Magnifique jeu d'acteurs avec en particulier Mark Wahlberg et un inquiétant Joaquin Phoenix, étonnant en parfaite ordure. A classer dans les grandes réussites du genre.