Il n’y a pas à dire, les amateurs de films d’action bien construits devraient être satisfaits par le spectacle qu’offre "La chute du Président". D’ailleurs on lit sur l’affiche qu’après "La chute de la Maison Blanche" et "La chute de Londres", celui-ci serait le meilleur des trois. Ma foi, je suis dans l’incapacité totale de dire si c’est effectivement le cas, et ce pour la bonne et simple raison qu’à l’heure où je rédige ces lignes, je n’ai toujours pas vu l'étape londonienne, que j’ai malheureusement manquée. Sacré foutu emploi du temps… En attendant de combler cette lacune, le fait est que "La chute du Président" est distrayant, au point que je n’ai pas vu passer les deux heures. Pourtant, si on regarde la mouture générale du scénario, c’est du déjà-vu. Ben tiens, ce n’est pas la première fois qu’on s’en prend au Président des Etats-Unis pour des raisons diverses et variées, le plus fréquent étant tout de même pour l’aboutissement d’un complot. Même la notion de groupes paramilitaires n’est pas nouvelle en soi, puisque déjà traitée par Michael Bay et son célèbre "13 hours". Cependant, le film se dote de quelques petites nouveautés assez impressionnantes je dois dire. Et quand je dis cela, je pense bien évidemment à l’attaque perpétrée sur le Président et sa garde rapprochée. Perso, je n'avais jamais rien vu de pareil et ai trouvé l'idée géniale, même en sachant qu'avec la technologie d'aujourd'hui, on peut se permettre beaucoup plus de choses qu'auparavant. Seulement il y a une faille : quand on décide de laisser en vie le héros du film, il faut s’attendre à ce qu’il y ait un retour de bâton, en particulier quand celui-ci est plus fort et plus malin que tout le monde, comme d’habitude du reste, ainsi que dans tout film d’action américain qui se respecte. Mais bon, en même temps, le film aurait été très rapidement fini. Peu importe, cela permet de faire entrer en scène un Nick Nolte plus touchant que jamais, et c’est même par lui qu’entre un petit vent de fraîcheur bienvenu malgré sa tenue semblable à celle d’un dernier trappeur fatigué. D’ailleurs, on prend fait et cause très vite pour lui, nous faisant alterner entre émotion et sourire. Et puis l’air de rien, le film se targue d’avoir bouclé la boucle en commençant et en se finissant plus ou moins de la même manière… euuuh sur les scènes d’action, je parle hein. Oui, "La chute du Président" a le mérite de cueillir le spectateur à froid et de le mettre dans le bain tout de suite pour que l’un et l’autre ne se lâchent plus mutuellement. La musique signée David Buckley vient accompagner l’intrigue de façon efficace, surtout quand elle vient renforcer les moments de tension. Les scènes d’action sont très bien faites, très immersives. Elles sont même parfois filmées au plus près, comme c’est le cas dans le SUV, et c’est plutôt bien vu car ça tient compte de l’étroitesse de l’espace que constitue ce véhicule, alors ça crédibilise cette scène. La contrepartie est que la scène perd en lisibilité, et on voit assez mal ce qu’il s’y passe, d’autant que tout va très vite. Le réalisateur peu prolifique Ric Roman Waugh n’a donc rien à envier aux plus grands spécialistes du genre. Après, que dire ? Que les acteurs sont au sommet de leur forme ? Ça oui, je peux vous l’assurer. On connait la combativité hors norme de Gerard Butler formidablement mise en scène dans "300. Danny Huston joue bien le coup également même si on devine assez rapidement que son personnage est impliqué dans cette grosse pagaille. Et personnellement, je suis heureux de retrouver Morgan Freeman dans le genre de rôle qui lui va le mieux : celle du vieux sage, et qui se permet même d'apporter une petite morale. Alors même si "La chute du Président" est un film qui n’offre pas grand-chose de réellement neuf, il réussit à divertir efficacement le spectateur durant deux heures. Ses atouts ? Un rythme soutenu, parfois et judicieusement aéré de quelques moments de répit, un montage impeccable, et surtout… un attachement à certains personnages (les bons) par une description plus poussée. Il se dit que Wade sait tout de Mike, eh bien nous aussi ! Cerise sur le gâteau : la bande-son, absolument énorme !