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Bertie Quincampoix
103 abonnés
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3,5
Publiée le 4 décembre 2017
Palme d'or à Cannes en 2017, The square de Ruben Östlund s'évertue à mettre en place un dispositif dont le but est limpide : créer un profond malaise chez le spectateur. En cela, il réussi parfaitement son exercice. Car en effet, difficile de ne pas s'identifier au personnage principal, Christian, directeur d'un musée d'art contemporain réputé et archétype du bobo moyen occidental. Plein de bonnes intentions, porteur d'un discours passe-partout de tolérance et de générosité, il peine cependant lourdement à mettre la réalité de son quotidien au diapason de ses grands principes. Car en Suède comme ailleurs, les SDF peuplent chaque coin de rue, et les quartiers périphériques sont bondés de gens davantage préoccupés par la gestion de leur fin de mois que par la dernière exposition en ville faisant primer le concept sur la finalité de l'œuvre. Et en Suède comme ailleurs, lorsqu'on est bien intégré dans le corps social, qu'on est sur-sollicité par son métier, on adopte bien souvent une stratégie de l'autruche face à ces défis du quotidien. Le cinéaste suédois passe ainsi son temps à mettre en pleine lumière ce fossé entre nos bonnes intentions et une réalité bien moins reluisante, appuyant avec insistance là où ça fait mal, et n'épargnant personne au passage. Quitte à en faire trop. Il n'empêche que même si c'est douloureux et parfois démago, ça fait réfléchir. À voir.
Christian, le directeur du musée d'art contemporain X-Royal, cherche à repousser les limites du genre. L'obtention d'une donation par de riches suédois lui permet de monter une exposition baptisée The Square, un carré symbolique au sein duquel chacun est obligé d'écouter et de prendre soin des autres. Mais préoccupé par d'autres soucis - avec les femmes, avec ses enfants, avec le vol de son téléphone qui l'entraine dans l'univers des cités populaires et la prise de conscience de l'arrogance de sa classe - il perd le contrôle de la campagne publicitaire pour The Square. La question initiale posée par Christian à la journaliste Anne, est-ce que le fait de poser un sac à man dans un musée fait de ce sac une œuvre d'art, trouve une forme de réponse au fil du film. La scène du faux gorille pendant le repas de gala est particulièrement succulente. The Square ne laisse pas indifférent.
Le rôle principal d'un film est de laisser son empreinte.
En sortant de la séance nous avons eu un long débat sur le sens de l'art contemporain , sur le rôle que peu jouer "un carré" sur notre vision de la société, sur ce qui est devenu invible à nos yeux. Nous sommes comme des êtres aveugles. Le film veut nous éveiller. Et le scénario indique que comme les mouvements des ailes d'un papillon chaque action peut avoir une incidence! Positive (aider son prochain) , ou négative (punir un enfant). Bravo pour le scénario, bravo pour les acteurs et Sublime jeu de Dominic West !! A voir en famille.
Christian est un père divorcé est très ouvert aux grandes causes humanitaires. Directeur d'un grand musée, il participe à la recherche d'une publicité qui pourrait éveiller les consciences de chacun. Mais le choix qui est retenu, un peu malgré lui, va s'avouer coûteux dans sa propre vie.
The square, c'est le genre de cinéma festivalier qui rafle les prix par manque de prise de risque. Et pourtant, tout commençait bien, l'humour était au rendez-vous, les personnages étaient en place pour une comédie réjouissante et grinçante. Malheureusement le moralisme bien-pensant prend bien vite la relève et les rires ne sont plus au rendez-vous pour une deuxième partie d'une extrême lourdeur, sans parler d'un parti pris réaliste pénible qui ne résiste pas, loin s'en faut, à l'improbabilité des situations.
Lauréat de la Palme d’or 2017, Ruben Östlund poursuit son étude sur notre incapacité à adopter des valeurs fondamentales, en l’occurrence la confiance et l’altruisme. Ce cinéaste iconoclaste aux méthodes voisines de celles de Michael Haneke aime décortiquer les comportements du genre humain, les soumettre à des imprévus et les pousser à l’extrême pour en révéler les dysfonctionnements. Par le prisme de son personnage principal, The square force le spectateur à s’interroger sur ses propres réactions. Ici, se dérober n’est pas jouer. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Quand les situations échappent même si on est censé faire référence, analyser et appréhender les événements avec un jugement sûr et reconnu. Les rencontres fortuites de classes et de cultures différentes font apparaître des cassures incontrôlées. On ne s’aperçoit pas que film dure 2h30 et les quelques longueurs sont nécessaires à l'ambiance particulière.
Pour intellos qui veulent transpirer des méninges. Je suppose qu'on adore ou qu'on déteste. Sans queue ni tête à certains moments, vaseux à d'autres. La scène de l'homme singe ( singe homme ?) ne parvient pas à me hisser à la portée du film, suis très perplexe... Je suis restée jusqu'à la fin, mais ce fût ardu ! Mon avis est dépourvu de méchanceté, nous n'avons pas tous (heureusement) les mêmes ressentis mais moi je n'ai pas aimé.
The square est un film assez hors norme. Au départ, une leçon donnée au monde : on ne s'occupe pas assez de son prochain, on n'aide pas assez les gens de son proche entourage (ceux qui sont dans notre carré). Et ensuite la découverte du personnage principal : Christian, beau directeur de musée d'art contemporain dont on va découvrir les différentes facettes et ses zones d'ombre. Voilà le décor est planté. Elisabeth Moss est parfaite Dominic West toujours pertinent et le héros principal une vraie découverte. Mais qu'arrive t il quand on sort de la salle ? A t on envie de plus aider son prochain ? ce n'est sûrement pas le but d'un film de changer les comportements des spectateurs. Non, le film perturbe un peu mais pas assez pour déranger vraiment le public. Une palme d'or était elle méritée pour ce film ? Sûrement mais on sent bien que si c'est ce film qui remporte sur une année une des plus grandes récompenses du milieu du cinéma, c'est dire la qualité de tous les autres films en compétition et de tous les autres films non sélectionnés. Alors il nous vient une sorte de malaise : voir le cinéma un peu privé de chefs d'oeuvre et se réconforter finalement avec les séries.
spoiler: « The Square » est un film qui donne à voir plusieurs niveaux de lectures à travers le même prisme qui est celui de l’aspect mimétique de l’oeuvre « The Square » elle-même.
D’abord le niveau le plus probant est celui de la contrainte, c’est une notion centrale de l’oeuvre. Elle se manifeste à de très nombreuse reprise: dès le départ lorsque Christian doit aller à une interview. Celui-ci déjà malmené par une soirée fort agitée se retrouve sur un tabouret ridiculement petit (comparée à sa taille) et de fait son corps se retrouve lui même contraint. Ensuite la deuxième contrainte devient intellectuelle, il doit en effet éclaircir un propos totalement opaque qu’il a tenu dans un magazine et que la journaliste ne manque pas de soulever. Par la suite il se retrouve victime d’une mise en scène dans laquelle il se fait voler ses effets personnels.
Par ailleurs, nous pouvons lister d’autres lieux représentatifs du mimétisme de cette oeuvre tout au long du film:
- La salle de réception dans laquelle on assiste à la performance d’un homme-singe. Durant cette scène une femme appelle « à l’aide » comme si elle était bien dans « The Square » et pour aller plus loin elle devient la « proie » de l’homme-singe au sein de son territoire sur lequel personne n’ose bouger ni lever les yeux. On a donc un rapport de force qui s’opère entre un artiste(l’homme qui joue le singe/gorille?) et les spectateurs, qui eux sont dépossédés de leur liberté pendant cet instant. Qui pourrait les aider ? Ils sont tous dans « The Square » mais pourtant aucun individu de l’extérieur ne vient leur porter secours.
- L’immeuble: lui aussi théâtre de mini « The Square » , on a une mise en abime de la double dynamique intérieur vers extérieur et de l’extérieur vers l’intérieur: soit de soi vers les autres et des autres vers soi. La scene vertigineuse de la montée des marches vers la fin du film accentue l’effort parcouru mais surtout cet effet cinématographique devient contraignant pour le spectateur lui-même — est-il interpellé par cet effet ? N’étant pas certain de l’impact propre à chacun nous pouvons néanmoins relever la volonté de contraindre une fois de plus l’espace: ici il s’agit de l’instant où le spectateur regarde la scène et l’effort visuel est à réaliser (dixit mon voisin qui a détourné les yeux.)
- Christian lui-même (lieu abstrait?): de nouveau contraint lors de la scene de sexe : on ne sait pas ce que la journaliste finit par faire du préservatif mais celui-ci se retrouve dans la chambre (fermée) qui est une pièce carré et dans laquelle notre héros doit faire face au doute: peut-il faire confiance à cette femme ?
- Dans le centre commercial: Christian demande de l’aide à un mendiant, il s’agit d’une vraie expérimentation de l’oeuvre « The Square », qui s’avère positive. Toutefois si cette expérience, ce test fonctionne bien sur un seul individu, démuni et humble il n’en va pas de même avec la masse anonyme des clients du magasin qui ignore totalement Christian lorsque celui-ci demande de l’aide. Il est intéressant de noter la double dynamique (encore), entre la premiere expérience qui va sans doute de lui personnellement vers l’homme qui mendie et la deuxième qui va de lui vers la foule anonyme. Que pouvons nous en penser ? Qu’il s’agit d’un cliché, d’une moquerie: l’oeuvre fonctionne (en tant qu’elle est une performance) sur un être n’attendant rien et ne demandant rien et qu’elle échoue face au public visé par l’artiste ?
- Dans la rue: « sauvez une vie » ?
- Le préservatif: « sauvez une vie » ?
- La femme qui se fait agressez: « sauvez une vie » ?
- Enfin, le mendiant agit comme une figure reflective, il est comme un miroir que l’on promène le long du chemin* — à l’échelle du film cela pose la question suivante: ce film est-il une métaphore filée de l’oeuvre « The Square », qui existe déjà et qui a été crée par le réalisateur lui meme. Autrement dit, ce film n’est il pas qu’une expérience artistique, une performance toute entière qui s’attache par la succession de mini-The Square , à nous faire vivre, nous spectateurs: l’experience de l’oeuvre à travers un aspect de test de laboratoire: Christian n’est-il pas la souris que l’on place dans un film qui est « The Square » ? Et nous spectateurs ne sommes nous pas les scientifiques amateurs qui attendons de voir comment il va réagir et comment son environnement va réagir: ses enfants ? Ses conquêtes ? Ses collègues ? Sa responsabilité: matérialisée par le petit garçon ?
Un film anxiogène de par la lourdeur des scenes et l'incohérence de leur enchaînement. Un vrai film d'auteur pour Cannes, dans une démarche idéologique qui vise à l'intéressement et en aucun cas à une forme d'esthetique. Dialogues trop réels, pas d effort cinématographique, mis à part le leit motiv musical de la Sonate. Un film plus intéressant lorsqu'il est terminé, qui s'inscrit totalement dans un Art contemporain qui doit incarner une idée avant de susciter une émotion. Rappelons que le cinéma est aussi un spectacle, qu'il y a des codes narratifs et artistiques dans lesquels le spectateur doit être sensitivement conquis. Il n en est rien. Même l idée du film est traitée de manière assez plate et anodine. Un enchaînement de faits divers pour des soucis de bourgeois qui m'ont agacé. Respectons les codes esthétiques quand on prétend être un artiste
De Ruben Östlund (2017). Au premier abord le film pourrait apparaitre austère . pourtant il devient vite passionnant et nous entraine dans une réflexion profonde sur la société et ses valeurs . Réalisation au cordeau, crescendo, ce à partir au début d'un argument plus tôt léger. Pour autant cet argument joue aussi comme la colonne vertébrale d'une exposition que le responsable d'un musée est censé organiser. Lumineux dans la façon d'amener le spectateur à se poser d'abord en simple voyeur puis à s'interroger sur ses propres contradictions et ses valeurs et leur confrontation à la réalité. C'est parfois trach , provoquant voire carrément dérangeant jusqu'au véritable malaise. Une satire comme le réalisateur sait le faire de la haute société qui se veut et se croit l'élite ! Une critique sans concession sur les dérives de certaines valeurs brandies pourtant comme un totem. Un critique aussi sur l'Art moderne et tout ce petit monde qui tourne aussi. A bien des égards on se croit à la FIAC à Paris. Très bien interprété notamment par Claes BANG. Et bien sûr Terry NOTARY dans une des scènes les plus fortes et dérangeantes du film. Elisabeth Moss, Dominic West plus
Film percutant qui marche sur nos pires travers - nos peurs et évidemment nos dernières certitudes, qui mérite le détour, rien que pour son ton sarcastique, cette désinvolture à la J. Tati. Quelques scènes mémorables - drôles - incongrues ou dérangeantes. Il film qui nous renvoie un reflet bien terne sur notre évolution - de nos évolutions. On n'en ressort donc pas indemne. Et si finalement le plus humain était ce chimpanzé . . .
Un bon film mais beaucoup de scènes à rallonge, qui n’avaient pas forcément de sens. Je n’ai pas non plus toujours compris certaines parties, peut-être parce que la satire de l’art contemporain est partie un peu loin!