Le festival de Cannes est capable du meilleur comme du pire. Après avoir consacré récemment des œuvres bouleversantes comme Moi, Daniel Blake ou encore The Tree Of Life, le jury a dut faire face cette année à une cuvée d’un faible niveau. Alors tout n’était pas à jeter évidemment, on aurait imaginé et aimé que la palme d’or revienne à 120 battements par minutes ou Okja, c’est finalement un film suédois passé inaperçu qui l’emporta, The Square.
On suit les pas de Christian, un directeur de musée en pleine préparation d’une nouvelle exposition intitulé The Square, un lieu où chacun s’interroge sur son rapport à l’autre. Pour ce qui est de l’histoire, on s’arrêtera là, en même temps le film ne raconte pas grand-chose de plus. Du réalisateur Robin Ostlund, on ne connaissait pas grand-chose et après ces deux heures vingt interminables, on n’as pas forcément envie d’en savoir plus. Ce film, à la bande annonce alléchante, est vendu comme une critique féroce du monde de l’art et de la bourgeoisie, il n’as en fait rien de mordant. A vrai dire le film est ce qu’il dénonce, le comble ultime d’une œuvre soit disant virulente.
Le quotidien de son personnage principal est filmé dans des scènes d’un ennui abyssal assommé de conversations futiles et inintéressantes. Il passe par exemple la moitié de son temps dans une histoire de téléphone volé dont on se moque complétement. Dans une autre partie du film, le réalisateur tente de la jouer un peu provoc en tirant de très grosses ficelles, ‘Oh regarde comme ma scène est dérangeante’. Tout cela pour se terminer dans une scène de banquet où l’on se coltine une ‘performance’ d’un homme singe malaisante et insupportable. Savoir déranger le spectateur en le scotchant au fond de son siège est un art dont tout le monde ne maitrise pas les codes visiblement. De plus la place donnée aux Roms dans le film est tellement caricaturale, une petite dose de racisme, histoire de conforter certains spectateurs sans doute.
A cela, on ajoute une réalisation plate. Esthétiquement et pour un film parlant d’art, c’est très laid avec une colorimétrie juste repoussante. On pourrait aussi parler de la musique mais ça ne remonterait pas le niveau du film. Ah si, il y a un morceau de Justice plutôt bien amené, pour le reste on doit se coltiner tout le long une atroce reprise de Bach et d’autres morceaux insignifiants.
The Square n’est donc pas loin d’être le plus mauvais film vu cette année. Prétentieux, ennuyeux, insignifiant et surchargé de longueurs, on se demande encore comment il a pu obtenir la si prestigieuse palme d’Or.