Loupé. Oui un James Bond peut être raté, même avec Roger Moore, pourtant pas le plus mauvais par ailleurs. Si on a tous les ingrédients habituels ils sont poussés ici au maximum : double dose de gadgets, de James Bond girls toutes aussi potiches les unes que les autres (dont une agente qui ne sait rien à part mal mentir), d’effets spéciaux foirés et d’actions en accélérés moches. Du coup on a plutôt une impression de caricature non voulue que de véritable agent secret aux trucs incroyables. Cela gâche évidemment tout et montre l’uniformité sur laquelle étaient construits les opus de l’époque.
En découle un ennui terrible car l’histoire se complique sans raison, mais sans apporter d’intérêt non plus, la trame est trop connue pour ne pas être devinée (uniformité…), la mise en scène est trop mal foutue pour être suivie tranquillement à cause de coupes anarchiques, des longueurs inutiles, un rythme cassé, des silences ch.iants et trop peu de transitions acceptables.
Si on continue malgré tout (faut en vouloir) on peut remarquer, hormis de mauvais acteurs, des décors mal exploités ou moches, des incrustations affreuses, de trop nombreux passages en accélérés, des FX ratés donc, mais surtout des placements produits qui valent une plage de pub de TF1 à 20h50 (donc qui dure 10 minutes au moins). On a donc British Airways, Seiko, 7up et Marlboro comme coupables de dénaturation de film et entreprises trop friquées. A noter pour la dernière qu’elle contourne donc l’interdiction de faire de la publicité, mais surtout que le docteur qui les utilise ici ne fume pas, pur placement produit sans même chercher à l’intégrer un tant soit peu au long métrage…
Malheureusement ça ne s’arrête pas là car on a aussi des costumes ridicules et kitch, une mauvaise musique sauf quand elle reprend le thème de John Barry, un générique inconnu pour de bonnes raisons, des dialogues niaiseux, un humour hors service, et beaucoup d’invraisemblances. Dès le début, Requin (seul bon point du film)
survit à une chute libre de plusieurs milliers de mètres grâce à un chapiteau, une femme arrive en voiture mais quand elle est poursuivie par des chiens elle part… à pieds, les héros s’enfuient du feu du décollage d’une fusée sans soucis (pourtant à quelques mètres le feu va plus vite qu’eux, et leur oxygène est un peu cramé), puis Bond se planque en fermant la porte juste devant des scientifiques qui arrivent mais ne voient rien bien sûr, sans parler du lanceur pro de couteaux qui rate Bond en face de lui (l’inverse n’est pas vrai, et du 1er coup) ainsi que les habituels méchants qui arrosent à la mitraillette mais loupent sans cesse tout.
Je conclurais avec le fait qu’en plus ça pompe pas mal sur d’autres long métrages : 2001 l’odyssée de l’espace pour le style astronaute (1968), Star wars 4 pour les batailles spatiales (1977) et Rencontre du 3è type pour la petit musique (1977), rappelons que Moonraker date de 1979. Bref c’est loupé sur toute la ligne, et même les fans de Bond ne devraient honnêtement pas le compter dans la saga, trop un navet.