Je le dis d’emblée, je ne suis pas très James Bond.
Je n’ai vu que 4 James Bond au cinéma et suis ressorti à chaque fois peu emballé.
A la téloche, l’espion 007 n’est donc pas ma priorité. Je peux même m’en passer.
Puisque j’ai la possibilité de tous les voir, je vais me contraindre à parfaire ma culture 007.
D’où une naïveté parfois volontaire et sincère.
« Moonraker »
11ème volet de la saga James Bond réalisé par Lewis Gilbert, son troisième.
Incroyable, je ne l’avais encore jamais vu ! Déjà 9 sur 11 !
Je trouve le générique un peu paresseux, il assure le minimum avec les éternelles silhouettes féminines aux seins que l’on devine dénudés en apesanteur.
« Moonraker » est un gros délire !
Comme je l’ai écrit précédemment, il faut regarder James Bond comme une grosse BD. Et là, ce 11ème volet est vraiment à regarder comme une BD.
Un gros délire, vous-dis-je !
Après Tintin dans la Lune, 007 dans l’Espace.
James Bond doit enquêter sur la disparition d’une navette spatiale. Il doit contacter Hugo Drax, le constructeur même de la navette.
C’est le méchant de service joué par un Français : Michael Lonsdale.
Son timbre de voix, sa diction particulière apportent un plus à son personnage au tempérament calme, froid et acide.
Je le préfère à Curt Jurgens.
Remarque : il n’est pas le seul Français à jouer dans ce Moonraker.
L’air de rien, « Moonraker » devance la réalité. La navette spatiale effectuera son premier vol en avril 1981, soit près d’un an et demi après « Moonraker ».
Jules Verne et Tintin avaient effectué un voyage dans la Lune bien avant le discours de J.F Kennedy !
Dans « L’espion qui m’aimait », James Bond s’était associé avec Triple X, une espionne soviétique, ici,
l’agent 007 accomplira sa mission avec une espionne de la CIA, miss Goodhead.
Chacun son tour.
Au même titre qu’ Anya Amasova, Holly Goodhead fera jeu égal avec son homologue britannique. Voilà deux James Bond de suite où les partenaires féminines de l’agent 007 ne sont pas des faire-valoir.
Et le couple fonctionne bien.
J’avais écrit que retrouver le shérif Pepper dans « L’homme au pistolet d’or » après « Vivre et laisser mourir » était une bonne idée,
ici, on retrouve Jaws (Richard Kiel) après « L’espion qui m’aimait ».
J’apprécie les liens, petits soient-ils, qui font référence à des opus précédents.
Je comprends que d’aucuns n’apprécient pas le retournement de situation de Jaws,
mais comme ce « Moonraker » flirte avec la science fiction parodique, cela ne m’a pas du tout irrité.
Car il faut bien avouer que ce 11ème volet n’est pas du tout à prendre au sérieux !
Compte tenu du discours de Drax sur la race humaine parfaite, j’avais comme une intuition que Jaws ne pouvait pas faire partie du plan.
C’était prévisible.
James Bond s’en est bien chargé.
La James Bond Girl ?
J’en compte deux. Avant miss Goodhead sous les traits de Lois Chiles, une Française Corinne Cléry qui interprète Corinne Dufour.
Elle ne fera pas long feu
.
Elle pilote un hélicoptère (comme Pussy Galore) avec une tenue évidemment échancrée laissant entrevoir une poitrine délestée de tout soutien-gorge ; elle pilote aussi sans casque qu’elle abandonne après deux plans !
Brushing oblige !
Bref, son rôle correspond au cahier des charges de la saga. Décoratif.
A voir en V.O pour la diction particulière de Michael Lonsdale…