" Le film "La favorite" est surtout intéressant pour découvrir une période méconnue du royaume de la derniere heritière de la lignée des Stuart, la Reine Anne au début du XVIIIe siècle. On la découvre avec effroi, instable, très facilement manipulable. La Reine Anne, jouée par la magistrale Olivia Colman, affaiblie par la maladie, occupe le trône alors qu'en réalité, son amie, Lady Sarah gouverne d'une main de fer le palais et même le pays ... Elle profite bien évidemment de leurs faveurs ! J'ai été frappé par la forte contradiction avec la Reine Victoria qui est à la fois prestigieuse et intimidante ... C'est surprenant !
Le film "La favorite" raconte d'un ton acerbe, une lutte à la fois féroce et jubilatoire entre les deux femmes, Lady Sarah et Abigail, sa cousine lointaine, une noble déchue qui arrive au palais. Elles vont se battre pour obtenir les faveurs de la Reine. Abigail deviendra la nouvelle confidente de la Reine Anne, isolée, en quête d'amour. Mais qu'est ce qu'elles sont machiavéliques au point de profiter de la naïveté de la Reine Anne. Leurs dialogues sont à la fois cruels et jouissifs surtout dans les termes du rapport de force avec les hommes. Abigail est une femme insoumise, elle séduit les hommes par interêt, elle utilise le sexe comme monnaie d'échange, elle fait le tir aux pigeons ... Ce film frôle de l'humour noir, du comique ...
D'ailleurs, il montre aussi la déconnexion de réalité des aristocrates jouissant des grandeurs de la cour ... Ils mangent, ils boivent, ils font la fête, ils baisent ... "Que dire de ça si on pense à la politique économique actuelle ?" ai-je pensé ! Bref, l'atmosphère de certains scènes peu lumineuses avec des personnages maquillés et coiffés d'une perruque, m'ont envouté par la beauté diabolique des décors, des costumes et du maquillage des aristocrates, elles m'ont fait penser à celles du film "Barry Lyndon" de Stanley Kubrick. De même, par moment, des scènes avec des objectifs grand angle qui longent les murs du palais, me donnent l'impression de malaise et d'enfermement ... On s'y perd, on reste impuissant face à l'immensité des pièces .. On se croirait presque dans "Shinning" de Stephen King ... Non mais, n'exagérons rien ! Quel huis clos étouffant ! Enfin, pas mal, ce film ! Dommage pour la fin abrupte ! MMhhh... "