Votre avis sur La Favorite ?
3,5
Publiée le 5 juillet 2021
Les prestations de haute volée des trois principales actrices donnent son intérêt à ce film soigné qui recèle hélas peu de surprises narratives. Les ressorts de l'intrigue sont vite posés et rien ne vient casser la trop belle mécanique : la favorite en titre de la reine Anne protège la petite nouvelle qui masque de plus en plus mal son ambition, jusqu'au conflit inévitable pour la place de première favorite. Le personnage le plus intéressant est finalement celui de la reine, femme malade, folle, mélancolique, tour à tour ingénue et acariâtre. Manipulée par les deux prétendantes qui rivalisent de flagornerie, de coups bas, et de répliques cassantes, la reine souffre de cette situation mais n'a pas la force de caractère suffisante pour en sortir. La cour, un univers aussi malsain pour les souverains que pour les courtisans, finalement.
5,0
Publiée le 3 mai 2019
Le meilleur film de Lanthimos. Il lui fallait sombrer dans cette décadence très Greeneway pour toucher au sublime. J'adore ces films en costume qui n'en sont pas et sont en revanche de vraies œuvres non illustratives (comme Ridicule, de Leconte, dans un autre registre)
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 6 février 2019
Le meilleur film de 2018/2019, enfin du cinéma projeté sur une toile, ça nous change des "filmeurs de scénario" locaux... Tout est maîtrisé, ici, du jeu à l'image splendide, à la lumière, aux décors, bref, ce qui fait d'un film, un Film. On se laisse emporter par l'histoire et on aimerait que ça ne s'arrête pas. Les comédiennes sont sublimes, notamment la Weisz, toujours impeccable.
3,5
Publiée le 24 février 2019
Un beau film ambigu, séduisant mais avec un petit arrière-gout d'amertume et d'inachevé. Lanthimios nous propose un long métrage caractérisé par un montage dynamique, des prises de vue sophistiquées, des décors intérieurs et des costumes somptueux. Le réalisateur ne manque pas de souligner l'habituelle déconnexion de la noblesse dans les cours royales, tournée ici en ridicule avec des paris sur une course de canards ou un concours de jet de fruits exotiques sur un noble nu comme un ver! La nouveauté réside dans la confrontation au sommet entre trois femmes, et la relégation au second rang des personnages masculins. Le casting est remarquable, en particulier Olivia Colman dans le rôle de la reine malade, cyclothymique et autoritaire. Qu'en retire-t-on à la fin, une fois passée la mascarade de ce faux film historique? Une sorte d'exercice de style brillant, auquel il manque peut-être une conclusion par le haut pour ne pas être rattrapé par la fatuité de ces jeux de pouvoirs pervers et destructeurs. Cinéma 1vo - février 2019
4,0
Publiée le 11 février 2019
Yórgos Lánthimos installe son nouveau film dans l'intimité cour royale de l'Angleterre du 18ème siècle , et c'est réussi !
Une confrontation passionnante entre Sarah Churchill interprétée par Rachel Weisz et Abigail Masham interprétée par Emma Stone, avec au milieu de toutes ces piques celle qui attire les convoitises, la reine Anne d'Angleterre complètement perdu et malade, interprétée par Olivia Colman ( d'ailleurs inutile de revenir sur le talent de ce trio, qui est juste excellent ).

Ne connaissant pas du tout le cinéma de Lánthimos, j'ai très bien remarquer sa touche personnel de mettre un peu d'absurde dans ces histoires, et cela passe très bien dans le film.
De plus, mention spéciale à sa réalisation remplie d’esthétisme ( une superbe utilisation du grand angle ).

Le film ''La Favorite'', grand favori pour les oscars 2019 ! ( et c'est mérité )
4,0
Publiée le 17 février 2019
Une toute petite histoire dans l'Histoire à la cour de la reine Anne d'Angleterre, au XVIIIème siècle et en des temps où la France et l'Angleterre se livraient bataille. L'interprétation de cette histoire de cour, de noblesse perdue puis retrouvée à la grâce d'une monarque plus puérile et idiote qu'humaine et éclairée, est surprenante. La reine au gré de ses faiblesses va finir par retourner une situation à l'avantage de celle qui est en disgrâce celai ne profitera au final qu'à une prise de conscience aussi réelle et authentique qu'attristante et effrayante : ce sont bien les rapports de pouvoir qui gouvernent les relations humaines particulièrement dans le domaine politique; aussi, et malgré toute l'intelligence et l'habileté que l'on déploie pour s'évertuer à composer avec, nul ne peut s'en échapper qu'au prix d'une remise en question volontaire ou subie. Le film est une vraie réussite esthétique, et la crudité, voire la cruauté de son propos sur fond de rivalité féminine en font une oeuvre éclatante d'authenticité. Ce qui se passe à la cour d'Angleterre pourrait tout aussi bien se passer dans n'importe quel palais d'Europe ou du Monde en des temps ou des lieux semblables ou différents, le message de fond demeure le même et illustre la perversité que l'âme humaine peut déployer pour tenter de conserver les acquis, la position sociale et le pouvoir sur ses congénères, mais n'est-ce pas finalement au prix du vrai sens de la vie, qui ne peut se retrouver que dans le retour à soi et à ses valeurs propres ? On pense à "Barry Lindon" de Stanley Kubrick pour l'esthétisme de la composition (décors, photo, costumes), on pense aussi aux "Liaison dangereuses" de Stephen Frears pour le jeu machiavélique des personnages et le rythme de l'intrigue. Bref une vraie réussite.
4,5
Publiée le 27 mai 2019
Après The Lobster et Mise à mort du cerf sacré, Yórgos Lánthimos revient avec La Favorite, nominé à plusieurs reprises aux Oscars.

Alors que la reine Anne ne se porte pas bien, son amie et bras droit, Sarah Churchill s’occupe d’elle tout en l’aidant à prendre certaines décisions politiques. Sa cousine Abigail Hill, ancienne Dame fait alors son entrée à la cour, bien déterminée à retrouver son statut de noble. C’est alors qu’une grande rivalité va s’installer entre Sarah et Abigail pour conquérir l’admiration de la reine. Entre trahisons et manipulations, qui deviendra la favorite ?
Ce film est une œuvre vraiment à part, une œuvre qui a su donner un vent de fraîcheur au genre historique. Le réalisateur propose un film assez singulier où nous retrouvons le style qu’il avait déjà implanté dans ses autres long-métrages. En effet, la réalisation de La Favorite est juste incroyablement soignée et immersive. On est plongé dans ce grand château du 18ème siècle avec des décors chargés et austères mais sublimes. Le tout est accompagné d’une photographie très raffinée aux couleurs sombres marquées.
Nous avons des mouvements de caméra très stricts qui mettent en valeur l’aspect rigide la haute société de l’époque. De plus, il y a un nombre incalculable de plans magnifiques comme des plans très symétriques ou encore des plans filmant les personnages en contre plongée qui renforce l’aspect décalé que peut avoir le film. Il est également important de souligner la beauté des costumes qui contribuent à la réussite de cette reconstruction historique.
La Favorite est accompagnée d’une bande originale incluant des compositions classiques qui collent parfaitement aux scènes et qui apportent de l’intensité. Le ton de ce film est très particulier, il balance entre tragédie et humour noir et parfois absurde. Un aspect absurde appuyé par des dialogues très raffinés mais parfois ponctués de répliques brutalement « rentre-dedans ». Cela peut même rappeler The Lobster où les dialogues accentuaient le propos du film.

Les trois actrices principales ont d’ailleurs été nommées aux Oscars et ces nominations sont franchement méritées car leur jeu est incroyablement juste. Elles arrivent à jouer des personnages avec une réelle psychologie mais parfois tournés en ridicule et caricaturés, faisant penser à des personnages de théâtre comique de l’époque.

La reine Anne (Olivia Colman) est une femme qui au premier abord semble capricieuse et irresponsable car elle est très influençable sur ses décisions. En réalité, nous découvrons que c’est une femme qui souffre, elle est très seule et manque cruellement d’affection. On peut d’ailleurs le voir par le grand nombre de lapins qu’elle possède. Cette reine va profiter de cette rivalité et du fait qu’on se batte pour elle car elle est choyée et s’en rend bien compte. Néanmoins, on éprouve beaucoup d’empathie pour elle car même si elle est au pouvoir, cette reine est très malheureuse.
La critique complète: https://www.cinematiccritiques.com/critiques
4,0
Publiée le 5 août 2019
Bien plus terre à terre que ses précédents film, il y a dans La Favorite, une réelle prestation des actrices. Un vrai drama-comédie
3,0
Publiée le 12 février 2020
Sans déplaisir on aime contempler ce combat tragicomique de vipères porté par un jeu d'actrices de haut volée.
3,0
Publiée le 17 février 2019
D’aucuns diront que le film est peu fidèle à l’histoire, mais le réalisateur, n’a justement pas souhaité en faire un film historique fidèle. Il s’agit plutôt de dépeindre les velléités typiquement féminine dont les trois héroïnes de ce film incarnent les carectères. La lutte pour le pouvoir n’est pas l’apanache des hommes, les femmes, si elles n’utilisent pas la force brutale, elles ont les moyens. L’histoire est pleine de ces intrigantes de l’ombre qui savaient mener leurs hommes comme bon leur semblait.

La reine Anne (Olivia Colman), dernière des Stuarts, sans descendance, caractère instable, peut être bipolaire.. ne s’intéresse visiblement pas aux affaires du pays que gèrent la favorite la Duchesse de Marlborough (Rachel Welsz) qui bénéficie de ses faveurs tant dans la gérance des affaires de l’État que dans la vie privée. Mais Abigail (Emma Stone) sa cousine, pas si blonde que cela, ne rêve que de reconquérir sa place au sein de la noblesse.

Les nobles sont falots, incompétents et se livrent à des jeux stupides comme la course de canards ou le lancer des oranges tout en minaudant .. tandis que les femmes mènent la danse. Crimes, empoisonnement, tromperies tout est bon pour Abigail qui ne rêve que de se faire une place .. Elle ne tolérera personne sur sa lancée, pas même les lapins ..

Yórgos Lánthimos filme ses personnages en les rendant plus petit dans un univers immense. Comme s’il souhaitait en montrer la petitesse de leur âme. La distorsion du grand angle pour montrer coté tortueux de leurs pensées, rallonger les couloirs peut être pour symboliser à la fois l’éloignement des personnages. Cette technique un peu particulière se révèle efficace, sur grand écran, elle donne plutôt mal à la tête et devient difficile à supporter. Le film est présenté comme une pièce de théatre, et les personnages y sont dépeint dans leur tristesse et leur absurdité surtout les hommes dont la bêtise n’en rehausse que mieux le coté machiavélique de ces dames.

Les deux femmes ballotent la reine comme une poupée désarticulée que l’on aimerait bien jeter aux oubliettes tout en se rappelant que sans elle, on n’est rien. Si le film parait graveleux et vulgaire, il serait bon de rappeler que les personnages, tout nobles qu’ils soient n’en étaient pas moins des hommes et que si on leur prête une conduite irréprochable et un language châtié, ceci n’existe que dans l’idée que nous nous sommes forger de ce monde. La réalité à l’époque était tout autre.
4,0
Publiée le 6 mars 2024
Yorgos Lanthimos nous délivre une réalisation et une photographie époustouflante, des costumes jusqu’au contexte historique, c’est très fort. Suivi d’un trio d’actrice toute remarquable dans leurs rôles, surtout Emma Stone encore une fois, qu’est ce qu’elle est excellente, c’était très bon à regarder. Puis la séquence de fin est juste excellente, elle délivre pleins de messages, j’en dis pas plus.
5,0
Publiée le 14 février 2019
J'ai adoré ce film de fiction historique sur fond de rivalité féminine dans une ambiance hyper baroque.
Porté par une image finement travaillée, une musique envoutante, un décor... royal, ce film est un petit bijou !
Ce n'est pas la peine de s'escrimer à relever les anachronismes, ce film joue dans la démesure et le grotesque (tels ces pas de danse imaginaires à la cour) et ceux qui attendent un biopic historique peuvent passer leur chemin.
Olivia Colman dans la Reine Anne est prodigieuse tout comme le sont les deux favorites jouées par Emma Stone et Rachel Weisz. Un film qui se déguste image par image.
4,0
Publiée le 30 mai 2019
J'ai trouvé ce film original,
Le côté réaliste mis en valeur par le côté moderne.
Ou l'inverse.
Magnifique. Et surtout moins mièvre que les derniers saisons de downtown Abbey.
Même si ça n'est pas la même époque.
C'est cru, vif, et intime.
3,5
Publiée le 23 avril 2020
Bénéficiant d'un casting de luxe délivrant d'excellentes interprétations, la nouvelle folie de Lanthimos s'avère finalement plutôt sobre. Pas que ce soit convenu, la maestria du réalisateur suffisant à le rendre particulier et le venin d'un scénario vicieux se chargeant d'assurer le spectacle, mais il s'agit assurément d'une oeuvre facilement lisible et accessible. On le regretterait presque tant le matériau de base invite à la folie narrative, si chère à Lanthimos! C'est donc quelque peu assagi que le réalisateur nous délivre un film qui séduit plus par ses qualités techniques (partis pris dans la lumière, costumes et décors impressionnants, réalisation virtuose,...) que scénaristiques.
4,0
Publiée le 28 février 2019
Une jeune aristocrate déchue prend place à côté de la Reine. Le film résolument moderne dans sa réalisation est porté par des actrices que l'on suit avec grand plaisir. C'est drôle souvent, méchant et incorrect sûrement pour certains spectateurs. En bref un régal justement récompensé par de nombreux prix (oscar, golden globe..). Hautement recommandable.
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