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RedArrow
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3,0
Publiée le 1 juillet 2018
Évidemment, la première question qui nous vient à l'esprit en découvrant l'existence de "Sicario La Guerre des Cartels" c'est : Pourquoi ? Pourquoi diable avoir produit une suite au film magistral de Denis Villeneuve qui n'en appelait aucune ? Taylor Sheridan a beau avoir rempilé à l'écriture, Benicio Del Toro et Josh Brolin (mais pas Emily Blunt) repris leurs rôles respectifs, "Sicario" premier du nom se suffisait tellement à lui-même par ses nombreuses qualités qu'a priori, on dû mal à voir comment un deuxième opus pourrait prétendre rivaliser avec l'excellence de son prédécesseur, surtout sans Denis Villeneuve à la barre.
Pourtant, au bout d'à peine quelques minutes, Stefano Sollima tire les premiers coups de semonce d'une violence synonyme de terreur barbare qui nous choppe immédiatement. Pendant près d'une heure, impossible de ne pas être scotché par "Sicario La Guerre des Cartels", le film tisse une toile d'intrigues passionnantes où le gouvernement américain part en croisade belliqueuse contre la fourmilière des cartels mexicains en élargissant le champ des lois anti-terroristes. La frontière américano-mexicaine devient ainsi une poudrière à ciel ouvert où des explosions de sang menacent à tout moment de se répandre dans les paysages désertiques. Les manipulations du barbouze Josh Brolin et de son agent versatile Benicio Del Toro (bénéficiant tous deux d'une aura presque iconique en lumière du premier film) afin de créer des conflits inter-cartels impressionnent par leur froideur inhumaine simplement pour arriver à leurs fins et menacent sans cesse de prendre une forme de grenade dégoupillée prête à leur sauter à la figure. S'il ne l'égale pas sur la durée, le réalisateur de "Suburra" parvient toutefois à renouer avec l'intensité contagieuse de son prédécesseur, on reste toujours sur le qui-vive, à guetter tout comme le personnages le moindre gravillon qui pourrait enrayer les rouages de leur plan. L'idée de reprendre l'imagerie des convois indissociable du premier opus n'était peut-être pas la plus heureuse sur le papier - dur de rivaliser en même temps- mais Stefano Sollima contourne le problème en usant d'autres approches où la tension est bel et bien là, permanente, viscérale pour mieux éclater dans des pics de violence impressionnants et "Sicario 2" nous en enveloppe de bien brillante manière pour ne plus nous lâcher...
...du moins, pendant la première heure, car, en son centre, "Sicario 2" se met dangereusement à piétiner en connaissant un coup de mou d'une ampleur inattendue. Tous les fils scénaristiques savamment mis en place en amont ne vont en fait déboucher que sur une deuxième partie aux allures d'énorme transition vers un éventuel troisième long-métrage. À partir de ce moment, "Sicario 2" va certes s'échiner à construire une thématique de trilogie s'axant sur une revanche logique autour du personnage de Benicio Del Toro mais cela aura pour conséquence inévitable d'en faire une énorme baudruche qui ne va cesser de se dégonfler des ses bonnes idées et de sa construction autour des intérêts d'un seul personnage. Entre une humanisation grossière, même forcée en comparaison de la subtilité du premier film, et quelques twists cousus de film blanc, "Sicario" peinera désormais en permanence à renouer avec l'intensité de ses premiers instants et, pire que tout, s'achèvera sur une ultime scène en forme de teasing pour un épisode de conclusion, confirmant encore un peu plus ce statut de film en réalité futile et transitoire vers des événements bien plus majeurs.
De la part de Taylor Sheridan à l'écriture, on attendait forcément bien plus qu'une suite en forme de simple étape, lui qui a toujours su donner une identité tellement affirmée à chacun de ses films. Peut-être qu'un troisième "Sicario" nous contredira en dévoilant les plans d'une trilogie à juger avant tout sur ses qualités globales mais, pour l'heure, après la claque de Denis Villeneuve, ce deuxième film pris en tant que tel ne vaut que pour sa magnifique première heure avant de se perdre dans les préparatifs d'une prochaine conclusion.
Avec un sous-titre pareil et sa bande-annonce révélant Alejandro vidant son flingue à la vitesse de l'éclair, je me disais "p****, ils vont faire à Sicario ce qu'Aliens le Retour à fait à Alien", soit un produit pas désagréable mais trop bourrin et ne respectant pas l'essence de l'épisode fondateur. Soulagement ! Même si Sollima n'est pas Villeneuve, il ne fait pas du film un blockbuster truffé de fusillades avec des héros cool. On retrouve ainsi ce qui faisait toute la saveur de Sicario : personnages désabusés sans scrupules, atmosphère pesante, histoire secondaire du point de vue des cartels, bande-son oppressante, échanges de tirs nerveux mais expéditifs... Aucun doute n'est permis : on se trouve bien en présence d'un film scénarisé par Sheridan ! Mais par conséquent que raconte-t-il étant donné que le premier volet semblait avoir sa propre conclusion ? Et bien cette fois-ci, il sera davantage question de Matt, d'Alejandro et de sa place dans tout ce boxon, tout en actualisant la toile de fond. Cette fois-ci pas question de trafic de drogue mais bel et bien de trafic humain et de franchissement illégal de la frontière par des individus parfois animés d'intentions mortelles. Et comme pour chacun de ses scénarios, Sheridan ne nous emmène jamais là où on l'attend et ne cesse de surprendre avec des rebondissements que l'on ne voit que trop rarement arriver. L'histoire est au final très bonne et regorge même de sous-entendus assez sadiques, comme lorsque Alejandro affirme à Isabel qu'il va la protéger (on rappelle qu'à la fin du premier spoiler: le personnage tuait deux enfants de sang froid ). On retrouve alors ce ton brutal, désespéré et noir qui à mes yeux sera même accentué par rapport à l'épisode précédent. D'une part parce qu'il y aura plus de morts et d'échanges de tirs, mais aussi parce que ce qui servait de repère moral dans le passé, à savoir le personnage de Kate est absent. Matt, Alejandro et leurs méthodes violentes seront nos seuls guides dans cet univers décidément toujours plus barbare. A ce titre Josh Brolin et Benicio Del Toro sont encore plus transpirants de charisme qu'auparavant, et c'est encore plus le cas de Brolin qui jouait un peu trop le cow boy cool et qui cette fois-ci sera moins déconneur et plus brutal. Mais soyons honnêtes Benicio Del Toro crève l'écran avec son regard mort et ses connaissances de cet univers impitoyable. A la limite le seul reproche que je ferais au film serait son ultime rebondissement, qui au départ sonne vraiment tiré par les cheveux, mais qui après réflexion colle parfaitement au personnage et n'est pas si improbable. Stefano Sollima réussi donc là où on ne l'attendait pas : faire de Sicario La Guerre des Cartels (quand j'y pense quelle traduction imbécile) un film aussi prenant, noir et désespéré que le précédent. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, même si j'adore Villeneuve, il n'aurait pas fait mieux. On a hâte de découvrir le probable troisième segment qui s'annonce tout simplement impitoyable.
Si le long-métrage se foire plus d’une fois, on a aussi de grands moments, bien aidés par la réalisation de Stefano Sollima. Sans être Villeneuve, il ne démérite pas quand il s’agit de nous offrir de la tension et du rythme. On ne s’ennuie pas une seconde et les scènes d’action sont bien amenées et emmenées. Plus commercial, Sicario 2 maintient le côté poisseux du premier et n’en demeure pas moins efficace. Pas un chef d’œuvre, mais un thriller correct.
1er revu avant-hier et me réjouissais à l'idée de cette suite 😉 Sauf que le scénario est totalement foutraque et abracadabrantesque . . . 😵 Rien ne tient debout et on regarde bientôt sa montre ou la lumière verte de la Sortie de Secours ! C'est bien torché et honnêtement joué mais parfois risible d'incohérence. Bref, éviter surtout le 3ème opus à venir !
On s'étonne presque d'avoir été surpris quand l'annonce d'une suite à Sicario fut annoncée. Dans un paysage cinématographique déjà bien saturé de suites et spin-off en tout genre, quoi de plus naturel? Mais Sicario 2, vraiment? Le film qui a su redonner un coup de fouet au film de cartel tout en synthétisant les maux d'une Amérique aspirée dans une spirale de violence immorale et noyée sous les flots de sangs? Oui, ce film là. Parti tâter de la science-fiction, le réalisateur Denis Villeneuve laisse sa place. L'actrice Emily Blunt n'en sera pas non plus. Restent Benicio Del Toro et Josh Brolin. Le cinéaste italien Stefano Sollima s'accapare le script une nouvelle fois signé Taylor Sheridan. S'il conserve une certaine proximité avec son prédécesseur (discours désespéré, bande originale à base de percussions et de basses inquiétantes), La Guerre des Cartels se montre néanmoins plus hargneux. Le premier ménageait les effusions de sang au profit d'une tension de tous les instants, obligeant ses personnages à frayer dans l'obscurité pour mieux la refermer sur eux. Ce deuxième opus choisit lui de les amener au point d'implosion, ce moment où les monstres déchirent leurs oripeaux et où les hommes se révèlent devant la réalité. Leur réalité. Les décharges d'adrénaline se font plus nombreuses, et Stefano Sollima les envoie comme autant de coups à l'estomac. Prenant le contre-pied de Villeneuve, qui soignait chacun de ses plans pour renforcer le sentiment d'inéluctabilité, Sollima injecte de l'énergie brute à son intrigue pour rendre les repères encore plus confus. La Guerre des Cartels prolonge efficacement le propos du premier film, en dressant le bilan plus que contestable d'une situation maintenue hors de contrôle par des hommes tellement embrouillés avec leur boussole morale qu'ils n'arrivent même plus à se distinguer de leurs adversaires. Et ce n'est pas faute d'essayer, l'histoire permettant enfin aux personnages d'Alejandro et de Matt de couvrir une plus large palette d'émotions contradictoires. Inutile d'ajouter que Benicio Del Toro et Josh Brolin ne manquent pas l'occasion d'illuminer le long-métrage avec tout leur charisme. Les seconds-rôles sont également à l'avenant (Isabela Moner, Catherine Keener ou Matthew Modine). Je reste un peu sur ma faim concernant l'épilogue du film, que j'estime expédié. Mais je suis agréablement surpris de voir qu'une suite aussi "anormale" puisse se hisser à la hauteur de l'original. J'aurais peut être une préférence pour le premier, qui me semblait maîtrisé de bout en bout, mais ce Sicario 2 a la force pour siéger à ses côtés.
Là ou le premier tapait déjà dans le mille, même si on n'en n'ait pas à le reconnaitre comme culte. Cette suite était pas obligé, mais le réalisateur à trouvé une trame qui tient la route donc tout les faits qui pourraient valoir la peine, sont présent (terrorisme; trafic humain, drogue…). On le ressent aussi glaçant que le 1er avait su faire. Donc étrangement ou les suites ne valent rien ou ne reste pas dans l'optique de base, ici cette suite assez convaincante. Ou il y a un peu plus d'action, et ce n'est pas pour boudé notre plaisir^^. Une fois que l'on a lu le pitch et que le film a commencé, on comprend vite que cette suite sera plus "sombre" face à cette violente et cette action auquel on assiste. NE pouvant qu'être spectateurs.^^. Le film notamment peut être à cause du synopsis, paraît plus humain (tout en restant dur et agressif évidemment). Bref, pour une suite , elle est appréciable et amène ce "polar" "guerre" "drame", je ne s'aurais savoir quelques genre exact appartient le film. Tout aussi bon que le premier mais abordant un angle (enfin par rapport aux cartels…) collant au numéro 1 mais l'angle se colle au synopsis qui se défait du premier. Si vous avez aimé le premier, il y a des chances que celui-ci vous fasse passer un bon moment. Amateurs foncés!
Entre stratégie de guerre anti-terroriste, thriller violent et film d'action, cette très belle mise en scène du réalisateur Romain Stefano Sollima ravira les amateurs du genre. Le scénario de Taylor Sheridan (qui avait déjà commis le premier volet Sicario) est parfaitement construit ; sur fonds de décors dantesques, il nous conte une histoire haletante aux nombreuses péripéties et rebondissements. Le casting nous offre la cerise sur le gâteau avec la belle présence d'Isabela Moner et l'excellence du duo Josh Brolin / Benicio Del Toro.
Je n'avais pas vu le premier opus, mais celui ci est réellement prenant.
Les premières images, très sombres, relatives à la guerre en Afghanistan (suivies d'une scène aussi spectaculairement brutale, un attentat islamiste dans un supermarché) nous font penser au plus viril des mecs du cinéma hollywoodien, mademoiselle Kathryn Bigelow (ce n'est pas un mince compliment....
Un des terroristes du supermarché était passé par la frontière mexicaine. Les passeurs sont entièrement dans les mains des cartels. Idée des services spéciaux: ranimer une guerre des cartels grâce à quelques assassinats bien ciblés; pour cela, ils font appel à Matt Graver (Josh Brolin) qui a fait ses preuves en Afghanistan. Graver imagine d'enlever Isabela (Isabela Moner), la fille chérie du chef du cartel Reyes, pour faire porter le chapeau au cartel Matamoras. Au Mexique, Graver va utiliser Alejandro (Benicio Del Toro) dont la famille a été assassinée par les mafieux et qui n'attend que de se venger. Evidemment, vous l'imaginez, ça va pas tourner comme prévu, sinon il n'y aurait pas de film.....
La vie d'Isabela va brièvement croiser celle d'un garçon de son âge, un fils de paysan engagé pour devenir passeur -le meilleur moyen pour ces jeunes d'avoir de l'argent facile.
Il sait nous tenir en haleine, Stefano Sollima, qui a participé à l'excellente série Gomorra. Il sait filmer, filmer la violence, filmer frénétiquement, mais tout aussi bien magnifier ces larges paysages gris, desséchés, désertiques. Il y a des images superbes, et pour cela on lui pardonne les invraisemblances et les extravagances d'un scénario en roue libre, les flots d'hémoglobine (ça tombe comme à Gravelotte!) que Peckinpah lui même eut peut être trouvés excessifs....
Le plus intéressant sans doute, on le trouve dans la confrontation de ces deux ados, pourris, foutus avant même d'avoir vécu. Isabela, celle qui vit dans une propriété avec 30 chambres et autant de domestiques, arrogante, odieuse, la sale petite fille riche qui peut tout se permettre, y compris humilier ses professeurs (qui tiennent à leur peau), et qui, après deux crises de cris et de larmes, est capable de faire des petites mimiques putassières en direction de celui qui pourrait peut être la sauver. La jeune actrice est remarquable. Et, en face d'elle, le gamin pauvre prêt à tout pour passer du modeste statut de passeur à celui de sicaire, de tueur à gages.... Pauvre Mexique!
A voir, pour la beauté de la mise en scène et l'exposition d'un problème de société auquel, avec la présidence Trump, on est amenés à s'intéresser.
Trop occupé de son travail sur l’excellent Blade Runner 2049, Denis Villeneuve laisse la place à l'italien Stefano Sollima - le réalisateur du polar Suburra - pour cette suite intitulée, Day of the Soldado. Il était évident qu'un deuxième film sur Sicario allait voir le jour, après le succès critique et commercial de son prédécesseur, puis ses trois nominations aux Oscars ! De retour à l'écriture, Taylor Sheridan s'avère dans Sicario 2, moins inspiré que ceux des compétents Hell or High Water et Wind River. Et aborde toujours ses thèmes fétiches et son obsession pour les territoires sauvages. On voit que le scénariste essaye de nous amener dans une histoire assez rocambolesque spoiler: - avec cette jeune fille, sur les différents cartels - dont il a ses idées pour spoiler: une troisième monture (au vue du finale)... Sollima ne possède pas la vision de son maître, sa démarche a beau être appliquée mais sa réalisation manque de souffle épique. De la même manière pour le travail du son, voulant obtenir l'identité du premier épisode, au compositeur Jóhann Jóhannsson... Alors que les scènes d'action sont plutôt bien menées spoiler: - l'attentat dans le supermarché, les diverses embuscades - mais qui ne vaut surement pas la qualité de celles de Villeneuve. Le public se base à nouveau sur un rythme lent, cela permet de suivre avec attention les événements qui vont se produire. Day of the Soldado se privilégie d'un univers masculin ! On fait totalement abstraction du personnage d'Emily Blunt (l’héroïne du récit précédent)... Pour rattraper le coup, on y ajoute Catherine Keener mais elle s'avère spoiler: clairement sous-utilisée ! Josh Brolin quitte le MCU un moment - après Avengers 3 et Deadpool 2 - pour reprendre son rôle de chef d'opération spécial. Il est dans son élément, à la fois imposant et charismatique. Plus fascinant encore est l'assassin mystérieux campé par Benicio del Toro, l'acteur nous épate une fois de plus dans cette suite (loin de ses caméos délirants dans Infinity War et The Last Jedi), et possède un jeu troublant spoiler: en mi-parcours s'inscrivant tout droit d'un Logan... En l'état, Sicario - Day of the Soldado est un thriller de bonne facture, sans véritable ennui. C'est toutefois une suite en dessous de son aîné... Espérons que Denis Villeneuve soit aux commandes du prochain Sicario, qui serait à mon sens, plus logique !
Ca tend vers le nanard. Une utilisation ringarde de la musique à coup de grand boom pour souligner les moments "forts". Le scénario est totalement incohérent. Il y a des invraisemblances et des facilités à tout va. Tous les "trucs" dans ce genre de films sont utilisés. Aucune originalité.
une blague qui n'a meme pas une bonne chute... si vous attendez de ce second volet le realisme du premier je vous déconseille ce film. on entre dans tous les clichés du films d'action americain où les forces americaines incarnent une sorte de Dieu tout puissant. Dommage que de bons acteurs aient pris le temps de contribué a cette mascarade.
Pour désorganiser les cartels mexicains, qui font régner leur loi à la frontière mexicaine, le gouvernement américain décide de lancer une opération undercover. Il s'agit de kidnapper la fille de Carlos Reyes, l'un de ses chefs les plus puissants, en faisant croire que l'enlèvement est l’œuvre d'un cartel ennemi, afin de déclencher une vendetta fratricide. L'agent Matt Graver (Josh Brolin) en est chargé. Il fait appel au mystérieux Alejandro (Benicio Del Toro), un ancien sicaire travaillant désormais pour les États-Unis.
J'avais adoré "Sicario", à mes yeux l'un des meilleurs films de 2015. Aussi me suis-je précipité pour voir la suite. Et du coup en ai-je été d'autant plus déçu.
Car ce deuxième épisode copie, sans l'égaler, le premier. Même affiche, mêmes couleurs, même typographie. Même têtes d'affiche. Même violoncelle oppressant de Hildur Guðnadóttir. Sauf que manque à l'appel Emily Blunt dont le personnage donnait au film tout son intérêt. Sauf que manque derrière la caméra Denis Villeneuve, sans doute l'un des réalisateurs les plus intéressants de sa génération, qu'Hollywood a eu raison d'exfiltrer du Canada, qui réussissait à nous clouer sur notre siège par quelques scènes restées dans ma mémoire : une exfiltration qui tourne mal au poste-frontière, un tunnel traversé en vision nocturne, un repas familial qui tourne au carnage...
Dans "Sicario La Guerre des Cartels", les mêmes recettes sont ré-utilisées mais tournent à vide. Elles ont le goût fade et aseptisé du réchauffé.
Fan du premier épisode (Thriller de l'année 2015) et plus globalement du scénariste Taylor Sheridan (Sicario, Wind River, Comancheria), le premier volet n'appelait pas à une suite. Sicario se balade encore le long de la frontière mexicaine si chère à Donald Trump mais de manière complètement différent par rapport aux premiers épisodes. L'histoire est toujours originale et le suspense ne connait pas de temps mort. La violence est crue et forte. Attention aux âmes sensibles notamment sur la première scène dans le drug store. Le film donne la porte ouverte à un troisième épisode différente du premier. Au final un seul mot pour caractériser ce film : Un must !
Dans la série des suites que l’on n’attendait pas du tout, ce « Sicario 2 » se pose là! A priori inutile et sans aucune véritable raison artistique d’exister, cette séquelle semble pourtant installer les prémices d’un univers connecté où plusieurs histoires pourraient s’entremêler vue par différents réalisateurs. Un « Cartal Cinematic Universe » en quelque sorte où les truands, les trafiquants, le FBI, la CIA, les gouvernants, les politiques, la DEA, les kidnappeurs, le gibier humain, les barons de la drogue et la police remplaceraient les super-héros du Marvel Cinematic Universe en somme. L’idée est alléchante et quand on sait que Benicio del Toro et son personnage iconique d’Alejandro ainsi que Josh Brolin rempilent, aidés par un Taylor Sheridan de nouveau à l’écriture, on est conquis. En revanche, le personnage d’Emily Blunt a été gommé (en tout cas cette fois) et Denis Villeneuve laisse la caméra à Stefano Sollima, metteur en scène d’une œuvre toute aussi mémorable et magistrale que l’était le premier « Sicario », en l’occurrence l’excellent polar romain « Suburra » mais aussi de la série « Gomorra ». Bref, cette séquelle, sous-titrée « La Guerre des cartels », se présente en tous points sous les meilleurs auspices surtout avec le premier quart d’heure qui s’internationalise à la manière du « Zero Dark Thirty », en fondant la lutte contre le terrorisme avec celle contre les cartels mexicains de la drogue et le trafic d’humains à la frontière. Un sujet éminemment ambitieux pour une suite qui s’avère au final toute aussi passionnante que sa grande sœur quoique moins définitive et jusqu’au-boutiste. Peut-être est-ce l’effet de surprise en moins et l’impression d’assister à un film plus consensuel mais cependant tout aussi efficace.
Dans tous les cas, on apprécie la mise en scène au carrée de Sollima. A la vue des images et des séquences qu’il nous offre, on comprend que les producteurs ont eu le nez creux en le choisissant. Si nos nerfs sont peut-être moins mis à rude épreuve dans cet épisode que dans l’original qui jouait sur les pauses, l’attente et l’incompréhension du spectateur, c’est au prix d’un montage plus nerveux ici où les scènes chocs ultra violentes et les séquences d’actions se font plus nombreuses. « Sicario 2 » est beaucoup plus rythmé et les fusillades sont filmées de main de maître, elles sont lisibles et amples. Celle dans le désert, point culminant de film, est à l’égal de sa jumelle au poste frontière dans l’original. Moins sèche et inattendue certes, mais plus impressionnante et tout aussi radicale. Maintenant, le long-métrage ne révolutionne pas le genre (dominé par son aîné et par « Traffic ») mais le nourrit. L’histoire est complexe mais se suit sans trop de mal, les limites poreuses entre bons et méchants étant encore une fois la panacée. Il faut accepter d’être un peu dans le brouillard, comme l’est la situation dans cette zone dans la réalité. On regrette peut-être juste une fin très, trop, abrupte qui laisse un peu le spectateur sur sa faim. Mais « Sicario 2 » se positionne comme un excellent film dans le sous-genre devenu à la mode du film de cartel. Maîtrisé, prenant et sans concession, c’est du cinéma de haute volée.
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Même si ce n'est pas trop mon genre de films (trop de violence), je reconnais que cela a quand même de l'allure, c'est bien foutu et divertissant. On ne s'ennuie pas.