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    Le Fils de Saul
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    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 novembre 2015
    Voilà un film qui provoquera autant le rejet que l'adoubement. La raison principale se situe dans le choix esthétique, absolument original, que le réalisateur a voulu donner de cette histoire de la Shoa, parmi les tous les films ou récits qui ont déjà tenter d'en rendre compte, et le point de vue historique troublant, à savoir celui des prisonniers appartenant au Sonderkommando dont la fonction était de rendre possible la terrifiante boucherie humaine qui s'est déroulée dans les camps de concentration. Saul, ou Aüsländer suivant l'interlocuteur allemand ou hongrois qu'il rencontre, fait partie de ces hommes dont le manteau est barré d'une croix rouge dans le dos, et dont le métier, si l'on peut dire, est de déshabiller les hommes et les femmes avant le gazage, de fouiller les vêtements à la recherche de l'or, et de nettoyer les dépouilles humaines de ces gouffres de tueries. Il est filmé par une caméra à l'épaule, au plus près du visage, et le reste est brouillé, comme pour mieux dénoncer l'horreur humaine qu'il est contraint, avec d'autres, de mettre en œuvre et de supporter chaque jour. La terreur est lisible partout. D'abord dans ces sortes de couloirs obscurs, percés parfois d'un jet de lumière, ensuite sur ces visages épouvantés, fermés pour résister à l'empathie qui les empêcherait de continuer cette tâche insupportable, et enfin dans ces rapports humains où les luttes de pouvoir ne sont hélas pas le seul apanage des allemands qui dirigent le camp. Saul croit un jour percevoir à travers un enfant qu'il sauve d'une terrifiante dissection, son propre fils. Il se met en quête d'un Rabbin pour que le petit puisse être enterré dignement ; en vérité, ce film est une véritable allégorie de la vie qui doit se perpétuer au-delà de ce que l'humanité est capable de produire de plus morbide. Cet enfant, c'est l'enfant de Dieu, l'enfant de toutes les humanités. Car si Saul se sait de toutes façons condamné, il est occupé non pas à préparer la fuite, mais à rendre encore humain ce qui échappe à toute forme de rationalité, et à construire un témoignage de cet impossible à penser. On regrettera les errances du scénario parfois, la mise en scène à certains endroits trop rugueuse, et surtout, plus gravement, une vraisemblance narrative assez discutable. Il s'agit tout de même d'une première œuvre de fiction. En tous les cas, ce film, au-delà de l'horreur qu'il raconte, est un hymne magnifique au devoir de mémoire à transmettre aux enfants du monde, qui, demain, pourront on espère, empêcher la répétition de pareils massacres.
    brunetol
    brunetol

    188 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 4 janvier 2016
    Alors c'était ça ? Le choc, le film "radical", d'une "force inouïe" ? Si l'on en sort abasourdi et hébété, c'est d'ennui et d'effarement, devant la vacuité de ce téléfilm de luxe au scénario pitoyable, aux dialogues pathétiques, servis par une mise en scène tape à l'œil qui n'a pas la moindre originalité (en gros c'est "Rosetta" des frères Dardenne, ad nauseam). Grand sujet, énorme sujet, impossible sujet, mais franchement, quand on pense aux horreurs qui ont été proférées sur les films de Spielberg et de Benigni en leur temps, on se pince devant cette daube, presque unanimement célébrée aujourd'hui. "La liste de Schindler" et "La vie est belle" avaient leurs défauts, mais c'étaient deux films marquants, ouvertement grand public, portant la marque de leurs auteurs, notamment par leur stylisation. Deux œuvres romanesques susceptibles de toucher le plus grand nombre et d'ouvrir des consciences au sujet qu'elles traitaient. On sort du "Fils de Saul" avec la sensation de n'avoir rien vu, rien appris, rien vécu, et pire que tout, rien ressenti. La soigneuse "reconstitution" n'est pas aussi pudiquement laissée hors champ qu'on a pu le lire ici ou là. Nemes joue mollement avec le flou, avec les bords de cadre, mais qui veut voir voit tout, les corps nus des figurants trainés hors des chambres à gaz, les tirs à bout portant des balles à blanc et les impacts de peinture rouge, les faux charniers de carton-pâte qu'on asperge au lance-flammes. Et si ça ne suffisait pas, il sature sa bande-son de ce qu'il a imaginé être le vacarme de la machine de mort. Mais ce que nous entendons, ce sont des acteurs qui aboient des textes qu'on a écrit pour eux, un travail de sound-design très léché dans le registre "réaliste" qui devient inopérant dès la première séquence passée. Ce que nous voyons, ce sont des visages noircis au charbon et à la cendre de maquillage, le pire étant ce bouton de fièvre en plastique accroché à la lèvre du personnage principal pour tenter de faire oublier qu'il respire la santé et qu'on ne peut pas croire une seconde à son incarnation en membre d'un sonderkommando. C'est là où l'échec du film est le plus patent. En lui collant aux basques avec sa caméra super-glue, le réalisateur pense que l'identification du spectateur sera immédiate, que ce sera comme "vivre Auschwitz à travers ses yeux". C'est tout le contraire qui se passe. On assiste aux errements d'un ectoplasme dont les mobiles paraissent impénétrables spoiler: (enterrer le corps d'un jeune homme dont il prétend qu'il est son fils alors que tout indique qu'il n'en est rien, et faire dire le kaddish)
    et dont la folie obsessionnelle permet surtout aux scénaristes de nous balader dans tous les recoins du camp, pour que "l'expérience" soit complète, comme à Eurodisney. C'est un procédé narratif obscène. Il faut avoir lu Primo Levi, Robert Antelme, David Rousset, Charlotte Delbo, et même le terrible témoignage de Filip Müller (qui fut membre des sonderkommandos et en réchappa), pour réaliser l'ineptie du projet de Nemes. La Shoah n'est pas irreprésentable, mais elle l'est sans aucun doute de cette façon. Je pense notamment au chef d'œuvre d'Elem Klimov, "Va et regarde (Requiem pour un massacre)", qui évoquait les massacres des SS en Ukraine et en Russie, tandis que "Le fils de Saul" tout enflé de ses prétentions auteuristes, n'arrive même pas à la cheville d'un épisode de la série "Holocauste". L'"effet" inaugural donne une idée de l'infatuation de son auteur : après un premier plan séquence réellement prenant, puissant, paroxystique, déjà presque trop, cut au noir et apparition du titre du film, façon Batman. Consternant.
    Ewen Blake
    Ewen Blake

    154 abonnés 1 195 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 novembre 2015
    Le fils de Saul est une nouvelle variations autour du thème de la Shoas. Quoique jamais inutile on aurait pu se poser la question de sa singularité... Elle est énorme, monstrueuse, jamais ce sujet n'aura été traité de cette façon. La création de Laszlo Nemes est est un choc qui pendant les 20 premières minutes (les meilleurs selon moi) laisse étourdi et hagard. Rarement la réalisation n'aura été aussi immersive et les choix esthétiques aussi arides. La caméra suit la quête de Saul dans de longs plans séquences, à 50cm derrière lui, le long des couloirs souterrains en ciment d'Auschwitz. Le tissu gris de sa veste bouffe 30% d'un écran déjà réduit au format 1.37 et la profondeur de champs est minime. Tout est sombre, sale et oppressant. On suffoque. Le son, brutal, renforce le malaise : les fours qui crépitent, les pelles qui frappent la terre, les corps qui raclent le sol, les ordres des allemands, les cris des victimes, les tirs... L'ecoeurement est proche. Heureusement le parti pris de ne filmer qu'au premier plan (et notamment les visages) rend flou les scènes de "pièces" que l'on traîne sur le sol bétonné. On échappe à l'insoutenable et à l'horreur tout en mettant des images sur l'usine de mort qu'a été la Shoah. C'est une chose d'entendre le mot "génocide", c'en est une autre de voir ses mécanismes, l'organisation industrielle nécessaire à sa mise en oeuvre. C'est dans cette évocation puissante que j'ai aimé Le fils de Saul. Malheureusement j'ai aussi eu deux problèmes majeurs au visionnage. J'ai eu d'abord beaucoup de mal à comprendre de nombreux éléments du récit, qui restent inexpliqués ou sans suite : spoiler: la main de Ella, la demande du docteur de trouver un enfant de remplacement, pourquoi Biedermann seulement est il appréhendé (si dénonciation / preuve il y a, ses complices devraient aussi être arrêtés), comment son portefeuille peut-il se retrouver dans la salle préparatoire ? Connaissant le destin qui l'attend on peut difficilement croire qu'il ait accepté de se déshabiller), pourquoi la scène caricaturale de la danse bavaroise, pourquoi le militaire allemand voyant 3 sonderkommandos manquants menace mais ne réalise pas de comptage ? pourquoi le sourire final de Saul, pourquoi un prisonnier s'oppose t-il à ce que l'on creuse dans "son" bout de cour ? et enfin pourquoi ne pas questionner le rabbin au vu de son importance dans sa quête ?
    Au-delà des incohérences (ou à minima des inexpliqués) là où j'ai eu le plus de mal c'est dans le comportement de Saul. C'est la première fois que je vois un film qui renverse à ce point les codes. A Hollywood, le héros est celui qui garde l'espoir que tous ont perdu et qui mène ses troupes à la victoires au profit d'une valeur (généralement la liberté mais les américains sont aussi fans de la rédemption, le pardon chrétien est passé par là). Dans la plupart des cas la rébellion triomphe tout en sacrifiant le side-quick-black-ou-moustachu du héro. Le film est unanimement qualifié de "courageux" lorsque même son héro est sacrifié à sa cause. Chez Nemes c'est l'inverse : Saul a tellement perdu l'espoir ("nous sommes déjà mort") qu'il refuse de se battre pour retrouver sa liberté et ne cherche qu'une chose enterrer son "fils" (alors qu'il n'en a jamais eu). Cette posture m'a incroyablement gênée car elle le rend très antipathique. Ce qui est très paradoxal car, alors que le style si particulier du film favorise l'identification à Saul, ses actions le rendent détestables. Alors qu'ils lui font confiance, Saul est prêt à mettre en danger ses pairs et leurs tentatives de soulèvement (qui est réellement arrivé en 1944 à Auschwitz) pour donner sépulture à un mort. C'est tellement égoïste, tellement vain ! Quand on lui confie la mission de récupérer l'explosif et qu'il le perd parce qu'il ne pense qu'à une chose : trouver un rabbin, j'avais envie de le frapper, de lui crier d'arrêter de penser qu'à sa gueule. Comment peut-on ressentir de l'empathie pour un mec pareil ? J'aime les héros ambigus et un peu détraqué mais lui.. Sa quête absurde et vaine est surtout néfaste car elle mine les chances de succès de ses compagnons. Le problème c'est que du coup tu ne t'identifies pas et que ce cinéma ne crée pas d'émotions. Je n'ai pas non plus compris la signification d'un plan final complètement artificiel. Au final si je ne regrette pas ma séance, la découverte d'un cinéaste prometteur et d'un style innovant, cette expérience inédite ne m’apparaît pourtant qu'un pari à moitié gagné.
    ffred
    ffred

    1 695 abonnés 4 018 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 novembre 2015
    Après The Lobster et Mon roi, voilà un autre grand gagnant de Cannes cette année. Couronné du Grand Prix (La Palme aurait été bien plus justifiée que pour Dheepan), Le Fils de Saul est le troisième choc de cet automne (et sans doute celui de l'année). Plus dur, plus viscéral, plus noir. C'est le premier film de Laszlo Nemes, jeune cinéaste hongrois, qui fait preuve pour ses débuts d'une maitrise et d'une puissance rare. Technique et mise en scène sont, à mes yeux, rarement vues, originales, innovantes. Le format d'image est carré, d'une beauté extrême, à l'inverse de l'horreur que le film nous montre. Ou plutôt ne nous montre pas. On ne voit que le personnage et ce qu'il voit. On le suit en permanence de la première image au dénouement, lui aussi, comme un symbole, une synthèse, hors champ. Tout le reste est flou en arrière plan. Tout est suggéré et comme souvent, cela est bien plus fort que de voir vraiment les scènes. Par contre, on entend tout (les cris, les ordres, les tirs...). Le travail sur le son est exceptionnel, contribuant bien plus au malaise que les images. On a déjà vu beaucoup de films sur le sujet, mais jamais aucun traité de cette façon. C'est assez déstabilisant car il n'y a pas vraiment d'émotion, et bien sûr aucun pathos. A part une émotion sèche, froide, comme l'urgence dans laquelle vit le prisonnier, en sursis permanent. On a pas le temps de s’apitoyer. Comme un cauchemar vécu en apnée d'où l'on sait qu'on ne sortira pas indemne. Saul est incarné avec une force et une présence magnétique par Géza Röhrig, pourtant pas acteur à la base (mais écrivain et poète). Un visage et un regard incroyables qui en font une vraie révélation. Il est juste génial. La mise en scène est donc aussi virtuose que précise et forte. Le scénario, inspiré d'écrits retrouvés dans le camp, une merveille d'écriture. Le Fils de Saul est aussi beau visuellement qu'il est insoutenable et oppressant. Tout un paradoxe qui fait que l'on en sort hébété et déboussolé, ne sachant trop quoi en penser sur le coup. Mais un film innovant (et c'est rare de nos jours) qui marque et hante durablement. Normal, c'est un chef d'oeuvre...
    elbandito
    elbandito

    343 abonnés 964 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2015
    Grand Prix du Festival de Cannes 2015, "Le fils de Saul" est une œuvre à part, un témoignage quasi-documentaire signée Laszlo Nemes, qui a l’audace de porter à l’écran l’innommable, à savoir une journée particulière d’un Sonderkommando, prisonnier asservi par les Nazis pour acheminer les Juifs vers la chambre à gaz notamment. En suivant pendant une heure trois quarts son personnage principal au centre d’un écran 4/3, le cinéaste hongrois filme un homme soumis, déjà mort à l’intérieur, usé par tant d’abjection, et laisse habilement au second plan une vérité floue que l’on devine aisément. Sans voyeurisme ni complaisance, nous sommes happés par un film oppressant qui raconte une histoire absurde dans un monde de fous. Terrifiante expérience cinématographique qui s’apparente naturellement au monument "Shoah".
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 695 abonnés 12 418 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 novembre 2015
    N'importe quel cinèphile le dira : il existe des films bènis que l'on dècouvre par hasard, au grè d'une sèance mèmorable, et qui, durablement, occupent le coeur et l'esprit, vous liant pour toujours à un metteur en scène (Laszlo Nemes) ou à un acteur (Gèza Röhrig). "Saul fia" fait parti de ce panthèon intime, et plusieurs critiques le considèrent dèjà comme une rèfèrence majeure du cinèma hongrois! Rèsumons en quelques mots l'argument : c'est l'histoire d'un Sonderkommando, prisonnier juif employè au nettoyage des chambres à gaz à Auschwitz, qui dècide de donner à un enfant une sèpulture religieuse! Le style du film, tout en plans serrès et en Steadicam sur le personnage principal, a reçu le Grand Prix au Festival de Cannes 2015, plaçant Laszlo Nemes dans la catègorie des « rèalisateurs à suivre absolument » . Et ce n'est que justice tant "Saul fia" est une expèrience stupèfiante de mise en scène, avec un travail inouï sur le son! Celle de suivre durant une projection, un homme, de ne voir quasiment que ce qu'il voit, dans un camp de concentration qui n'a jamais ètè montrè de cette manière sur un ècran blanc : une usine de morts avec un bruit assourdissant en permanence! Au milieu de tout ça, Saul, qui ne veut pas voir...où plutôt qui ne veut plus voir l'horreur des camps...et au fond ce film est le rècit d'un dèlire que s'invente Saul au milieu de l'holocauste pour y survivre! Laszlo Nemes rèinvente une forme et son premier long-mètrage atteint constamment la cible avec une violence montrèe de biais, en hors-champs et en floue! C'est là une des clès de cette oeuvre essentielle du 7ème art...
    vincenzobino
    vincenzobino

    114 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 novembre 2015
    Hallucinante expérience que ce grand prix cannois venu de Hongrie.
    Pour beaucoup de critiques professionnelles, ce film aurait dû recevoir la Palme d'Or. Je ne partage pas forcément ce point de vue.
    Indéniablement, la qualité photographique et l'immersion dans Auschwitz suggérée sont saisissantes: l'on suit Saul, juif hongrois déporté membre du Sonderkommando, juifs chargés d'aider les nazis a exterminer leurs semblables religieux, qui en croyant reconnaître son fils mort va vouloir lui offrir une sépulture et, bien malgré lui, va prendre part a une tentative d'évasion.

    Je lisais avant la projection un article mentionnant que jamais Auschwitz n'avait été filmée de la sorte et c'est bien vrai: l'horreur est omniprésente mais l'immontrable est représenté par un flou visuel lourd de signification, la caméra est comme attirée par Saul (impeccable Geza Rohrig) et l'absence de musique (uniquement un violon qui marque vers la fin) ainsi que peu de dialogues supprimant le superflu inutile tellement vu sont d'indéniables qualités.
    Pourquoi pas la note maximale? Pour une raison personnelle : la liste de Schindler avait, par son noir et blanc, une dimension émotionnel grandissante que je n'ai pas ressentie.
    Mais ce film est a recommander vivement et particulièrement aux négationnistes s'il y en aurait encore, qui se rendraient compte que nier l'évidence de l'Holocauste est une insulte...
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein

    133 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 novembre 2015
    Bienvenue dans la folie. Des corps qui s'entassent, nus, sur un sol, nu, leurs cervelles et leur sang s'épongeant aussi sur les murs froids et... nus. Lazlo Nemes et son équipe sont des travailleurs, à la conscience ardue et préoccupée par l'envie de cinéma. Et du bon. De ce cinéma à l'allure historique et frivole, qui fait bouillonner notre sang lorsqu'il montre du doigt les "parties" ravagées se laisser illuminer sous une lumière chauvine, spartiate, qui donnerait l'impression d'être seulement présente pour le plan en cours. Ces cadavres, le Saul du film ne peut pas les laisser pourrir au grand jour. Alors il les transporte, une tristesse consumée dans le regard, tel le Sonderkommando qu'il est, bête et hagard, aigri mais pourtant imperturbable, même lorsqu'un jeune nazi le force à danser devant des supérieurs à la tunique blanche et à la croix rouge bien visibles. Un jour comme un autre dans le régiment de la mort, une caméra qui poursuit ses personnages comme ces derniers leur unique but : survivre. Ce but, Saul (prestigieux Geza Röhrig) semble l'avoir oublié à l'instant ou il voit l'enfant derrière la couverture, le fils devant l'Horreur avec un grand H. Cette Horreur, saccage continu et commun, grains de poussière crées par le feu et éparpillés par le vent. Ces grains produisent l'inextricable volonté d'un seul homme, ce désir si puissant qui lui fera pousser des ailes aux tripes. "Le fils de Saul" est un film à la mise en scène sans égale, grands moments prolongés par les cris déchirant autant l'âme que le coeur, mais écrits avec pas assez de doigté ni de talent, et trop de précipitation. Cette traversée de l'Enfer est donc écrite avec des gros traits qui passent mal à l'écran car elle n'impose que de la suffocation à un spectateur déjà blindé d'un flux continu d'images aux angles réfléchis avec justesse. Un défi de réalisation osé, qui ne touche pas toujours juste et qui part dans un final, sinon métaphorique, forcé et dramatiquement attendu. Intimiste drame au montage brusque et à la durée exagérée, "Le fils de Saul" s'avère aussi efficace que lourd et traînard dans son scénario, comme à ce plat à lequel on aurait rajouté trop d'un ingrédient qui s'avérait délicieux à une bonne dose. Impressionnant, oui. Maîtrisé? Cela dépend des domaines.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 328 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 12 novembre 2015
    Ah ! Voilà une séance qui me redonne foi en l’humanité ! Et j’insiste sur le terme. C’est la séance qui m’a rassuré sur l’humain, pas le film. Parce que oui, alors que se rallumaient les lumières dans la salle et qu’apparaissait le générique de fin, j’ai ressenti comme une bouffée d’air frais en saisissant les réactions qui fusaient tout autour de moi de la part des autres spectateurs. Ah ça : ça parlait beaucoup ! Et un mot revenait en boucle toutes les deux secondes ; un mot qui effectivement était celui que mon esprit avait lui aussi ressassé pendant l’heure-trois-quarts de ce film. Ce mot, c’était « chiant ». Oh ça oui : quel ennui ! En même temps quand on se décide à faire tout un long-métrage avec une seule et unique idée formelle, c’est le genre de chose à laquelle il fallait s’attendre. Alors, personnellement, je ne sais pas comment a été vendu le film, mais moi je suis persuadé que les distributeurs ont bien veillé à omettre cette information pourtant fondamentale concernant ce « Fils de Saul ». cette information c’est que l’intégralité du film est tourné en ne focalisant son cadre que sur le personnage central et sur quasiment RIEN d’autre. Oui, quasiment, car en tout et pour tout, je pense sincèrement que mis bout-à-bout, les rares moments où on ne voit pas le visage ou le dos de Geza Rohrig ne doivent à peine atteindre la minute sur l’intégralité de cette heure-trois-quarts. Oui, quand je dis que le cadre se focalise exclusivement sur son personnage central, je ne mens pas. Le réalisateur utilise manifestement une courte focale qui rend l’arrière-plan extrêmement flou, de la même manière que le choix a été fait de tourner en format 1,33, afin qu’on ne puisse pas trop voir ce qui se passe dans le dos de Geza Rohrig. Alors oui, c’est un choix, et oui ça génère quelque-chose qui peut présenter son intérêt. Assister à la Solution finale de manière crue, comme un détail au fond de l’écran, comme une banalité opératoire qui s’exerce parfois hors champs, au milieu des tâches répétitives et automatiques des Sonderkommandos, c’est vrai, ça génère une sensation qui est loin d’être anodine. Certes… Dans un premier temps je me suis même dit que je pourrais mettre 1 petite étoile à ce film juste pour cette idée là. Seulement voilà. Au bout de cinq minutes, le concept est exploré en sa totalité. Pourtant il reste derrière 1h40 à combler. Et c’est au cours de cette 1h40 que je me suis mis à progressivement vomir ce film. C’est tout le temps la même chose, la même scène, le même constat, sans que rien ne se créé, sans qu’on se décide à apporter quoi que ce soit de neuf. Non. Pendant 1h45, il te faudra manger deux heures d’holocauste hors-champ, non stop ! Pour ma part, excepté de la lassitude, ça ne m’a rien apporté. Or, je ne suis pas sûr que ce fût l’effet recherché. Seulement je ne vois pas ce qu’on peut obtenir d’autre à se complaire ainsi dans cet univers malsain. Et c’est de là finalement que de l’ennui, je suis passé à la colère. De la colère à l’égard de Lazlo Nemes, le réalisateur. Au fond, il a eu recours à l’astuce qui marche en ce moment pour les réalisateurs qui ne savent pas raconter d’histoire. A la manière d’un Steve McQueen ou autres frères Dardenne, sachant pertinemment qu’il ne savait pas manipuler les artifices formels d’une narration aboutie, Nemes décide de fuir le problème. Pour qu’on ne critique pas son histoire, il décide de ne pas en raconter. Il se cache derrière un sujet émotionnellement inattaquable. Il joue la carte de la surexposition de l’évènement choquant, prétextant livrer ainsi une réalisation au service de la vérité. Alors le pire, c’est que je suis sûr qu’il en aura encore pour vanter les mérites de ce type de cinéma. Ils diront que c’est du cinéma vrai et utile. Moi, la vérité que je vois, c’est que ce « Fils de Saul » est bien plus du cinéma racoleur que du cinéma utile. Je prends un sujet fort, et je te livre presque deux heures d’horreur sans recul et sans intelligence. Et on osera nous dire que ça, c’est utile. En toute honnêteté, les seuls qui trouveront ça utile seront ceux qui, comme moi, n’ont pas forcément besoin qu’on leur rappelle ce qu’étaient les horreurs de la guerre. Au-delà de ça, les seules réactions que ce genre de démarche peut entrainer, c’est – au mieux – juste un sursaut émotif qui s’évanouira aussi vite qu’il est venu et – au pire – une lassitude et un écœurement face à un sujet qu’on vient sans cesse nous rabâcher. Moi, je trouve que le cinéma m’est utile quand il enrichit ma sensibilité ; quand il me fait voir le monde autrement. Là, face à ce « fils de Saul », je n’ai ressenti qu’un dégoût assez primaire et rien de plus. Je ne vais pas au cinéma pour qu’on m’écœure. Je ne vais pas au cinéma pour être traité comme un primate à qui on ne parle qu’au travers d’un simple misérabilisme outrancier, sous prétexte que je devrais m’émouvoir, et que cette seule émotion, aussi primaire soit-elle, devrait me suffire. Alors après, il y en aura toujours pour s’appuyer sur les contre-champs en affirmant que la retenue est justement là. D’autre s’accrocheront à la démarche du personnage de Saul par rapport à son « fils », affirmant que se trouve là un propos métaphorique puissant et subtil… Effectivement, là encore, Lazlo Nemes a laissé suffisamment de « flou » (pour ne pas dire de « vide ») afin que des journalistes en mal de lyrisme puissent digresser à l’envie à ce sujet là. Tant mieux pour eux. Mais que cela ne dupent pas les potentiels spectateurs que vous êtes. Si vous aimez être exposés à presque deux heures de simple exposition macabre, jugeant que c’est utile pour vous, que cela fait partie de votre façon d’exercer votre devoir de mémoire, alors soit : « le fils de Saul » est fait pour vous. Si par contre vous espériez un regard subtil d’artiste sur la question, une œuvre qui explore vraiment un nouvel angle de vue sur la Shoah, ne tombez pas dans le panneau. Retournez vers les « Liste de Schindler » et autre « La vie est belle », parce que du côté du « fils de Saul », franchement, il n’y a vraiment rien à voir et presque tout à vomir…
    Christoblog
    Christoblog

    826 abonnés 1 673 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 novembre 2015
    Le fils de Saul, Grand Prix du dernier Festival de Cannes, est de cette étoffe dont on fait les Palmes d'Or.

    Nul doute en effet que l'unanimité se serait aussitôt faite autour du film de Laszlo Nemes, s'il avait remporté la récompense suprême.

    Rappelons brièvement le sujet du film. Saul, Sonderkommando (c'est à dire déporté chargé de conduire les nouveaux arrivants vers les chambres à gaz), croit reconnaître son fils dans un cadavre d'enfant, et cherche à l'enterrer. On le suit pendant une journée et demi dans un camp d'extermination.

    Sur cette trame franchement casse-gueule, le jeune hongrois réussit un chef-d'oeuvre, en évitant soigneusement tous les écueils possibles. Le film n'est ni voyeuriste, ni affecté, ni provocateur. Il réussit le prodige de réunir à peu près toutes les bénédictions des connaisseurs de la Shoah et des cinéphiles.

    Nemes utilise un procédé qui peut paraître artificiel lorsqu'on le décrit (la caméra reste perpétuellement attaché au personnage de Saul, et les horreurs entrevues en arrière-plan sont souvent floues), mais qui à la vision du film provoque un effet de sidération naturel et haletant, tout à fait hors du commun. L'impression qu'on a en découvrant le film est que Nemes a trouvé la seule façon acceptable de filmer son histoire.

    D'un point de vue artistique, la performance est sidérante. La prestation de Géza Rohrig est inouïe, la complexité des plans invraisemblable. Tout m'a semblé incroyablement parfait et novateur dans la conception du film, de l'utilisation du format carré à la bande-son d'une brutalité absolument prodigieuse.

    Les superlatifs se bousculent sur le clavier pour évoquer cet objet qui est autant une expérience de vie que du cinéma. Comme beaucoup d'autres j'imagine, je suis sorti de la salle hébété, abasourdi par le sentiment de précarité de la vie humaine que procure le film (Saul ne s'en tire à chaque fois que par l'adéquation de son comportement à des règles du jeu inhumaines).

    Le fils de Saul, c'est un voyage dans un train de l'horreur lancé à vive allure dans un Auschwitz parfaitement reconstitué, une sorte de parcours initiatique dans les Cercles de l'enfer, dans lesquels brille, fragile et indestructible, une petite flamme d'humanité.
    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 novembre 2015
    Le fils de Saul, premier long-métrage de László Nemes, multiplie les points forts.

    Géza Röhrig est remarquable de bout en bout. Écrivain et poète hongrois, il est le principal protagoniste de ce film. Pratiquement de toutes les scènes, la caméra implacable filme son visage et son regard. "À la fois jeune et vieux, mais il est aussi beau et laid, banal et remarquable, profond et impassible, très vif et très lent" pour reprendre les dires du jeune réalisateur László Nemes.

    Le format de l'image, la pellicule argentique 35 mm, la profondeur de champ minimale, aussi, accentuent une impression d'étouffement. D'écœurement. Le travail de Mátyás Erdély sur la photographie renforce une profonde sensation d'asphyxie.

    La bande-son est à la fois remarquable et insoutenable. Entre des ordres lancés, tels des aboiements de chiens enragés, les cris douloureux de femmes, d'hommes et quelques pleurs d'enfants, résonnent atrocement dans cette "usine des enfers", pour reprendre les mots du réalisateur.

    Le scénario coécrit avec Clara Royer est parfaitement documenté. Il s'appuie sur des témoignages bien réels. Des êtres humains, font ici la pire des besognes. Leurs vies restent en sursis. Autant de moments vécus dans l'urgence et dans la terreur.

    La réalisation est d'une extrême virtuosité. Sans faille aucune. László Nemes ne craint pas les obstacles. Il fait preuve d'un extraordinaire brio et offre au spectateur un très grand film. "Bien sûr, plusieurs attitudes existent au sein de l’horreur, du renoncement à la résistance. Et il existe plusieurs façons de résister." a-t-il déclaré. Il le démontre parfaitement.

    Le Fils de Saul mérite d'être vu par le plus grand nombre, et restera longtemps dans ma mémoire.
    Cine vu
    Cine vu

    141 abonnés 580 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 novembre 2015
    « …Tu as abandonné les vivants pour rejoindre les morts… »

    Et c’est bien le choix de Saul, la mort du jeune homme et, peu importe si c’est son fils, n’est que le déclencheur, son âme est déjà loin, trop de bruit et de fureur.

    Nous ne sommes pas autour du drame mais au coeur de la tragédie, aux portes des chambres à gaz, au milieu des charniers et proches de la chaleur des fours que l’on ressent dans les entrailles du camp.

    Un film éprouvant, qui nous brutalise sans jamais nous épargner. Ici la vie n’a plus de prix ou alors une poignée d’or contre un éventuel échappatoire sans l’ombre d’un espoir.

    Je suis ressortie abattue et le coeur en peine. C’est sans l’ombre d’un doute le film le plus fort et le plus parlant sur la Shoah, peu de mots peu d’image, mais une bande sonore, des bousculades en temps réel, l’humiliation, la peur et la trahison pour sauver sa peau.

    Saul nous guide à travers cet enfer avec pour seule obsession, une sépulture pour rendre hommage à ce jeune homme mort parmi des milliers comme pour se pardonner à lui même d’avoir vécu, participé et traversé ce cauchemar. Saul veut la mort pour la vie et on le comprend.

    Géza Röhrig est renversant d’obstination et d’intégrité.

    László Nemes présente un premier film avec amour, violence et sans aucun compromis, la réalisation est nerveuse autant que le vécu du camp.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    108 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 novembre 2015
    Dans un travail d'équilibriste, le réalisateur ne montre jamais les chambres à gaz, mettant en scène toute l'horreur des camps dans le flou ou le hors-champ, rendue particulièrement insoutenable par un travail minutieux sur le son. (...) Un film éprouvant mais jamais obscène sur l'une des plus grandes tragédies criminelles de l'Histoire.

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    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 novembre 2015
    C'est une de mes convictions qu'il n'y a pas de sujet interdit au cinéma et ce film me donne l'occasion de le réaffirmer. Cela étant dit, il est des sujets qu'il faut manier avec la plus grande précaution tant ils exigent, de la part de celui qui les choisit et les met en scène (qui plus est dans une œuvre de fiction), des choix radicaux quant à ce qu'il convient de mettre ou non sous les yeux des spectateurs. Peut-être certains sujets ne devraient-ils être abordés que dans le cadre d'un documentaire... Un exemple remarquable vient de nous en être donné avec la sortie sur les écrans du « Bouton de Nacre » de Patricio Guzmán. Le hongrois László Nemes, lui, s'est aventuré sur un terrain bien plus risqué encore que celui d'évoquer des massacres d'Indiens et de partisans d'Allende au sud du Chili. Il a opté pour le sujet le plus délicat qui soit, celui qui, chaque fois qu'un réalisateur avait osé l'aborder jusqu'à présent, avait suscité de houleuses controverses, celui de la représentation de l'holocauste dans un film de fiction.
    Or, non seulement la controverse n'a pas eu lieu, mais le film a été récompensé à Cannes par le Grand Prix et a reçu l'approbation de Claude Lanzmann qui a félicité le réalisateur quant à sa façon de procéder. Et c'est vrai que «Le Fils de Saul » se démarque beaucoup de ce qu'on a vu jusqu'à présent. Rien de semblable à la mise en scène déplorable de Gillo Pontecorvo dans « Kapo » (1960). Pas davantage de représentation comme dans le feuilleton télévisé « Holocauste » ou dans « La Liste de Schindler » de Steven Spielberg (1993). Ici, tout est concentré sur un homme, un membre du Sonderkommando d'Auschwitz-Birkenau, autrement dit un de ceux qui étaient sélectionnés par les nazis pour exécuter les basses besognes du camp en échange de quelques mois de survie supplémentaire. La caméra ne quitte, pour ainsi dire, jamais cet homme, laissant hors champ ou, souvent, dans le flou toutes les scènes d'horreur dont il est témoin. Fréquemment au cours du film, c'est la bande-son plus que l'image qui nous laisse percevoir qu'il se déroule des faits terrifiants.
    Ces choix de mise en scène très radicaux sont pertinents, bien entendu, ils permettent d'éviter judicieusement le piège de la représentation. On ne peut reprocher au cinéaste d'avoir « filmé l'infilmable ». Mais ces choix comprennent aussi leur revers. Se concentrer sur un seul homme, comme le fait le cinéaste hongrois, c'est prendre le risque de faire de nous, qui sommes devant l'écran de cinéma, rien d'autre que des spectateurs admiratifs. Ce que nous voyons, c'est certes une histoire émouvante, celle d'un homme qui croit reconnaître son fils dans le cadavre d'un enfant et qui, de ce fait, cherche par tous les moyens à l'enterrer et à trouver un rabbin qui saura prononcer le kaddish, mais c'est aussi, qu'on le veuille ou non, une performance d'acteur. L'histoire est émouvante, comme je l'ai dit, (c'est bien le moins quand on a affaire à un tel sujet), mais elle risque d'être, en quelque sorte, parasitée tout du long et par le jeu de l'acteur principal et par les questions qu'on en vient inévitablement à se poser quant à la vraisemblance d'un tel récit. A chaque instant, on peut se demander si ce qu'on voit (car, malgré tout, on voit quelque chose) et si ce qu'on entend restent plausibles. Pour ne prendre qu'un exemple, lorsque Saul est surpris à l'infirmerie (où il n'a rien à faire) par des officiers nazis, la seule réaction, la seule sanction improvisée par un de ces derniers consiste à le railler et le ridiculiser puis à le renvoyer à son travail... Est-ce plausible ? Je pose la question...
    Pour conclure, il me faut affirmer ma perplexité et mes hésitations. D'un côté, on ne peut que reconnaître que le réalisateur de ce film a réussi un véritable tour de force, évoquant avec intelligence le drame de l'holocauste sans jamais chercher à le représenter en tant que tel. De l'autre, on est en droit de demeurer insatisfait et d'oser admettre que jamais la fiction, quelle qu'elle soit et quel qu'en soit le réalisateur, ne pourra rendre compte, si peu que ce soit, de l'horreur de l'holocauste. Ce film peut, sans aucun doute, être considéré comme un jalon, mais son propos, de par sa nature même, reste cependant limité. 6,5/10
    labellejardinière
    labellejardinière

    85 abonnés 274 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 avril 2016
    C'est moche (je parle du "style", des prises de vue..), c'est barbant, c'est un exercice de voyeurisme sans recul..... Ce "reportage" (rétrospectif et "chaloupé" - caméra à l'épaule oblige) sur un "camp de la mort" nazi n'a aucun intérêt cinématographique, ni historique, ni critique, ni humain... Il est donc logique que le boboland célèbre ce machin nullissime, et que Cannes, puis les Oscars le récompensent... Le public (le vrai) n'apprécie pas ? Quelle importance ? Les "élites" n'en ont cure, évidemment.
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