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Un visiteur
0,5
Publiée le 11 novembre 2015
A la question, qu’aurions nous fait dans la situation du personnage principal ? Après avoir vu ce film, je ne peux toujours pas y répondre, facile d’être un héros lorsque l’on n’est pas en danger de mort. Pourquoi ne sont-ils pas révolter et ont-ils envoyé leurs congénères à la mort ? On ressort un peu torturé de ce film, mal à l’aise. Hitler, symbole du mal par excellence, n’est pas présent dans ce film, mais il nous renvoie à nos propres démons, la machine infernale qu’il a mise en route ne s’est pas faite sans la complicité passive ou active d’une majorité de la population. La répulsion qu’inspire Hitler provient du fait qu’il est parvenu à nous démontrer jusqu’où l’horreur humaine peut aboutir et dont nous sommes les acteurs par peur, par lâcheté, par désir de survie ou par sadisme. Pour revenir au film, à l’image de Benigni avec la vie est belle, traiter des camps de concentration est toujours un sujet à risques. spoiler: Le choix du réalisateur de filmer avec mise au point sur le personnage du premier plan et flou sur l’arrière plan est une très bonne idée, cela donne une force beaucoup plus importante sur l’horreur quotidienne que vivaient les prisonniers. L’immersion dans le quotidien des Sonderkommando ne nous parle pas de morts mais ce qu’ils devaient faire pour survivre . La différence entre parler d’un drame et le vivre. Incontestablement ce film a un côté très éducatif et ne sombre pas dans le voyeurisme. Après avoir être allé à Auschwitz, lu Mein Kampf, je recommande ce film pour mieux comprendre toute cette partie de notre histoire, c’est lorsque l’on connaît bien l’intention de ces ennemis, que l’on peut le mieux les combattre … Fidèle à mes principes comme pour "la chute", je ne donnerais aucune étoile jaune à ce film, ceci étant de mauvais goût …
Il y a le regard de Saul, sa tête baissée, ses gestes. L'inhumanité dans laquelle les Sonderkommandos sont plongés. Le destin de cet homme qui cherche à arracher un enfant mort à la mort dans un chaos de langues qui se mélangent, d'ordres incompréhensibles, de désastre. L'acteur, la caméra, le montage, inventent ensemble un nouveau langage cinématographique pour évoquer ce qui semblait impossible.
Je n'ai pas vu un film, j'ai vécu un cauchemar...en larmes à la fin en désespérant de l'humanité, mais aussi portant l'espoir que nous empêcherons d'autres fous de revenir au pouvoir grâce à cette leçon d'histoire extraordinaire. Film au dessus de tout ce que j'ai vu depuis très longtemps, et filmé avec un art extraordinaire pour nous faire rentrer dans la scène, argentique et format carré. Un chef d'oeuvre assurément mais il faut avoir que l'on va souffrir, pleurer de rage et avoir le courage de vivre ce cauchemar. Hallucinant et splendide.
Je suis assez dubitatif. J'ai trouvé le film plat et assez ennuyant dans l'ensemble et surtout , peu d'intérêt à l'histoire. En revanche ,le film est bruyant , les images floues nous laissent une peu imaginer l'horreur des camps ,(je sais pas si ce floutage est judicieux car il casse l'immersion complète) et on est quand même saisi d'un sentiment dérangeant voire angoissant tout au long de l'oeuvre.
Cela reste un 'bon' film , bien interprété, mais qui se fera aussi vite oublier.
Austère et (forcément) morbide, Le Fils de Saul est une expérience cinématographique originale, à œillères pourrait-on dire. Néanmoins, bien qu'elle suscite évidemment l'horreur, elle reste trop intellectualisée pour émouvoir vraiment.
Encensé par la critique, le fils de Saul mérite sans aucun doute qu'on s'y attarde bien que cette expérience cinématographique soit, pour moi, plutôt déceptive. Fort d'un parti pris qui empêche toute forme de pathos (caméra suivant pas à pas le personnages, utilisations du flou et du hors-champ), ce premier film, radical dans sa forme, tente d'exprimer l'impossibilité de montrer l'indicible Hors, cette froideur rend le film totalement opaque, dénué d'émotion comme désincarné. La mono-expressivité, sans doute voulue comme telle, de l'acteur empêche toute forme d'empathie et confère au film un côté plus glaçant que glacial. Si l'on peut saluer l'entreprise, difficile, pour ma part, d'y adhérer. La beauté de certaines images, le sens du cadre et de l'esthétique ne m'ont pas empêché de m'ennuyer. Intriguant, radical dans ces choix mais pas forcément plaisant, le fils de Saul mérité néanmoins d'être vu, ne serait-ce que pour se faire un avis.
Certainement le film qui aurait dû avoir la palme d'or à Cannes, non pas forcément à cause de son sujet mais du fait de son traitement. L'agonie et l'effroi sont évidemment palpables dans cette "usine" assourdissante qu'était Auschwitz-Birkenau; le réalisateur, refuse de faire - si justement - le choix de l'ostentation et du sentimentalisme, il opte pour l'immersion et l'aridité. Saùl, homme totalement déshumanisé et résigné sur son sort, choisit de préserver ce corps d'enfant, pour le ramener à la terre et peut-être sauver son âme ... Un film exceptionnel !
Devant Le fils de Saul, on n’arrive même pas à réellement se poser la question de savoir si c’est un bon ou un grand film, tant l’objet dépasse de loin cette simple question. On prend juste une immense claque devant ce qui apparaît assez évidemment comme une œuvre majeure et indispensable, de celles que l’on ne pourra jamais oublier.
Lazlo Nemes met en scène la règle, l'isolement, la lutte avec soi-même dans un contexte socio-historique insoutenable. Bon nombres de films ont essayé de retranscrire l'horreur des camps à leur manière, avec plus ou moins de réussite, et certainement que Le Fils de Saul s'inscrit parmi les plus mémorables. En effet, le film enferme dans le cadre le traitement exceptionnel d'une subjectivité face à l'objectivité pure, face à la rationalité poussée à son paroxysme : l'horreur est paradoxalement visible dans le flou, dans le hors-champ ou bien dans le fond de l'image, dans la banalité, dans le quotidien de cet homme dépossédé de sa subjectivité du fait même qu'il est constamment au centre du cadre et de l'action.
Saul est alors, malgré lui, appelé par le corps de son fils, comme un aimant, dans les deux sens du terme. Sa quête est certainement insignifiante ; peu importe, sa vie est menacée à chaque instant. Saul est toujours plus proche d'enterrer son fils et de trouver son rabbin ; mais plus l'extérieur du camp l'appelle, et plus sa tâche est repoussée, comme si seule l'extrême perdition pouvait lui rendre son fils. D'où le sens de toute la dernière séquence : c'est sa propre liberté qui causera sa perte, perte ultimement vécue comme une libération. La mort de son fils était déjà survenue : il fallait encore qu'il prépare la sienne.
Un des meilleurs films que j'ai pu voir dans ma vie ! Très très très puissant, très émouvant (normal vu le thème), sans larmoyance et sans cliché. J'en suis bouleversée et le recommande vraiment. Les acteurs sont superbes. Félicitations à toute l'équipe du film !
A-t-on le droit de représenter l'Holocauste ? Non dit Claude Lanzmann qui s'y était lui-meme refusé dans "Shoah" (1985) et avait vertement critiqué "La liste Schindler" lui reprochant son esthétisme et son sensationnalisme. Le film de László Nemes se déroule à Auschwitz en 1944 à la veille de l'insurrection des prisonniers contre leurs gardiens. Il a pourtant été adoubé par Lanzmann. Car le jeune réalisateur hongrois a inventé une manière radicale de représenter la Shoah. Il le fait à travers les yeux de Saul, un membre du Sonderkommando, chargé d'accompagner les prisonniers dans les chambres à gaz, de les aider à se déshabiller, puis de transporter leurs cadavres, trier leurs effets, brûler leurs corps et disperser leurs cendres. La caméra se juche sur l'épaule de Saul et ne la quittera pas. Saul a basculé dans l'horreur et s'est fermé, par réflexe de survie, à toute forme de compassion. Il ne voit rien et la caméra qui le suit est condamnée à la myopie. En revanche il baigne dans un vacarme assourdissant fait des hurlements des mourants, du bruit des machines et des ordres aboyés par les gardiens. Ce parti pris radical est marquant. Mais passé le premier quart d'heure de sideration, le spectateur s'y habitue avant de s'en lasser. Et l'ennui qui gagne n'est pas dissipé par l'histoire. Car nonobstant l'interdit lanzmannien, Nemes raconte une histoire : celle d'un père qui veut enterrer le corps de son enfant. Se faisant, Saul part à la conquête d'une humanité qui lui a été niée. Antigone n'est pas loin. Fort bien. Mais cette intrigue se noue dès le début du film. Et elle ne suffit pas à le nourrir sur toute sa durée. Si bien que "Le fils de Saul" se réduit finalement à une posture extrêmement intéressante mais terriblement ennuyeuse.
pas de mots pour décrire ce film , un chef d'oeuvre absolu on apprend tellement sur cette période noire de notre siècle, j ai eu des larmes , de la colère , la révolte à voir pour ne jamais oublier
What a claque! La mise en perspective terrible par le réalisateur est incroyable, on ne voit que l'acteur principal, le fond est souvent flou, quand on ne voit pas l'acteur c'est à travers ses yeux qu'on voit. J'ai vu la version française, rien n'était sous-titré et cela ajoutais une sensation de désorientation et de terreur du fait de ne rien comprendre. On est dedans, dans les camps de concentration, on vit le quotidien des prisonnier, enfin, du prisonnier, c'est horriblement bien rendu. Un grand film à voir obligatoirement.
L’enfant mort c’est l’humanité qui rejaillit dans la noirceur d’une souffrance subie par l’atrocité de la tâche. Élever l’âme de cet innocent c’est aussi élever la sienne parmi les vivants. Le procédé filmique est impressionnant et on ressent l’âpreté de l’environnement à travers son regard constant fixant le vide sauf quand la mort devient raison d’exister. Une fin bouleversante qui voit le regard de l’homme dans celui de l’enfant qui fuit.