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    Le Fils de Saul
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    3,7
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    285 critiques spectateurs

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    Henning P
    Henning P

    61 abonnés 249 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 novembre 2015
    Que dire après avoir vu ce film ?
    Peut-être faut-il laisser passer un peu de temps. On assiste pendant 1h45 à l'obstination d'un homme plongé dans l'enfer des camps à vouloir enterrer son fils (ou du moins un enfant qu'il pense être son fils).
    Tellement obsédé, qu'il semble à peine remarquer l'horreur qui l'entoure. Il frôlera la mort plusieurs fois au cours de cette quête qui semble irréelle dans la sombre réalité du camp d'Auschwitz.
    Ses comparses du Sonderkommando préparent une révolte et lui semble ne plus faire partie des vivants; il va passer son temps à rechercher un rabbin qui pourra faire les derniers sacrements.

    La fin est bouleversante spoiler: (il ne pourra pas enterrer son fils qui sera emporter par les flots et sauvé par un des échappés; il verra un enfant à qui il sourit; comme pour signifier que sa quête avait un sens et que tout le reste n'a pas d'importance. Il rejoint de nouveau le monde des vivants. Quelques minutes après il sera abattu par les Nazis.)


    Certains reprochent à ce film de ne pas montrer l'horreur des camps avec précision - la caméra de Lazlo Nemes suit Saul et nous montre peu de choses mais nous les laisse deviner. Le bruitage est essentiel; l'horreur peut être floue mais elle a un son, le vacarme et les cris sont aussi puissants à nous montrer l'immontrable que des images en gros plans.

    L'acteur principal; qui est un poète hongrois, et qui joue ici son premier rôle est magnifique. Tout en sobriété et avec un visage empreint d'une sérénité malgré le chaos qui l'entoure.

    Les personnages secondaires sont tous très bien interprétés. D'Abraham, camarade d'infortune qui veut en réchapper, aux nazis, froids, impénétrables et terriblement efficaces.

    Le fils de Saul aurait pu avoir la palme d'or et personne n'aurait contesté.

    Un grand film à voir et éventuellement à montrer à des jeunes qui ne connaissent pas ou peu l'horreur des camps de concentration.

    19/20
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 18 novembre 2015
    Noir c'est noir ... Il m'est difficile de noter ce film, considéré comme un chef d'œuvre par la presse et une bonne partie du public. Pour : Bien sûr, tout est vrai ou du moins proche de la réalité et le film frappe fort à ce niveau. Contre : Mais cette réalité est présentée de telle façon, elle est tellement horrible et insupportable qu'elle ne donne même plus envie de se battre, il n'y a pas la plus petite lueur d'espoir. Conclusion : Ce film est très démoralisant et tout à fait pessimiste. On peut aller le voir si on a le moral au top, sinon ce moral on l'a dans les chaussettes en sortant de la salle avec l'impression que tout est foutu, que les humains sont définitivement, incurablement, mauvais.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 4 novembre 2015
    Sympa comme concept, mais déjà rien que le pitch, un juif qui veut enterrer son fils dans un camp de concentration, ça fait un peu égoïste.
    De plus que ce n'est qu'une image.
    Sinon, c'est un vrai travail de pro pour réaliser un film comme ça. La mise en scène est superbe, les acteurs dont géniaux, la musique nous plonge dans une ambiance...
    Mais malheureusement, hormis au début, ce film ne dégage aucune émotions. Il est plat.
    Barbara C.
    Barbara C.

    20 abonnés 25 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 juin 2016
    Un monument du cinéma. Déjà un classique, tant il brille d'intelligence, de sensibilité et de beauté.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 novembre 2015
    Il y a des critiques à faire qui apparaissent plus aisées que d'autres et des mots à choisir avec plus de réflexion et de justesse que d'autres après avoir visionner certains film . En voyant Le fils de Saul amorcer une critique apparait impossible au vu de ces 1H40 qui vous emporte au cœur de l'enfer avec une telle force, une telle vérité. On reproche aux films traitant de l'holocauste ,soit de ne pas représenter assez l'horreur ou au contraire d'en représenter trop. Pourtant le fils de Saul réussit un tour de force inouïe, celui de suggérer suffisamment ,notamment par un cadre resserrer autour du personnage de Saul et par une bande son omniprésente, pour laisser entrevoir toute l'horreur des camps de concentrations. La boule au ventre nous tiens, le film nous noue la gorge inévitablement. Le sujet est délicat ,bien sur, mais si nécessaire car certains films traitant de la Shoah ne retiennent peut être pas la réalité mais il capte la Vérité celle de monstruosité de l'être humain , et Le fils de Saul apparait comme la preuve irréfutable de ce fait. Au delà de l'horreur il y a l'amour d'un père, déjà mort, qui ne survie plus, qui ne fait que errer au sein de l'enfer et qui tente à n'importe quel pris de trouver une sépulture à son fils. L'unique le dernier acte possible vital. Dans ce monde indescriptible Saul tente de retrouver un semblant de dignité un semblant d'humanité. En voulant donner une sépulture à son enfant face à ceux qui ne voulaient que détruire une masse et anéantir l'identité , Saul tel Antigone amorce l'acte de révolte et de résistance le plus fort car si la vie de son fils aura été arraché par la monstruosité de l'homme, la possibilité d'une mort digne et paisible sera la réponse aux bourreaux. En sortant on est sonné, on est perdu parmi les cadres temporels, entre ce devoir de mémoire de ne pas oublier le passé, entre ce présent qui nous apparait si éloigné de cet apocalypse et entre cette promesse du futur de ne jamais plus vivre cela.
    Macaron16
    Macaron16

    11 abonnés 49 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 décembre 2015
    Le fils de Saul est un film qui ne se laisse pas facilement aimer mais ce n'était sans doute pas l'objectif de son réalisateur. Comment goûter un film où tout semble fait pour générer l'angoisse ? Pas une angoisse de film d'horreur, celle à laquelle, au fond, on ne croit pas, tout heureux de retrouver après la frayeur fabriquée le confort de nos vies douillettes, mais l'angoisse de savoir que cette horreur-là a existé et que le réalisateur nous brandit sous le nez des scènes dont l'histoire nous a protégés ?

    Les procédés sont multiples : le tournage en gros plan et de dos des acteurs - sans même parler de cette veste avec la croix du Sonderkommando dans le dos que porte Saul pendant un bon tiers du film et qui fait de l'homme une cible mouvante permanente -, les langues multiples et incompréhensibles qui font du camp une tour de Babel infernale, le floutage de l'arrière-plan qui tente de cacher les atrocités qui s'y déroulent mais rend le spectateur voyeur d'agissements qu'il souhaiterait obérer.

    Le floutage va pourtant peu à peu disparaître, le champ de tournage s'élargir, laissant la place, après des scènes de travail avec les Allemands d'une assommante brutalité, à quelques rencontres, le soir entre prisonniers ou avec les femmes, où explose une émotion qui ne trouve ailleurs aucune expression.

    Le fils de Saul sublime les contrastes : dans la façon de tourner, dans la confrontation hommes-femmes, dans la beauté et la quiétude de la nature qui entoure l’enfer créé par les hommes. Et puis dans la vie confinée de cet espace clos qui ne demande qu’à surgir, dans la quête étourdissante du héros pour obtenir la prière d’un rabbin dans un environnement totalement dénué de spiritualité, dans ce rabbin qui prie mais qui est aussi homme et essaie de survivre.

    Laszlo Nemes, réalisateur hongrois, pouvait difficilement faire plus simple et plus dénudé en matière de scénario - Saul est membre d’un Sonderkommando et cherche à enterrer dignement son fils à l’insu des Allemands qui gèrent le camp – et pourtant, de cette mince histoire, il a fait un film colossal qui dérange, perturbe et in fine, lorsqu’il est digéré, bien, bien plus tard, il émeut. Cinq étoiles.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 9 novembre 2015
    Énorme déception . Le sujet est certes difficile pour un premier film sans doute trop ambitieux .trop de bruit trop de gros plans encore et encore , un parti pris sans doute !!!
    Mais qui n'apporte rien pour nous spectateur d'une effroyable folie humaine .
    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 novembre 2015
    Comment raconter une fiction, comment imaginer une histoire au sein d'un camp d'extermination ? Une question à laquelle plusieurs cinéastes (Spielberg, Benigni ...) ont tenté de répondre sans pouvoir véritablement échapper aux polémiques et aux controverses. Dans Le fils de Saul, Laszlo Nemes a choisi un seul regard, celui d'un homme, juif hongrois membre des Sonderkommandos, et s'en est tenu à son "point de vue." "Laszlo Nemes a été assez habile, dit Claude Lanzmann, pour ne pas représenter l'Holocauste. Il savait qu'il ne le pouvait ni le devait. Ce n'est pas un film sur l'Holocauste mais sur ce qu'était la vie dans les Sonderkommandos." C'est un choc dès les premières images, à la limite du supportable. Oui, l'horreur est humaine, elle est au bord du cadre, floue mais tellement présente, témoignage d'une barbarie inimaginable et indicible. Le fils de Saul fait preuve d'une puissance évocatrice sans précédent, quasi insoutenable. Le récit, admirable, raconte la quête folle mais vitale d'un individu déjà presque mort, une obsession fébrile et viscérale. A aucun moment, le film ne laisse de répit dans un chaos monstrueux de cris et de chuchotements. Il est d'une dignité exemplaire et impressionnante. Impossible de le cacher malgré tout : c'est une épreuve terrible pour le spectateur.
    dagrey1
    dagrey1

    96 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 novembre 2015
    "Le fils de Saul" est un film qui exclut tout pathos dans la mise en scène d'un sujet grave celui de la machine d'extermination nazie et des Sonderkommandos, unités composées de prisonniers juifs chargés de récupérer les effets personnels des prisonniers exterminés et de l'élimination physique de leurs cadavres. Toujours vivant après "la douche", un jeune garçon est étranglé par le médecin chef nazi, Saul prenant alors la décision de l'enterrer selon la tradition rabinnique. Son unique quête sera alors d'essayer de trouver un rabbin pour lire le kaddish au mépris même des règles les plus élémentaires de survie. Tout cela semble un peu surnaturel dans un contexte de survie lorsque l'on sait que les Sonderkommandos avaient une espérance de vie de quelques semaines. Le film est réussi même s'il est très particulier, il est très clinique, son déterminisme est résolument sombre.
    GéDéon
    GéDéon

    85 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 juin 2024
    Pour son premier long-métrage, le réalisateur hongrois László Nemes ne fait pas dans la dentelle. Il nous plonge de manière radicale dans les camps de concentration d’Auschwitz, à travers les yeux d’un membre des Sonderkommandos (unité spéciale composée de prisonniers juifs chargée d’assister les nazis dans l’extermination des déportés). La mise en scène est très oppressante avec une caméra à l’épaule qui suit au plus près les mouvements de cet homme. On ne voit rien mais on devine tout. Cette immersion, renforcée par une bande-son glaciale, procure la nausée. Il manque simplement une fluidité scénaristique à ce projet ambitieux qui a tendance à se perdre dans une intrigue chaotique. Bref, une œuvre puissante qui mérite amplement son Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2016.
    kevinsolstice
    kevinsolstice

    56 abonnés 1 931 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 octobre 2016
    Un film sur une sujet grave avec de l'émotion mais je me suis ennuyé avec certaines scènes trop longues. Déçu par ce film.
    NewBoorn
    NewBoorn

    60 abonnés 576 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 juin 2016
    Bizarrement, malgré toute l'horreur filmée ici de façon atypique, via des flous et caméra très près de l'acteur, l'oeuvre ne m'a pas vraiment passionnée. Ce choix esthétique, s'il l'on peut le qualifier de "pertinent", manque parfois de tranchant. Le personnage est malheureusement pour moi le point faible de l'oeuvre, il est globalement inexpressif et ne dégage pas grand chose, nous plongeant parfois même dans l'ennui. Reste que l'ensemble est quand même marquant, comme s'il l'on était plongé réellement dans l'enfer d'Aushwitz, même si le réalisateur hongrois ne se base que sur des témoignages. A la limite de la reconstitution documentaire, "Le fils de Saul" ne captivera pas tout le monde mais a quand même l'immense mérite d'exister.
    Kilian Dayer
    Kilian Dayer

    109 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 mars 2016
    Il est de ces films qu’il est parfois difficile de dénigrer, notamment face à l’enthousiasme généralisé des critiques, du public, et dans le cas présent, du jury cannois. Oui, Le fils de Saul, film du cinéaste hongrois Laszlo Nemes est reparti de la Croisette, en mai 2015, avec un Grand Prix en poche. Volé? Sans doute que non. Pour autant, cette nouvelle plongée dans l’horreur incommensurable des camps de la mort nazis, Auschwitz, le pire d’entre tous, ne satisfait qu’en partie le curieux passionné de cette triste époque qui réside en moi. Le cinéaste aux commandes de cette production, sur le papier, audacieuse, caractérisée par un budget réduit qui découragerait tout un chacun, s’emploie à offrir une nouvelle vision de l’holocauste, vu de l’intérieur, vu de son cœur même. Faisant le choix du format 4:3, usant et abusant des flous pour masquer à la fois l’horreur du contexte et son manque de moyens, rivant strictement sa caméra sur le protagoniste principal, Laszlo Nemes redouble d’inventivité pour tenter d’innover, pour faire de son brûlot sur l’une des plus grande tragédie humaine, une œuvre purement artistique.

    Nous voici donc dans les guêtres d’un déporté, Saul, assigné, dans les murs de la plus terrible des usines de mort, dans les rangs du Sonderkommando, juifs forcés d’assister les officiers SS et autres bourreaux hiérarchisés dans leur tâches de purification ethnique. Saul et ses compagnons d’infortune, le mot est faible, guident le cortège funeste à l’entrée des douches, vident par la suite ces mêmes douches de ses occupants décédés, les menant jusqu’aux fours. Vient ensuite le temps de la fouille, la saisie des biens perdus dans les poches des défunts. Viennent aussi parfois les sessions de débarras des cendres dans la rivière et j’en passe et des plus terribles. Pire encore, malgré leurs tâches horrifiantes, leurs statuts condamnent pourtant ses hommes à un mort imminente. Un sale boulot que de nouveaux arrivants pourront exécuter. Le temps est compté lorsque Saul découvre, à la sortie d’une séquence de gazage éprouvante, son fils parmi les victimes. L’homme, qui n’a plus rien et surtout plus rien à perdre, décide de tout tenter pour offrir une sépulture décante à sa descendance perdue.

    Il s’agit ici de narrer l’obstination d’un condamné à mort et à l’horreur pour rendre respect à son fils. Touchant, surtout du fait de l’inhumanité ambiante. Les bourreaux sont inhumains, mais pire encore, les forçats le sont aussi, à force de côtoyer l’enfer et à défauts d’un espoir auquel se rapprocher. Offrir une sépulture à ce gamin est sans doute la preuve ultime d’humanité dans tout cet enfer, le moyen, sans doute le dernier, pour Saul d’exister, de rester un homme. Son objectif n’étant pas déjà assez complexe à mettre en œuvre, voilà qu’un vent de révolte souffle fort dans les rangs des Sonderkommandos. Sur le papier, en effet, tout ça fait belle figure. En réalité, la mise en scène pleine de partis-pris artistiques ne permet que partiellement l’immersion, du moins une immersion telle qu’espérée. Tout n’est finalement que point de vue unique, dans le fils de Saul, la caméra à l’épaule ne quittant jamais le dénommé Saul, le reste se jouant dans un flou souvent perturbant et par un incessant fond sonore composé de hurlements en allemands ou autre langes slaves, sans la moindre partition musicale.

    Vous l’aurez compris, Le fils de Saul, c’est une autre façon de revisiter l’histoire, une façon charmante, d’apparence, mais finalement flémarde, à mon propre sens. Oui, ce format réduit, cette caméra à l’épaule tremblotante, ce flou exacerbé qui irrite l’œil, tout ça tend à faire penser aux productions qui utilisent le contraste mal calibré, ou les prises de vues nocturnes, pour masquer les défaillances de mise en scène. Oui, le manque de moyens n’excuse pas tout. On peut tout de même saluer les efforts de Laszlo Nemes, qui s’il ne passionne pas vraiment, ose au moins affronter l’horreur des camps de concentration très frontalement. J’ai donc la fâcheuse tendance de considérer ce film récompensé comme un devoir de mémoire avant d’être un œuvre de cinéma. Peut-être fais-je erreur. 08/20
    guifed
    guifed

    64 abonnés 286 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 novembre 2015
    Des râles d'enfant comme une étincelle. Saul l'entend gémir et se retourne soudain, comme s'il se réveillait d'un sommeil profond, d'une anesthésie générale qui aurait mal tourné. Cet enfant, ce petit être qui a miraculeusement survécu aux chambres à gaz, ce bout d'homme qui n'a pas voulu s'éteindre, mais qui disparaitra inévitablement dans quelques minutes, c'est son fils. Ce sera son fils, jusqu'au bout. Lui qui s'était déjà abandonné aux feux de l'enfer, il en sortira pour être père une dernière fois. Ou une première fois.

    Caméra braquée sur le visage de Saul, ou sur sa nuque, le film ne nous laisse jamais respirer. Il nous emprisonne dans cette cave infernale, nous nous retrouvons au milieu de ces damnés, plongés, noyés dans l'ambiance des camps d'extermination. Le film tourne à l'expérience, à l'épreuve, tant il invite le spectateur à prendre part à l'abomination. Si l'on aura du mal à s'y faire, on s'habitue peu à peu, comme les yeux s'accommodent lentement de la pénombre. Et à la fin, l'impression d'avoir assisté à ce que le cinéma peut faire de mieux en termes d'immersion.

    Saul s'investit d'une mission. D'une seule. S'échapper n'est plus envisageable; à quoi bon quitter l'enfer pour en retrouver un autre, celui des remords, du jugement, du deuil. Non, plus qu'un sens à la vie: faire honneur à l'innocence et à la pureté. Ainsi, il laissera tomber ses acolytes dans leur tentative d'évasion, et n'aura qu'une idée en tête: trouver un rabbin, et enterrer le petit dans les règles de l'art, si on peut dire.

    La dernière séquence, empreinte d'une mysticité fascinante, conclut le travail en beauté. On a là un ouvrage si abouti qu'il ne semble plus ouvrage, mais oeuvre. Bande-son, éclairage, mise en scène: tout est parfait. Ne reste que l'aridité, clairement voulue, du propos. En retour, le spectateur n'éprouve ni empathie ni pitié pour le personnage. Seulement le choc et la tourmente d'avoir vécu l'holocauste, d'être aller explorer plus loin encore que ne le font livres d'histoires ou documentaires, les tréfonds de l'abomination humaine. De sa propre âme.

    Un enfant. Il en reste. De l'humanité, de l'innocence, de la pureté; tout ce qu'il avait voulu honorer en sauvant le cadavre de son "fils". Là devant lui. Alors, un large sourire à la mort, qu'il sait irrémédiable et qu'il peut maintenant toiser de sa hauteur retrouvée.
    Spe64
    Spe64

    26 abonnés 191 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 novembre 2015
    Le Fils de Saul, filmé en 1.37, en pellicule avec une photographie terne pour une grande sensation d'oppression dans cet enfer d'Auschwitz avec cette caméra original comme si l'on suivait notre personnage principal à la trace sans jamais pouvoir s'en détacher..
    Une immersion avec les Sonderkommando et leurs ciblent dans le dos...assez dur, pas toujours agréable à suivre mais globalement très prenant, un film qui devrait rester en mémoire un moment..
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