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    Le Fils de Saul
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    Ti Nou
    Ti Nou

    490 abonnés 3 491 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 octobre 2019
    Le style, mettant l’arrière plan dans le flou, suggérant plus l’horreur que ne l’a montrant, renforce l’impression d’agitation et de panique du camp. Le travail sur la suggestion et le son est assez incroyable et illustre de la meilleure manière le parcours de cet homme pour conserver un peu d’humanité au milieu de l’enfer.
    pierre72
    pierre72

    137 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 novembre 2015
    "Le fils de Saul" arrive sur les écrans auréolé d'un grand prix à Cannes, d'une cohorte d'articles questionnant sur la représentation de l'irreprésentable, ainsi qu'un vague début de polémique lancé le jour de sa sortie par le journal Libération. Il faut sans doute tout cela pour amener les spectateurs voir durant presque deux heures un prisonnier juif enrôlé de force pour aider les nazis au remplissage et au nettoyage des chambres à gaz découvrant parmi les cadavres un jeune garçon survivant...
    Sur ce sujet peu anodin dans un lieu encore moins anodin, il est difficile de rester de marbre. Après le choc de la projection, le film chemine en nous, des questions remontent, se mêlent au ressenti.
    L'oeuvre est riche, forte. Pour moi il y a deux films intimement imbriqués. Tout d'abord, l'histoire qui se déroule au premier plan, celle de Saul, personnage mystérieux, qui s'accapare du cadavre d'un garçonnet ayant inexplicablement réchappé de la chambre à gaz mais qui mourra un peu plus tard dans les mains d'un médecin. Il dit reconnaître son fils et n'a plus qu'une obsession, enterrer dignement cet enfant selon la tradition juive. Pour cela, il lui faut trouver un rabbin. Sa quête sera la trame du film. Son regard ferme dans lequel on lit toute l'obsession de cet homme à essayer de faire l'impossible au milieu de ce chaos, ne quittera pas l'écran, traqué par une caméra le filmant le plus serré possible. Saul, au milieu d'une mutinerie qui se fomente, choisit une révolte radicalement différente, toute empreinte de religiosité.
    Ensuite, il y a un deuxième film, qui se déroule en arrière plan souvent dans le flou. C'est la représentation de la solution finale choisie par les nazis, de l'arrivée dans un vestiaire où l'on fait se mettre nus des centaines de juifs, que l'on pousse dans une chambre à gaz, que l'on ressort en les traînant par terre avant de les brûler soit dans des bûchers soit dans un four crématoire. Cette représentation que l'on pensait impossible, irregardable, est pourtant très fortement présente, surtout illustrée par les bruits de portes que l'on ferme, de corps que l'on moleste, de cris, de hurlements, de coups sur des portes métalliques, d'ordres aboyés... et des images que l'on devine mais qui ont une portée glaçante ( c'est un faible mot). Cette toile de fond nous montre que ces camps de concentration étaient conçus comme des usines de mort et n'avaient qu'un but : la productivité ! Nous sommes au coeur du génocide, tétanisés par ce spectacle qui, par la pudeur d'une caméra et d'un réalisateur sacrément virtuose, n'est jamais abject et encore moins voyeur.
    Au milieu de cette folie meurtrière, l'histoire de Saul, petite histoire au milieu de la grande, a peiné à réellement soutenir mon attention,
    La fin sur le blog
    stanley
    stanley

    66 abonnés 754 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 novembre 2015
    Le fils de Saul est un film d'une rare force d'évocation. Le cinéaste choisit de poser sa caméra derrière la nuque de l'acteur principal ou de le montrer en gros plan afin, non seulement que le spectateur puisse prendre sa place, mais surtout il veut capter au plus près le réel, la situation vécue dans ces camps. Le fils de Saul est ainsi une oeuvre très sensorielle (les traits du héros filmés au plus près, un magnifique travail sur les sons et les divers éléments (feu, cendres, fumées...)) En laissant un certain nombre de plans hors champs (les scènes des chambres à gaz, les fours crématoires), Laszlo Nemes en accentue l'indicible (entendre les suppliciés agoniser dans les douches ajouté de bruits bizarres (ceux des machines) est terrifiant). Le cinéphile peut alors tout imaginer, même ce qu'il connait ou devine déjà. Maître de la mise en scène (avec un pellicule à l'ancienne et un format 1,33), Lazslo Nemes a trouvé en Geza Rohring (un non professionnel) un interprète exceptionnel de justesse dont le visage blafard et fantomatique sied bien à ce personnage qui est d'une certaine façon déjà mort. Certes, le procédé filmique évoquant les frères Dardenne peut agacer voire être perçu comme étouffant au début du film mais, l'habitude aidant, le cinéphile reste captivé devant ce film remarquable, puissant et humain dont cet homme en est le héraut. L'enterrement d'un fils est peut être, pour lui, une façon de dénier la culpabilité de se rendre coupable de complicité dans le massacre de ses semblables. La fin du film est d'une grande beauté plastique. L'éternel difficulté de la représentation de l'holocauste se posera de nouveau et aucune réponse de prendra le dessus sur l'autre et c'est tant mieux. Le fils de Saul n'est peut être pas un chef d'oeuvre mais un film puissant au rythme trépidant. Pour moi, le meilleur film présenté à Cannes toutes compétitions confondues.
    FaRem
    FaRem

    8 567 abonnés 9 476 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 avril 2016
    Si l'histoire est assez classique bien que l'intention du personnage soit louable et touchante, c'est surtout la réalisation qui m'a vraiment marqué. László Nemes se concentre totalement sur Saul et n'utilise essentiellement que des plans séquences et serrés a tel point que tout ce qu'il se passe au second plan est presque effacé. Le traitement est nouveau et très intéressant parce que habituellement, c'est surtout les horreurs qui sont montrées ainsi que la cruauté ou l'inhumanité qu'il peut y avoir dans ces camps. C'est un bon film, il est étrangement froid et ne dégage que peu d'émotions, mais on se laisse prendre par l'histoire de cet homme totalement habité par sa mission. La seule chose qui m'a déplu est la performance de Géza Röhrig que j'ai trouvé mauvaise, c'est peut-être le réalisateur qui l'a dirigé dans ce sens, mais bon, il ne dégage rien après ça reste un détail qui n'enlève rien à la qualité du film.
    Jorik V
    Jorik V

    1 266 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 novembre 2015
    Voilà une œuvre qui restera un modèle de cinéma pédagogique (mais sans concession) pour les écoles voulant montrer à leurs élèves la réalité de l’Holocauste voulue par Hitler. Jamais film n’avait montré le fonctionnement d’un camp d’extermination comme le fait « Le fils de Saul ». Par le biais d’un Sonderkommando (juifs devant participer à la solution finale dans les camps en échange de quelques mois de sursis) voulant enterrer un corps qu’il croit être son fils, on suit le fonctionnement rationalisé à l’extrême de ces camps de la mort.
    Laszlo Nemes filme au format carré (comme Xavier Dolan pour « Mummy ») et nous colle aux basques de Saul. On le suit sans jamais le lâcher, on entend ce qu’il entend et on voit ce qu’il voit durant près de deux heures. Il en ressort une sensation d’étouffement suffocante et désagréable. Mais le metteur en scène préfère la suggestion à la représentation. Ceux disant qu’il vaut mieux suggérer que montrer ont raison pour le cinéma horrifique mais pas forcément pour d’autres genres. Cependant sur un sujet aussi sensible, si ce n’est le plus sensible qui soit, c’était certainement préférable. Reste qu’en utilisant davantage la déduction du spectateur et une bande son extrêmement travaillée, il parvient à nous tétaniser et rendre palpable l’horreur des camps. Montrer de plein fouet les chambres à gaz et les charniers durant tout un film aurait été taxé de voyeurisme et n’aurait pas été moralement acceptable.
    On comprend grâce à ce film à quel point le fonctionnement instauré par l’élite nazie dans ces camps a été pensée et étudiée comme s’il s’agissait d’une entreprise de production et à quel point la déshumanisation était frappante. Il fallait tuer (et donc produire) vite et de manière rationnelle. A ce niveau, des chambres à gaz au traitement des cendres en passant par le tri d’objets personnels aux fours crématoires, tout nous est montré et rien ne nous est épargné. A ce titre, la séquence du charnier dans la nuit est un modèle de mise en scène mais également d’effroi. « Le fils de Saul » est un peu comme une visite reconstituée d’un camp avec une précision chirurgicale. Instructif certes, mais il y manque tout de même beaucoup d’émotion. C’est plutôt l’horreur et un sentiment désagréable qui prédominent durant toute la projection. Signe de réussite ou pas ? Difficile à dire…
    Et c’est peut-être là la limite du « Fils de Saul » Grand Prix du Jury attendu du Festival de Cannes cette année. A vouloir ne rien laisser de côté et faire le film définitif sur l’Holocauste, on sent le côté un peu forcé de certaines péripéties vécues par Saul ainsi que pas mal d’invraisemblances. Rajoutez à cela des moments opaques et des zones d’ombres dans son comportement et on obtient un film à la réalisation épatante et en adéquation avec le sujet mais dont l’émotion est aux abonnés absentes et dont on est content de sortir.
    Eselce
    Eselce

    1 378 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 août 2016
    Les images sont loin d'être insoutenables. Un homme travaillant dans un camp de concentration nazi cherche à enterrer son fils plutôt qu'à le voir passer dans un four. Il se met à chercher un rabbin pour la prière et nous fait découvrir, en partie, l'industrialisation cadavérique des camps nazis. Ce n'est pas toujours évident à suivre entre le français, le hongrois, l'allemand et plusieurs autres langues. On passe de façon très aléatoire aux différents langages et aux différentes salles des camps. Tantôt les vestiaires, les fours, les arrivées, les fosses... Tout est montré sans être montré car nous sommes toujours derrière l'épaule du personnage principal. Brillante réalisation et difficile. On a l'impression d'y être sans y participer, tout comme le personnage principal qui est bien présent mais dont toutes les actions sont tournés vers la recherche d'un rabbin pour son fils.
    Acidus
    Acidus

    715 abonnés 3 703 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 juillet 2017
    Grand prix du jury à Cannes en 2015 et Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2016, "Le fils de Saul" m'a mis une claque magistrale tant au point de vue du sujet, de l'intrigue que de la mise en scène et des acteurs. Déjà, le cinéaste László Nemes s'écarte de l'habituel film sur les camps d'extermination en s'attardant sur les Sonderkommando, ces unités de travail (nettoyage des chambres à gaz, incinération des corps,...) constituées de prisonniers. Loin de se reposer uniquement sur cette base, il en retire une véritable intrigue sur l'obsession de Saul d'enterrer dignement son fils ( spoiler: réel ou imaginé?
    ), récemment gazé. Si le long métrage est original sur le fond, il l'est aussi sur la forme avec une mise en scène exceptionnelle. Nemes filme l'horreur des camps et de la mise en oeuvre de la Solution finale avec beaucoup de pudeur, suggérant la violence plus qu'il ne la montre sans l'atténuer non plus. C'est un coup de maître même si le traitement apporté au sujet ne plaira pas à tout le monde.
    Benito G
    Benito G

    662 abonnés 3 161 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 décembre 2015
    Un film d’une force inouïe, qui trouve la juste manière de filmer l’innommable, en en faisant tout voir sans en rien montrer. Cela rajoute l'atmosphère plus "forte". L'histoire est certes bouleversante et en faira pleurer plus d'un... Une mis en scène correct, tout comme le casting qui brille par son intensité. Plus le film avance, plus le film est oppressant, dérangeant... Rarement nous n'avons vu un film qui mérite d'être une référence le genre et qui arrive parfaitement a éviter le voyeurisme ; le tout sous une dimension spectaculaire. Les moments hors champs sont parfois plus dur à visionner. Un film qui fallait oser et qui n'avait pas été fait depuis des années... Un film à ne pas mettre entre toute les mains mais qui mérite le coup d'œil même si on n'adhère pas spécialement au style. Une excellente surprise.
    ferdinand75
    ferdinand75

    544 abonnés 3 842 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 avril 2016
    Un projet ambitieux, complexe que de vouloir traiter de la Shoah de manière objective, et sans sur-dramatiser. On sait que beaucoup pense que c’est impossible, et il a été reproché à Spielberg de s’y être essayer. Pourtant ici Lanzamn avait donné sa validation sur ce projet, et a confirmé avoir apprécié le résultat.. Pourtant d’un point de vue purement cinématographique le film est discutable. Cette image subjective, avec une caméra portée à l’épaule, ou plus exactement caméra calée 1mètre derrière le personnage est assez fatigante. Image tremblante, image floue, volontairement, plans désaxés, pour rester dans le réel, on comprend la technique et la démarche intellectuelle, mais le résultat n’est pas probant. Il y a aussi beaucoup d’improbabilité dans le récit, avec les captifs, qui font un peu ce qu’ils veulent, petits trafics, libre circulation, on en sent pas vraiment l’organisation rigoureuse nazi. Il arrive même à passer dans le camp des femmes sans trop de problème. Son attachement pour cet enfant est aussi assez peu crédible. De fait on peut comprendre la démarche et la distanciation prise par rapport au sujet, mais le film en lui même est assez inégal,
    Alasky
    Alasky

    345 abonnés 3 368 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 novembre 2017
    Je ne m'attendais pas à prendre une telle claque. Pour moi il s'agit là d'un film choc, poignant de vérité et lourd d'une triste page de l'Histoire. La caméra audacieuse et crue suit le personnage principal dans son effroi, en immersion traumatique dans le macabre et insoutenable enfer d'Auschwitz-Birkenau. Je peux cependant comprendre qu'on puisse ne pas "aimer" cette oeuvre mais elle reste assurément une des meilleures réalisations autour de ce thème à ce jour.
    vidalger
    vidalger

    320 abonnés 1 247 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 novembre 2015
    La caméra de Nemes se maintient quasiment tout au long de ce film oppressant à moins d'un mètre du principal protagoniste que l'on suit dans l'enfer d'une chambre à gaz, au sein d'un groupe de détenus chargés des basses besognes des nazis. D'une histoire improbable - un prisonnier croit reconnaître son fils parmi les morts et cherche à tout prix à lui consacrer des obsèques religieuses -, le réalisateur bâtit une épopée éprouvante, tendue vers une quête à l'issue plus qu'incertaine. En montrant l'horreur des situations tout en respectant les victimes avec une extrême pudeur, Nemes réalise un sans faute ni voyeuriste ni pleurnichard. Pas beaucoup de bons sentiments dans ce film, mais du bon cinéma parfaitement situé entre Shoah et Le pianiste ou la Liste de Schindler.
    Santu2b
    Santu2b

    247 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2015
    Ancien disciple de Béla Tarr, László Nemes épate la croisette avec son premier long-métrage "Le Fils de Saul". Il nous met en relation avec un membre du Sonderkommando, groupe de prisonniers juifs assistant les nazis, qui lorsqu'il découvre le cadavre de son fils décide de lui donner une sépulture décente. Transpose le mythe d'Antigone dans la Shoah. Le cinéaste fait preuve d'une remarquable maîtrise ; son propos se structure en une succession de plans-séquence où la caméra ne lâche pas d'une semelle le personnage principal. Comme perchée sur ses épaules, elle rend la barbarie aux alentours volontairement floue, créant une distanciation tout à fait fascinante avec le spectateur. En dévoilant peut-être pour la première fois au cinéma une révolte de Juifs et un photographe immortalisant les camps, Nemes transgresse bon nombre de cadres du sujet, explorant des zones inédites avec avidité. De cette manière, il est fort à parier que son œuvre sera considérée d'un apport culturel majeur pour les années à venir. "Le Fils de Saul" n'est pas le chef-d'oeuvre décrié, mais une nuance de plus, et parmi les plus originales, dans ce conséquent patrimoine cinématographique que constitue la Shoah.
    Hastur64
    Hastur64

    221 abonnés 2 289 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 août 2016
    “Le fils de Saul” est très loin d'être le premier film sur la Shoah, mais il est à ma connaissance le premier qui s'intéresse aux sonderkommando, ces prisonniers des camps d'extermination qui s'occupaient de faire fonctionner à plein la machine de mort de la solution finale. Le réalisateur Lázló Nemes s'est donc attaqué à un sujet lourd et ce via une fiction où il lance son personnage, membre de cette catégorie de prisonniers, à la quête d'un rabbin pour enterrer le corps du jeune enfant qu'il dit être son fils. C'est une des forces de ce film de voir cet homme braver tous les dangers pour une finalité aussi triviale dans un endroit où la vie des hommes compte pour presque rien et où les morts ne sont que des déchets dont on doit se débarrasser. On suit donc Saul dans cet enfer qui ressemble à une usine ; une usine à fabriquer des cadavres, où l'on tue entasse, brûle, récure et balance les cendres des corps dans la nature. Du début à la fin du film on est oppressé. Oppressé pas ce qui s'y passe d'abord et qui fait de cet endroit un antre de la folie. Oppressé ensuite pas l'enfermement dans ces bâtiments où le jour ne vient jamais (si on nous ne précisait pas que Saul fait partie de l'équipe de jour on ne saurait pas si c'est le jour ou la nuit). Oppressé également et surtout par le bruit qui règne dans cet endroit, bruit des portes métalliques qui claquent, des ordres vociférés avec violence, des interpellations dans toutes les langues entre les sonderkommando et enfin les cris des victimes quand elles agonisent dans les salles de gazage. Visuellement et auditivement c'est vraiment un film très dur. Mais c'est aussi sa force que de nous faire entrevoir l'horreur à peine imaginable de ces usines de mort où tout a été fait pour faire disparaître un peuple entier et les traces de ce crime. Contrairement aux productions précédentes (“La liste de Schindler” ou “Le pianiste”, pour ne citer que les plus connues), le réalisateur ne cherche pas à construire un héros qui triompherait de la barbarie de ce lieu, mais il nous met au contraire dans les pas d'un homme ordinaire qui essaie juste de procéder à une action ordinaire : procédé aux funérailles de son fils. Même si le film est une fiction, il retranscrit avec autant de sobriété que possible cette zone particulière des camps et les prisonniers qui y étaient employés. Un long-métrage d'une grande force qui fait partie de ces œuvres sur la Shoah qu'il faut absolument avoir vu dans sa vie.
    ned123
    ned123

    155 abonnés 1 680 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 juin 2016
    J'ai vu un film... en vivant la perspective d'un humain submergé par la folie de l'Histoire... On ne quitte pas la vue d'un événement qui a marqué l'Histoire de l'Humanité, sans quitter le regard de l'homme... Le parti-pris de la réalisation est exceptionnel car on vit oppressé, avec le sentiment que la mort peut venir de partout, et de nulle part, et que la vie est suspendue au hasard. Faire un film sur le Shoah, et être surpris est assez rare de nos jours... Ce principe de caméra subjective est incroyable... Du coup, on ressent la force des sons, des cris et des gémissements.... On en vient presque à se retourner pour anticiper le coup suivant. C'est film bouleversant et d'une brutalité sans nom. On finit par tout comprendre sans rien voir... Et l'arrière-plan flou est un autre parti-pris audacieux, car on ressent sans voyeurisme. De plus, ce film -peu bavard- oscille avec plusieurs langues, comme pour montrer que la bouche des hommes n'est pas obligée d'être audible et compréhensible pour être comprise... Et que la peur, l'angoisse se comprenne dans toutes les langues. D'une manière, générale, le travail sur le son est remarquable et accentue le malaise ressenti. Et enfin, on en apprend aussi sur la nature humaine, où même au coeur de l'enfer, il existe des gens qui peuvent encore vouloir faire émerger un peu d'humain. Et tout cela se traduit par de longs plans séquences où l'on se sent acteur, au coeur et non témoin de loin... Un chef-d'oeuvre...
    orlandolove
    orlandolove

    133 abonnés 1 722 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 novembre 2015
    Très solidement documenté et intelligemment mis en scène (à aucun moment le film ne cède à l'esthétisme ou au pathos), "Le Fils de Saul" se pose comme un témoignage essentiel de l'holocauste et du fonctionnement des Sonderkommando à Auschwitz-Birkenau. Un témoignage dont la force et la portée écrasent très largement la "fiction" plus intime de cet homme cherchant à enterrer le corps d'un enfant.
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